Après avoir publié La crécerelle et sa suite Les six cauchemars, Patrick Moran a fait un petit pas de côté avec Metalya entre les mondes. J’ai pas encore lu les deux premiers, mais Metalya m’a tapé dans l’œil avec sa couverture fraîche et son pitch d’enquête futuriste, de cyberpunk sous le soleil. Lançons-nous donc dans les rues de Tel Emmerak.
Metalya est une pacificatrice, genre de détective privé qui aime les enquêtes faciles et glander sur la plage. Elle est engagée par un homme pour retrouver sa femme disparue mais l’affaire se révélera tout sauf tranquille. Notre enquêtrice va mettre les pieds dans le monde de la recherche où les gros cerveaux décortiquent les nouvelles sciences que les gens appelaient autrefois magie, et ce n’est pas sans risque. Entre complots, politique et science, Metalya va foncer dans le tas et fourrer son nez là où elle n’aurait pas dû.
Metalya entre les mondes est une enquête policière dans une cité qui rappellera l’ambiance de la Californie, une grande cité en bord de mer où se côtoient deux ethnies, deux cultures : Les océaniques et les désertiques. On est dans un univers futuriste où ce qu’on appelait autrefois la magie est devenue une source d’énergie identifiée et étudiée, même si c’est encore assez nouveau. Metalya utilisera assez souvent des « éclats », des petits objets aux pouvoirs spécifiques, à utilisation unique, l’un va vous téléporter, l’autre vous rendra invisible, etc, etc… Mais tout ça est du bricolage devant le vrai potentiel de l’énergie noogénique.
Le roman file à toute allure dans une enquête sans temps mort, en moins de 300 pages on fonce entre des scènes d’action étourdissantes et parfaitement exécutées, et des révélations qui s’invitent à chaque chapitre. Si je regrette légèrement que le côté déduction propre à l’enquête policière passe à la trappe, notamment à cause d’un livre magique à qui il suffit de demander où aller pour suivre une piste (c’est un peu « cheaté »), je me suis beaucoup amusé avec cette lecture. C’est frais, dynamique, l’héroïne est attachante et fonceuse, y’a beaucoup d’action, l’univers est super-intéressant, original, fouillé. On a plein de petits détails marrants, de personnages secondaires qui apportent une dynamique intéressante, mention spéciale pour le poulpe réceptionniste.
Et mine de rien, Patrick Moran glisse quelques réflexions sociales dans sa petite sucrerie de polar SF. Notre protagoniste est une pacificatrice dans un univers où les services publics n’existent plus, tout est privatisé, si vous êtes victime d’un crime, il faut payer pour que quelqu’un enquête pour vous, bien sûr. Un rêve macroniste peut-être, mais un cauchemar pour la plupart des gens. On va aussi parler de racisme, ou encore d’écologie à travers un certain twist que je ne dévoilerai pas. On a un bouquin fun et rythmé, rapide, mais qui a aussi juste assez de fond pour aller un peu plus loin que l’enquête badaboum simple qu’on oubliera.
Metalya entre les mondes est donc une très bonne surprise, une lecture rapide entre polar et science-fiction, et c’est typiquement le genre de bouquins qui ferait un bon début de saga. Je lirai volontiers d’autres enquêtes dans cet univers. Hein, Mnémos ?
Lire aussi l’avis de : Yuyine, Zina (Les pipelettes en parlent), Stéphanie Chaptal (Outrelivres), Dup (Book en stock),
Couverture : Lazare Gvimradze
Éditeur : Mnémos
Nombre de pages : 275
Date de sortie : 23 Septembre 2022
Prix : 20€ (broché) / 9,99€ (numérique)
Ah mais c’est un one shot ? J’étais persuadée que c’était une série. Je confonds avec autre chose.
Pas sûre d’apprécier autant que toi, mais pourquoi pas pour les moments de creux, ça pourrait meubler un trou ou une baisse de régime.
Entre deux pavés ca passe tout seul
intéressante, la sucrerie 😉
Oh oui, le poulpe est génial !
J’avoue que je suis assez curieuse de lire ses autres titres maintenant, même si ça a l’air très différent.
Oui, la crecerelle a l’air bien plus dark XD mais j’ai cru voir une référence dans Metalya donc je sais pas si c’est dans le même univers, dans un sens ?
Ah tiens, un mélange polar-sf, ça me parle ça. Je note, merci!