We cry for blood est le troisième tome de la tétralogie The reborn empire par Devin Madson
Allez, un peu de discipline, on arrête de baver devant le flot de nouveautés et on continue les séries en cours ! Hop Hop Hop ! Nous arrivons au tome 3 de cette saga de fantasy très politique qui prend son temps, voyons où veut nous emmener Devin Madson.
Les pièces du puzzle s’assemblent tandis que la menace venue de Chiltae se précise. Suite à l’invasion de Kisia et à la révolte Levanti qui a placé Gideon sur le trône, on commence à voir qui tire vraiment les ficelles en coulisse, chacun essaye de résister à sa manière et avec les armes à sa disposition dans les cendres de l’empire. Cassandra a découvert la vérité sur cet enfoiré de Leo Villius que personne ne semble capable d’arrêter tandis qu’elle est coincée dans un corps faiblissant. Dishiva tente de résister aux manipulations autour de Gideon mais chacune de ses décisions pourrait couter la vie d’autres Levanti. Rah, quant à lui, à trouvé refuge chez les exilés, mais sa présence remet en cause l’autorité établie et l’ensemble de la résistance pourrait être déstabilisée. Miko essaye de rassembler les forces à sa disposition pour contre-attaquer, mais les obstacles ennemis autant que les rivalités dans ses propres forces pourraient compliquer les choses.
Vous l’aurez constaté dans ce résumé un peu survolé, The reborn empire est complexe. On a affaire à une fantasy très politique et très dense, portée par des personnages qui avancent prudemment contre une menace bien trop puissante pour chacun. Cette menace s’est révélée pleinement dans le second tome mais on a encore du mal à en voir toutes les implications, ce troisième roman va permettre aux lectrices et lecteurs de suivre comment tout le monde résiste à sa manière, parfois contre son propre peuple, contre ses propres principes. Un des grands points forts de cette saga, et de ce troisième tome, est la solidité narrative de l’ensemble, ces différentes peuples qui interagissent à grande échelle, chacun avec une culture et des valeurs morales, et les individualités qui se débattent dans chaque camp, portées par leur conviction, leur vision du monde. On comprend les dilemmes moraux des Kisian, des Levanti, et on commence à voir ce qui se passe du côté Chiltaen.
Les protagonistes portent le récits par leur force de caractère et leurs tentatives de renverser une situation inextricable, ils et elles ne se laisseront pas faire. Globalement, personne ne sait quoi faire, mais personne n’abandonne. J’adore toujours Rah qui reste droit dans ses bottes même en tant que paria, il a les traditions Levanti au cœur et fera tout pour sortir son peuple de ce guêpier. Dishiva gagne aussi en présence dans ce tome, elle n’est pas épargnée par les tensions et les sacrifices, mais elle cherche un moyen de combattre dans son petit espace de liberté face à un ennemi qui semble omniscient. Miko se pose en tant qu’impératrice légitime qui veut reprendre le pouvoir mais elle doit s’imposer d’abord auprès de son peuple et de ses propres conseillers qui ne lui faciliteront pas la tâche, d’autant plus qu’elle est une femme et a encore quelques barrières à faire tomber. Le point de vue de Cassandra était peut-être le moins convaincant à mes yeux, entre la narration double parfois confuse, et une progression limitée, ça stagne un peu ici.
Il n’y a pas de magie « classique » de la fantasy dans cet univers, mais toute l’intrigue repose sur une particularité par rapport aux âmes qui peuvent être manipulées, transférées, implantées, etc… On a plusieurs âmes dans un corps, et parfois une âme pour plusieurs corps, ce qui donne quelques twists savoureux. Tout ça est encore un peu flou mais c’est pas vraiment traité comme de la magie magique, on a souvent l’impression que c’est un phénomène naturel étudié par certains personnages comme une science, on étudie le truc en laboratoire, on expérimente. Il y a des questions éthiques, des manipulations et des anomalies à creuser, on n’a pas encore toute les clés, mais ça donne une particularité à la saga et un fil mystérieux à découvrir sur le long terme.
Globalement on est porté par la tension qui ne retombe jamais, tout en ayant un rythme posé. C’est pas du page-turner badaboum, on est vraiment sur de la progression d’intrigue, des personnages, et du drame ! Beaucoup de drame, de tragédie, de lutte impossible, de coups du sort et de tentatives désespérées. Dès qu’on a une petite fenêtre de manœuvre, un petit espoir, on fonce et on progresse d’un pouce au prix de grands sacrifices, au point qu’on se demande si ça en valait la peine. Toutes ces luttes pour le pouvoir, pour la liberté, pour son peuple, s’articulent parfaitement dans cette intrigue complexe aux pièces nombreuses et parfaitement ajustées.
The reborn empire s’améliore de livre en livre. Avec l’attachement aux personnages qui se solidifie, l’intrigue qui avance et les drames qui s’enchainent, on plonge de plus en plus loin dans cet univers et ses secrets, et on veux suivre Dishiva, Miko, Rah et Cassandra dans leurs luttes. Rendez-vous en fin d’année pour la sortie du 4e et dernier roman !
Couverture : Illustration par Nico Delort, Design par Lisa Marie Pompilio
Éditeur : Orbit
Nombre de pages : 578
Prix : 9,99£ (broché) / 2,99£ (numérique)
Je vais peut etre revoir mes copies alors, parce que si j’avais mis cette série de coté c’est que le titre et la couverture laissaient penser à une série uniquement guerrière et assez violente, alors que tu dis ici que c’est plus politique.
N’étant pas très fan de passages de batailles en général – Le premier tome de L’age des ténèbres ou Chevauche brume m’ont laissé de marbre par exemple – (sauf quand c’est expliqué du coté stratégique de la chose, va savoir pourquoi ça ça me plait vraiment bien xD), j’essaye d’éviter les livres qui en sont trop fournis et j’avais classé cette série dedans.
A voir du coup.
Y’a pas tellement de grosses batailles, ou une ou deux par-ci par-la mais on se focalise pas tellement sur le bastonnage. On est beaucoup plus sur l’entre-batailles, les conflits internes, les manipulations et les intrigues. Je pense que ça peut te plaire effectivement. Y’a de la violence mais pas tellement dans le cadre des batailles.