La fille aux éclats d’os est le premier tome de la trilogie L’empire d’écume par Andrea Stewart
La fin d’année 2020 a été assez décevante niveau lecture, j’ai enchainé trois bouquins relativement décevants et il fallait me sortir de cette série noire. Quoi de mieux pour ça que de me tourner vers The bone shard daughter d’Andrea Stewart ? C’est une sortie Orbit qui a fait très forte impression, ça ressemble bien à une valeur sûre ça !
Depuis de nombreuses années, l’empereur règne sur un archipel composé de plein d’îles flottantes (de vraies îles, pas le dessert visqueux). Il exerce son pouvoir grâce à la magie des Bone shards qu’il est le seul à maitriser : Il construit des créatures à partir de cadavres de bestioles et de petits bouts d’os qu’il grave avec des instructions magiques, ces « constructs » lui servent de soldats, d’espions et de fonctionnaires, et assurent son autorité sur toutes les îles de l’empire. Pour avoir suffisamment d’os pour faire sa petite programmation, il prélève à tous les enfants un morceau de crâne au cours d’une cérémonie légèrement traumatisante. Mais vous comprenez, c’est pour la sécurité de l’empire, les Alanga pourraient revenir, bla bla bla…
Lin est la fille de l’empereur, elle est censée hériter du titre de son père mais celui-ci a pas l’air super-chaud, d’autant plus qu’elle a perdu la mémoire à cause d’une maladie quelques années plus tôt. Sa mémoire défaillante pourrait faire tout foirer parce qu’elle est en compétition avec Bayan, un frère adoptif qui apprend aussi la magie des Bone shards et pourrait rafler le trône à sa place. Bien décidée à ne pas se laisser faire, elle va prendre les choses en main et prouver à son père qu’elle peut compenser ses lacunes de manière inattendue. Elle va partir à la conquête des innombrables secrets que son père garde enfermés derrière des dizaines de portes du palais, chacune avec sa clé.
Le lecteur suivra aussi Jovis, un contrebandier au service d’un puissant syndicat du crime qu’il décide de quitter pour tenter de retrouver sa femme disparue. Pourchassé par ses employeurs et rescapé d’une catastrophe naturelle, il recueille une bestiole qui va lui réserver quelques surprises. Jovis et Lin sont les deux points de vue principaux, narrés à la première personne, mais nous auront quelques perspectives secondaires, narrées à la troisième personne : Phalue est la fille d’un gouverneur qui va se retrouver mêlée presque malgré elle à des histoires louches quand sa compagne Ranami est enlevée. Et enfin Sand est une cueilleuse qui bosse sur une petite île, où tout le monde accomplit sa tâche sans libre-arbitre et sans mémoire, jusqu’à ce qu’elle mette un peu le bordel dans tout ça.
Comme vous pouvez le constater dans cette tentative de synopsis, l’intrigue est assez complexe et mettra du temps à vraiment se révéler. Mais au final, le roman se présente comme une immense énigme planquée dans un jeu de piste, les différents mystères qu’on tente de révéler tiennent le lecteur jusqu’à la fin, et donne vraiment de la profondeur à un univers déjà intéressant et original. Le principe d’un empire composé d’îles mobiles qui se déplacent, le système de magie des chimères programmées grâce à des p’tits bouts de crânes couverts d’instructions, tout ça est déjà intrigant. Mais ce sont les mystères qui gardent le lecteur accroché, où est la femme de Jovis ? C’est quoi ce navire aux voiles bleues ? Qu’est-ce qui se cache derrière toutes les portes de l’empereur ? Pourquoi y’a des gens zombifiés qui cueillent des fruits sur une île ?
Finalement, ce ne seront pas vraiment les « constructs » d’os qui seront le point fort du roman, parce qu’on se rend compte assez vite qu’ils ne sont qu’une version fantasy d’un élément très utilisé en SF. Et même pour quelqu’un qui lit très peu de science-fiction comme moi, ce parallèle nous fait comprendre, et voir venir, certains éléments de l’intrigue et c’est un peu dommage. Je n’ai pas non plus été particulièrement emballé par les personnages au début, il a fallu beaucoup de temps pour qu’ils prennent vraiment corps et finissent par m’accrocher. Ils sont très archétypaux, chacun dans sa spécialité, Lin est la jeune héritière délaissée, Jovis le contrebandier au grand cœur, Phalue est fille de diplomate qui s’encanaille, etc… Mais encore une fois, les mystères et coups de théâtre mis en place vont leur donner de l’épaisseur et rendre la lecture très plaisante.
The bone shard daughter est un roman fascinant à découvrir parce qu’il combine un univers original, un empilement de mystères à découvrir et un rythme soutenu qui nous immergent dans ses énigmes. C’est tellement riche que c’était difficile à synthétiser dans une chronique, et j’ai laissé de côté pas mal de petits détails. Le livre n’est pas un chef d’œuvre absolu, il est parfois prévisible, a des personnages pas toujours captivants, mais sa lecture est vraiment prenante et ludique, on ne s’ennuie jamais et je plongerai dans la suite avec grand plaisir quand elle sortira. Je précise aussi que les non-anglophones pourront apprécier ce roman prochainement car il est prévu en VF chez Bragelonne
Lire aussi l’avis de : Apophis (Le culte d’Apophis),
Couverture : Charis Loke
Traduction : Laurence Boischot
Editeur : Castelmore (Big Bang)
Nombre de pages : 608
Prix : 16,90€ (broché) / 9,99€ (numérique)
Alors que dire de plus avant que ma chronique n’arrive xD
Comme toi j’ai bien aimé, à la différence que j’ai accroché aux personnages dés le début, sauf la princesse qui comme tu dis est un peu trop caricaturale au final.
Personnellement le fait de « deviner » le mystère avant qu’il nous soit dévoilé ne m’a pas dérangé. Je pense que c’est justement une partie de l’anticipation de faire des hypothèses et de les voir se confirmer ou pas. Surtout que c’était vraiment amené petit à petit, du coup je pense que c’était un peu fait exprès pour qu’on devine avant (c’était trop évident au bout d’un moment à force d’avoir des indices, avec un minimum de recul).
L’ensemble était bien prenant avec tout les mystères et j’ai passé un excellent moment. Je pense que c’est de la fantasy vraiment très solide qui peut donner un bon truc au final, si l’autrice arrive à faire perdurer cette ambiance jusqu’au bout.
Au final la prévisibilité m’a pas dérangé mais je pense que certaines thématiques m’ont moins touché parce que j’ai vu les parallèle avec la SF, et le thème des robots et IA m’a jamais intéressé du tout.
Mais heureusement j’ai apprécié le reste 🙂
Il m’intrigue beaucoup !
Je crois qu’il va sortir en VF chez De Saxus non ?
Il doit sortir chez Bragelonne
Hop! Sur la wishlist .
je me le note, tu donnes vraiment envie de le lire!!!
Sacré tentateur! Après une chronique pareille, impossible de résister. J’espère que Bragelonne prendra la même couverture!
Effectivement ça a l’air très riche! J’oserais pas le tenter en VO du coup mais je suis heureuse de savoir qu’il va paraitre en VF. Parce que cette chronique donne très envie!
J’ai hâte de voir ce qu’il donnera en VF
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