La crue est le premier tome (sur 6) de la série Blackwater par Michael McDowell
Chez Monsieur Toussaint Louverture, on aime les bouquins, on aime les bouquins hors-norme, et on aime donner tout ce qu’on a pour mettre en valeur les bouquins hors-norme. Si vous suivez un peu leur coin d’internet, vous n’avez pas pu passer à côté de leur annonce de publication de Blackwater. L’éditeur va sortir les 6 tomes de cette petite saga directement en poche, mais des poches au rendu méga-classe.
1919, l’eau a envahi la petite ville de Perdido, Alabama. Les maisons sont inondées, les scieries et entrepôts de bois qui font vivre toute la communauté sont sous l’eau, les habitants s’entraident et se réfugient sur les hauteurs. Oscar Caskey, héritier d’une des grande famille du coin et dirigeant d’une des exploitation, fait un dernier tour de barque avec son employé Brey lorsqu’ils découvrent une femme qui attend dans une chambre à l’étage de l’hôtel du coin. Coincée là depuis 4 jours, Elinor Dammert est soulagée d’être enfin secourue. Elle se présente comme institutrice et va intégrer la communauté qui se reconstruit, mais son passé reste un mystère. Elle se rapproche de la famille Caskey, mais la matriarche Mary-Love ne voit pas d’un très bon œil cette femme louche qui s’incruste dans sa vie, il va falloir la surveiller de près celle-là.
Blackwater est une saga en 6 tomes, un feuilleton publié dans les années 80 que l’éditeur français a voulu proposer sous son format original. Nous aurons donc droit à un tome de 250 pages toutes les deux semaines, dans un format poche aux couvertures magnifiques, au design soigné, avec dorures et gaufrages du plus bel effet. Chez Monsieur Toussaint Louverture, les bouquins débordent d’amour, c’est beau, c’est travaillé dans les moindres détails. Et le bouquin il est poli, même le code-barre il dit merci.
Le texte, quant à lui, nous emporte dans l’Alabama de 1919, dans une petite communauté où tout le monde se connait. On est dans un état du sud où l’esclavage a été aboli mais les noirs sont toujours très loin de l’égalité avec les blancs. Ils sont « employés » par les grandes familles, certes, mais payés une broutille. Ils travaillent à n’importe quelle heure, quel que soit leur âge (même les enfants, qui ne vont évidemment pas à l’école), et peuvent être « punis » s’ils se comportent « mal ». Le contexte social, l’ambiance, le sens de cette époque, tout est retranscrit avec talent et précision par l’auteur. Il y a un travail d’immersion et d’atmosphère remarquable dans ce premier tome.
Dans ce contexte, on découvre la famille Caskey, pilier de la communauté de Perdido. Mary-Love en est la matriarche, elle vit avec sa fille Sister et son fils Oscar qui gère le gros de l’entreprise familiale. L’oncle James habite la maison d’à côté et élève sa fille quasi-seul pendant que sa femme va s’amuser et picoler ailleurs pendant des mois. Toute cette famille va être déstabilisée par l’arrivée d’Elinor et du mystère qui l’entoure. Elle est quand même étrange cette femme qui s’incruste, elle va s’installer chez James et se rapprocher d’Oscar, mais personne ne la connait vraiment donc on se méfie.
Ce qui apparait comme une saga historique familiale va virer doucement vers le fantastique par petites touches. Le rapprochement avec les écrits de Stephen King n’est pas usurpé (pour une fois) car on retrouve un peu la même recette qu’apprécie Sai King : Une communauté avec de fortes personnalités, et un élément perturbateur extérieur qui va se glisser au milieu, avec ses petites touches d’étrange et dérangeant. La recette fonctionne à merveille, on dévore ce premier tome grâce à cette mise en place brillante et ce travail d’ambiance qui nous tient et nous pousse à creuser pour connaitre les secrets de cette histoire, et les secrets d’Elinor. Je vais en dire le moins possible là-dessus, pour vous laisser le plaisir de la découverte entier, on a quelques aperçus de derrière le rideau de la normalité, des éléments étranges, des détails glauques, et une scène type « maison hantée » où on sent que l’auteur s’est fait plaisir ! Et le lecteur aussi, donc ça tombe bien.
Ce n’est que le premier tome donc on attend encore de savoir où tout ça nous mène, mais ce démarrage est très convaincant. Entre le contexte historique original, l’ambiance tout à fait particulière et l’étrange qui se glisse dans les coins, j’ai hâte de voir où la famille Caskey nous emmène.
Livre reçu en service presse dans le cadre d’une opération Masse Critique Babelio, merci à eux et à l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture.
Couverture : Pedro Oyarbide
Traduction : Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Nombre de pages : 260
Prix : 8,40€
Lire aussi l’avis de : Emily (Café Powell),
C’est intéressant, il faudra que je teste à l’occasion.
Oui c’est chouette
Cette ME fait vraiment un travail incroyable, autant sur le fond que sur la forme. Je ne me souviens pas avoir eu de déception chez eux !
Tout à fait, mais faut que j’en lise plus !
Depuis l’annonce de la sortie de ce roman, j’attends de pouvoir mettre la main dessus. Le travail sur la couverture est magnifique, mais plus que tout, l’atmosphère de l’histoire me donne réellement envie de le découvrir
C’est vraiment une ambiance particulière et prenante
Ça donne envie ! C’est clair que cette structure fait un travail dingue sur l’objet. Je pense que je vais tenter l’aventure à l’occasion, merci grand ours !
Merci à toi !
Intéressant, je note, merci pour la découverte !
De rien 🙂
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Je ne m’attendais pas à un rythme lent mais l’ambiance et la fresque familiale m’a beaucoup plu. Je comprends pourquoi Stephen King apprécie les écrits de McDowell, c’est vrai qu’il y a des similitudes.
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