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Oracles, Karmageddon

Oracles est le premier tome de la trilogie Le temps des cendres par Rozenn Illiano

On continue avec grand plaisir de découvrir la bibliographie de Rozenn Illiano et cette fois-ci on a un cas un peu spécial. Oracles est le premier tome de la trilogie Le temps des cendres, c’est une réécriture complète de sa première saga publiée Town et l’occasion de découvrir un personnage très important de cet univers dans une version « remaster ».

Dans sa jeunesse, Oxyde a vendu son âme à un étrange personnage pour sauver sa peau, alors qu’il était sur le point de mourir sur un coin de trottoir. C’était peut-être une mauvaise idée, aujourd’hui Oxyde a perdu une grosse partie de sa mémoire d’alors, mais il est quand même un des sorciers les plus puissants au monde, il aide ceux qui en ont besoin grâce à des bénédictions, exorcismes et trucs moins sympas. Alors que les fantômes sont de plus en plus agressifs pour une raison encore inconnue, Oxyde voit une opportunité pour retrouver celui qui lui a piqué son âme, et il tente le coup et se présente à La boite noire, club branché et louche de Paris, géré par Côme et une certaine Francesca.

On découvre dans cet Oracles un univers de sorciers et d’exorcistes pas mal lié à la religion catholique, Oxyde a été formé par un prêtre et les sorciers bossent plus ou moins de manière complémentaire avec le diocèse. Mais en plus hardcore, c’est le niveau au-dessus. En plus on a des histoires de fantômes, d’exorcismes, et on va découvrir que les anges traînent dans le coin. Donc oui, évidemment j’ai pensé à Supernatural et j’me représentais un certain ange avec la tête de Crowley (même si c’est pas du tout ça hein). Ce qui part comme un récit d’urban-fantasy classique vire assez vite vers une apocalypse qui nous arrive sur la gueule et l’autrice a été claire : On y va pour de bon. Comme souvent, Rozenn Illiano danse entre les genres et s’amuse à aller là où on ne l’attends pas.

J’ai bien évidemment adoré le personnage d’Oxyde, sorcier puissant mais un peu paumé, qui fait pas que des trucs moralement chouette-chouette pour arriver à ses fins mais a quand même une certaine éthique. Et comme souvent (toujours), ce sont ses relations avec son entourage qui font un personnage complet, et le bonhomme a un réseau de connaissances plus ou moins amies qui vont le construire et façonner cette histoire. On commencera par Elias, jumeau astral télépathiquement connecté à Oxyde, boussole morale et système d’alarme personnel de « putain tu déconnes ». Leur relation est touchante et solide, et permet déjà une bonne base d’attachement. Mais on a surtout ici Francesca, jeune femme paumée mais forte, victime de son pouvoir mais a l’aura magnifique. C’est cette relation-là qui sera le pivot du roman, le point déclencheur de tout, mais aussi la force sur laquelle Oxyde s’appuiera pour avancer. Et on a tous les autres, Côme le mafieux sans cœur mais pas tant que ça, les parents adoptifs d’Elias, Verne le tatoueur, etc… Tout fonctionne merveilleusement bien pour ancrer ce héros et son univers dans notre imagination.

L’histoire part donc de notre Oxyde qui veut forcer un peu les choses pour débusquer celui qui lui a arraché un marché aux portes de la mort, il met en place un dispositif risqué qui va le mettre dans de sales draps, et il doit en assumer les conséquences, mais il a pas trouvé d’autres moyens. C’est par ce biais qu’il fera la connaissance de Francesca, et petit à petit ils découvriront également que quelque-chose cloche dans le monde surnaturel, ça sent le sapin, les fantômes s’énervent, la magie est dans tous ses états et on voit des anges qui se promènent dans Paris. Rozenn Illiano crée ici une intrigue solide et s’appuie sur un univers aux petits oignons, avec sa mythologie et son système de magie codifié, où chaque manipulation peut vous revenir dans la gueule parce qu’on a une espèce de karma qui vous renvoie en poisse toutes les souffrances que vous provoquez. L’autrice arrive à donner corps à cette magie par des descriptions visuelles et sensorielles toujours très immersives, il y a du souffle, on comprend ce qui se passe, on le visualise, on en ressent les enjeux et les risques.

Petit à petit on sent la tragédie qui s’installe, le monde qui se détraque, la tension monte et c’est le drame qui vous arrache une petite larme. Et après tout ça on se dirige vers… L’attente du tome 2 ! Et oui, ce premier tome est une belle envolée mais on termine sur un cliffhanger dramatique qui vous fera hurler à la lune au milieu de la nuit, donc si vous êtes allergique à ça, vous pourrez attendre le reste de la trilogie qui arrive (mais achetez quand même ce tome hein, Rozenn doit manger pour écrire la suite). L’autrice continue à nous livrer avec une régularité exemplaire des bouquins qui surprennent à chaque fois, passant d’un sous-genre à l’autre, les mélangeant ou même en sortant de son chapeau un truc indéfinissable mais toujours percutant. C’est toujours un plaisir de plonger dans ses univers et Oracles ne déçoit pas.

Roman reçu en Service Presse de la part de l’autrice, que je remercie.

Lire mes chroniques sur les autres romans de Rozenn Illiano

Lire aussi l’avis de : Dup (Book en stock), Laird Fumble (Le syndrome Quickson), Snow (Bulle de livre), Célinedanaë (Au pays des cave trolls),

Couverture : Rozenn Illiano
Éditeur : Auto-édition
Nombre de pages : 610
Date de sortie : 17 Novembre 2023
Prix : 40€ (relié) / 25€ (broché) / 4,99€ (numérique)

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