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The combat codes, L’école des bourrins

The combat codes est le premier tome de la trilogie… The combat codes… Par Alexander Darwin

On a vu pas mal de bouquins indépendants être repris par un éditeur, et Orbit est devenu assez fort à ce sport. Un des derniers auteurs à avoir fait le grand passage est Alexander Darwin avec The combat codes, sorti en auto-édition et finaliste du SPFBO, ressorti donc en édition traditionnelle en Juin dernier. Le SPFBO est souvent un endroit où on trouve de belles choses, donc ça se tente.

Dans un univers où les nations on décidé d’un commun accord d’arrêter les guerres et de régler tous leurs conflits par des bastons en 1 contre 1 en arène, les combattants qui livrent ces combats sont des Grievar Knights, les plus connus sont des légendes. Murray Pearson était un de ces combattants mais a pris sa retraite après une défaite retentissante. Aujourd’hui il parcourt les petites arènes pour repérer des potentiels champions sans grand enthousiasme, mais il tombe sur le jeune Cego, un enfant mystérieux qui pourrait bien réussir les concours d’entrée de l’académie mais il lui reste du chemin à faire.

Le pitch de « SF avec de la bagarre » avait de quoi intriguer et la réputation du roman m’a incité à tenter ma chance. On a ici un bouquin qui tourne vraiment autour de la distribution de bourre-pifs, et les combats sont effectivement très immersifs, l’expérience de l’auteur en tant que professeur d’arts martiaux se fait sentir. Bien sûr, on retrouve des archétypes archi-connus comme la relation coach/élève, l’entraînement à la dure, l’antagoniste cruel qui respecte pas les règles, etc… C’est assez classique mais cette partie-là du roman fonctionne plutôt bien, on est pris dans l’avancée de Cego, sa progression et les challenges auxquels il fait face peuvent tenir les lecteurs et les lectrices en haleine. On a le côté « philosophique » de l’art martial qui est représenté par ces fameux « codes », on a les anciens qui respectaient les codes et les nouveaux qui n’ont pas d’honneur et ont oublié, c’était mieux avant, tout ça, tout ça, bon c’est pas bien subtil et un peu cliché…

Par-dessus tout ça on a une énigme sur le passé de Cego qui a atterri là où il est sans se souvenir comment. Il a des souvenirs de sa vie d’avant, sa formation auprès d’un mentor avec ses deux frères, ça explique son respect des « Codes » d’honneur qui va attirer l’attention de Murray dans un milieu où tout le monde se bat un peu salement. Mais comment il s’est retrouvé inconscient dans les rues de cette cité souterraine et a été ramassé pour se battre dans les arènes de seconde zone pour des quasi-esclavagistes qui se font du pognon sur le dos de gosses, mystère. Cette énigme ajoute quelque-choses à l’ensemble même si la révélation est un peu téléphoné et tape dans un cliché que j’aime pas trop, personnellement, du coup petite déception.

Mais ce que j’avais pas vu venir c’est le côté assez bateau de tout l’aspect « école », une fois sorti de là par Murray, Cego va passer à l’examen d’entrée dans la prestigieuse académie des Grievars. Et à partir de là on a la panoplie complète du Harry Potter, avec les camarades, les professeurs, les rivaux, l’équivalent des « maisons » sous la forme de 4 clans d’élèves qui vont être évalués, se défier, se marcher dessus, etc… Bien sûr c’est pas jeunesse, donc la rivalité entre Dragondor et Lezardard se règle dans le sang, mais c’est attendu, c’est cliché, et même dans Harry Potter ça avait déjà un côté un peu gentiment débile qui est ici accentué par le ton adulte.

Et si on regarde d’un peu plus haut, tout le contexte qui sert de base à cette histoire tient à peine debout. Toutes les nations sont d’accord pour arrêter les guerres et juste tout régler avec des bastons, OK, si on veut, faut pas trop y réfléchir longtemps, on suspend son incrédulité deux minutes… Mais quand tu apprends qu’on utilise aussi ça pour régler les litiges judiciaires dans la société civile, c’est un peu dur à avaler et en général je suis assez bon public. Ajoutez à ça l’absence assez flagrante de personnages féminins à part une seule que Stéphanie Chaptal a assez justement qualifié de « Hermione Granger de service », vous obtenez un bouquin prometteur mais qui déçoit.

J’avais envie d’aimer The combat codes pour le côté action régressive qui peut être bien jouissif, comme on peut regarder Kickboxer pour la beauté du jeu d’acteur de Van Damme, mais malgré les qualités premières de l’aspect action, tout le reste est bien trop cliché et bancal pour en faire un roman satisfaisant à notre époque. C’est fort dommage. Donnez-moi de la SFFF d’action jouissive, mais faut faire un léger effort d’originalité et de construction quand même.

Couverture : Peter Bollinger
Éditeur : Orbit
Nombre de pages : 447
Date de sortie : 13 Juin 2023
Prix : 9,99£ (broché) / 5,49£ (numérique)

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Cette publication a un commentaire

  1. belette2911

    Bon, déjà qu’en V.O, c’est mission impossible pour moi, mais si en plus, c’est un peu décevant et téléphoné, je passerai mon tour s’il sort en V.F 🙂