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Of blood and fire, Comme les grands

Of blood and fire est le premier tome de la saga The bound and the broken par Ryan Cahill.

Ça faisait un moment que j’entendais parler de Ryan Cahill via les différents chroniqueurs anglophones que je suis, il auto-édite une saga fantasy qui fait pas mal de bruit et j’ai pu acheter le premier tome à très pas cher en numérique… Puis je l’ai laissé trainer sur ma liseuse. Jusqu’au jour où la super boutique anglaise The Broken Binding a annoncé une édition spéciale de la mort trop belle pour ce bouquin, je me devais donc de le lire en avance pour savoir si la shiny édition serait mienne ou pas.

Calen Bryer est un jeune homme comme tant d’autres, fils du forgeron du village, il s’apprête à passer son épreuve de courage pour devenir « vrai homme ». Avec ses deux potes Dann et Rist, ils vont se serrer les coudes pour passer l’épreuve, mais évidemment ils vont tomber sur un os, ou plusieurs, et pas des petits. Leurs vies vont complètement basculer quand ils vont se retrouver mêlés malgré eux à une altercation entre les soldats impériaux et trois mystérieux guerriers qui semblent cacher un secret. Nos trois amis doivent fuir avec les inconnus pour échapper aux soldats, et ils ne sont qu’au début de leurs aventures.

Pour être honnête, j’ai été très perplexe dans toute la première partie du bouquin. Voyons donc, un fils de forgeron accompagné de ses deux copains, qui se font bully la gueule par les grosses brutes du village, un compagnon loup géant, une grande sœur protectrice, une épreuve de guerrier pendant laquelle d’étranges créatures inattendues se manifestent. On rencontre ensuite une caste de guerriers vêtus de cuir, deux sabres croisés dans le dos. Là, soit vous vous dites « oui, bon, fantasy à papa, OK », soit vous avez lu Malice et vous vous rendez compte que c’est grosso merdo le même début. L’impression désagréable de déjà-lu m’est restée collée au cerveau pendant un long moment, mais fort heureusement, après on prend un peu le large et ça part dans d’autres directions.

Attention il va toujours rester cette impression de lire de la fantasy archi-classique, Of blood and fire joue avec les gros archétypes du genre, ça évoque La roue du temps (en moins interminable), Malice donc, et il parait que la seconde partie joue plutôt dans la cour de récré d’Eragon, mais comme j’ai lu ni vu ce machin-chose, je fais confiance aux collègues et je passe juste l’info. Vous voilà informés. Puis on voit défiler les races attendues, elfes, nains, orcs, dragons et toute la panoplie à papy Tolkien.

Classiquement, on part à l’aventure avec les jeunes campagnards pour découvrir un vaste monde, avec ses légendes, ses créatures, son passé et ses factions. Le continent dans lequel on évolue est regroupé sous la coupe d’un empire, mais les contrées du sud le sentent à peine vu que l’influence de la capitale perd beaucoup à cause de la barrière quasi-infranchissable qui sépare les deux moitiés de l’empire. Et cet empire qu’on nous dévoile, c’est pas joli joli, fruit de conquêtes et de répression, il a laissé un monde meurtri où les dernières poches de résistance se planquent, parce qu’elles ne font pas le poids face aux soldats d’élites de l’empire… et leurs dragons. Toute personne qui présente une disposition à la magie est aussitôt enlevée et « formée » pour l’empire, enlevant à l’opposition toute possibilité de lutter à armes égales avec l’oppresseur. Mais, bien évidemment, un petit espoir va montrer le bout de son nez.

Et finalement tout ça n’est pas désagréable, le bouquin se lit vite, les évènements s’enchainent et les personnages finissent par fonctionner. Ryan Cahill gère très bien les relations entre ses protagonistes, entre les vannes des deux compagnons de Corban… Euh, pardon… Calen… et l’attachement familial, on commence à ressentir des choses pour ces énergumènes. On a une fantasy qui fait très « à l’ancienne », mais à la bonne idée d’en moderniser surtout le rythme, en 500 pages il se passe beaucoup de choses, contrairement à CERTAINS. C’est là le principal apport moderne de Cahill, et ça fait du bien.

Par contre il a gardé un autre défaut des ancêtres, c’est quand même un peu beaucoup masculin cette histoire, la quasi-totalité des personnages sont des hommes, la seule présence féminine est la sœur de Calen qui fait son chemin de son côté. Sinon, que des mecs, partout, il faudra attendre la toute fin pour voir surgir une guerrière avec sa hache. J’espère que, comme John Gwynne, Ryan Cahill va apprendre et corriger ces déséquilibres flagrants dans les tomes suivants. Et pourtant même Malice faisait un poil mieux que Of blood and fire de ce côté-là, si on avait pas encore de guerrière intégrée aux hommes, il y avait quand même quelques femmes importantes et courageuses qui pesaient dans la balance.

Mais l’auteur sait installer ses personnages, les faire vivre, créer des liens entre eux pour mieux les mettre à l’épreuve. On enchaine les moments de détente et les passages épiques extrêmement bien gérés. La tension dramatique va crescendo, les enjeux sont clairement posés, et on prend finalement du plaisir malgré les défauts évidents. On sent le premier roman démoulé un peu trop tôt, plein de poncifs fantasy pas toujours bien digérés, mais qui laisse percevoir des promesses enthousiasmantes pour la suite. Les reviews constatent en général un net progrès sur le second tome donc je suis quand même tenté de continuer parce que malgré ces défauts, Of blood and fire arrive à décoller et fonctionne finalement très bien.

Of blood and fire est un bouquin de fantasy archi-classique qui va faire écho à plein d’histoires différentes selon votre parcours de lectrice ou lecteur, un premier roman plein de défauts de jeunesse mais qui sent bon la fantasy à l’ancienne avec un rythme réjouissant. Loin d’être parfait, le roman que nous propose Ryan Cahill et un premier pas, il aurait peut-être nécessité un peu plus de maturation, mais il nous fait des tas de belles promesses, et on espère que l’auteur progressera pour arriver à quelque-chose de plus abouti pour l’ensemble de sa saga.

Couverture : Books Covered
Éditeur : Auto-édité
Nombre de pages : 541
Sortie : 20 Mars 2021
Prix : 14,99£ (broché) / 26£ (relié) / 2,99€ (numérique)

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Cet article a 6 commentaires

  1. Arkham

    J’ai peur qu’en ayant eu un énorme coup de coeur sur Malice, je n’arrive pas à mettre les similitudes de coté si un jour je lis celui là .
    PS ; Le lien Goodreads qui renvoie à la critique sur ton site ne semble pas fonctionner.

    1. L'ours inculte

      Merci ! C’est réparé

      Oui le lien avec Malice m’a embêté mais ça passe assez vite

  2. Lutin82

    J’aime bien les oeuvres classiques, alors s’il est plaisant et divertissant, je ne dis pas non.