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D’hiver et d’ombres, Sliders du dodo

Après, un Érèbe convaincant, j’ai continué à amasser un butin sous forme d’éditions reliées des romans de Rozenn Illiano, mais à un moment faut quand même les lire, les bouquins. Alors ma deuxième incursion dans son univers intrigant est D’hiver et d’ombres, lecture de saison s’il en est. Un petit feu dans le poêle, un chocolat chaud, c’est parti.

Filius est Concepteur, il doit résoudre les problèmes techniques de Mahéra dans des délais débiles et sans moyens, le train-train quotidien des ingénieurs quoi… Mais Filius a aussi la capacité de voyager dans d’autres mondes via ses rêves (tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose…), mais comme il a envie de plus, il conçoit un appareil pour voyager dans les mondes de ses rêves, mais en vrai. Il se lance donc dans l’exploration de ces univers, il y rencontrera des compagnons, mais aussi un fléau qui ravage les rêves, prophétisé depuis des millénaires.

C’est marrant d’enchainer D’hiver et d’ombres après avoir lu Le chant des géants, on reste dans la thématique du rêve et, quelque part, dans un aspect mythologique, mais on y reviendra. Ce roman de Rozenn Illiano démarre plutôt comme une histoire assez classique d’un groupe d’aventuriers qui se partent explorer des univers. Y’a un petit côté Sliders, mais au lieu de voyager dans plus ou moins notre monde, D’hiver et d’ombres emmène ses explorateurs dans des univers complètement différents, l’un est moyenâgeux, l’autre sera très avancé et aura vécu un premier contact extra-terrestre, un troisième évoluera avec plusieurs soleils, ou un astre mourant, etc… Cette diversité des univers rencontrés est très ludique, mais quand même très crédible à chaque fois, ça a du sens, et de la variété. La première moitié du bouquin va se lancer tranquillement dans toutes ces explorations, on va rencontrer les futurs compagnons de Filius, créer des liens.

L’autrice prend son temps ici, elle établit les liens forts dans son groupe de personnages qui fonctionne vraiment bien. Filius est très crédible en scientifique un peu perdu, et tous les compagnons qui le rejoignent abandonnent leur vie pour se lancer avec lui. Petit à petit on crée des liens très forts entre tout ce petit monde, on s’y attache, on vit des moments de camaraderie touchants et on saute de monde en monde avec eux. C’est ce que j’aime dans les groupes réussis, on sent les liens, c’est pas seulement plusieurs personnalités au même endroit, mais un jeu de relations dont on est le complice. C’est eux qui amènent l’impact émotionnel de certains évènements, qui arrivent à toucher et à créer de l’enjeu. Le petit côté scientifique-explorateur fait aussi son petit effet sur moi, faut l’avouer, ça amène des questionnements très intéressants sur la découverte, les conséquences et les responsabilités. On pourra trouver la structure de cette première partie redondante mais ça participe aussi à créer le groupe, et à installer le lecteur dans un état d’esprit avant de tout foutre en l’air.

Pendant qu’on faisait les touristes du rêve, un fléau prophétisé de longue date s’abat sur les mondes. Les uns après les autres, ces univers succombent à un hiver qui fauche toute vie, dont cette Sororité d’Oniromanciennes rêve depuis des millénaires et se transmet leurs visions pour en garder la trace et essayer d’empêcher la fin de tous les mondes. C’est dans la seconde partie du roman qu’on fait se télescoper notre groupe d’explorateurs avec la fin de tout, et Rozenn Illiano fait petit à petit passer son récit à une échelle mythologique qui va nous mener à découvrir une cosmogonie fascinante. Je m’attendais pas à trouver ça à cette échelle dans le bouquin mais, après un Érèbe assez intimiste, ça fait son petit effet et permet de cerner quelque-chose de ce grand multivers connecté de l’autrice.

C’est fascinant mais délivré de manière un peu bordélique au lecteur, parce qu’on alterne les chapitres de Filius et ses compagnons avec d’autres où on va découvrir les oniromanciennes qui rêvent, prophétisent, et on met en place les éléments d’un puzzle assez dingue. Mais entre les mondes, les époques, tous les personnages, et celles qui changent de nom d’un bout à l’autre du récit… C’est quand même assez touffu et ça devient chaud à suivre. Heureusement, on retombe un peu sur nos papattes d’ours confus dans la dernière ligne droite où on révèle le grand pourquoi du comment, et qu’on apprend la base de toute cette mythologie qui, il faut l’avouer, fait son petit effet « badaboum cérébral ».

A ce stade j’ai l’impression d’avoir découvert quelque chose d’important de l’univers de Rozenn Illiano. C’était confus dans l’exécution mais absolument renversant, accompagné par un groupe de protagonistes très bien mis en place qui portent le lecteur et amènent un côté humain, touchant et créent le lien indispensable pour traverser cette « fin des mondes » avec plaisir. On a bien envie de continuer l’aventure, après tout ça.

Lire aussi l’avis de : Laird Fumble (Le syndrome Quickson),

Couverture : Xavier Collette
Editeur : Auto-édition
Nombre de pages : 558
Sortie : 22 Mars 2022
Prix : 26€ (broché) / 45€ (relié) / 6,99€ (numérique)

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Cet article a 2 commentaires

  1. Lutin82

    IL faut vraiment que ma PAL s’amincisse pour que je me laisse tenter par tout ce que je trouve tentant! Tu ne m’aides pas dans ma résolution!

  2. belette2911

     » ça devient chaud à suivre » ?? Excellent pour passer l’hiver, alors, si on a chaud 😆