Le bord du monde est le troisième tome de la trilogie Licanius, par James Islington
J’avais pas été très emballé par ma lecture d’Un écho du futur, tome 2 de la trilogie Licanius de James Islington, mais j’espérais que maintenant qu’on avait fini avec les flashbacks, on allait pouvoir se lancer vraiment dans une conclusion percutante et et que j’allais arrêter de me manger le cerveau en essayant d’y comprendre quelque-chose à tout ce foutoir.
Contrairement à mon habitude je ne vais pas consacrer ce paragraphe à résumer à ma façon le pitch initial du bouquin, on est dans un tome 3 et si je vous racontais où en est l’intrigue vous n’y comprendrez rien. Et moi non plus d’ailleurs. Mais je vais vous avouer tout de suite que je n’ai pas terminé Le bord du monde, j’ai calé vers les 300 pages sur 740. J’ai pris pour habitude de ne pas chroniquer mes abandons et de juste en faire un récapitulatif en fin d’année mais ici, on a un cas particulier où, même si j’ai pas terminé la série, j’ai pas mal de choses à dire et, si cette fantasy n’est pas pour moi, elle sera peut-être pour vous.
Le souci que j’ai eu avec Licanius depuis le tome 2, c’est que je n’y comprenais plus rien, simplement. J’avais beaucoup aimé le côté old-school aventure du premier tome qui restait assez digeste mais mystérieux, mais le 2 part sur un tout autre niveau. J’espérais qu’on avait passé le gros du calvaire en terminant le tome 2 mais non, j’avais beaucoup trop décroché de l’univers pour pouvoir raccrocher les wagons dans le 3, parce que ça continue sans complexe dans la complexité. Est-ce pour autant une série nulle ? Non, je ne crois pas, vu qu’apparemment Goodreads est pas d’accord et ce tome 3 tape à 4,4/5 et certain.e.s le mettent dans leur « top série de tous les temps holala ». Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est pas pour moi, mais c’est peut-être pour vous. C’est ce que je voulais expliquer ici.
Il y a dans le grand monde de la SFFF des profils très différents de lecteurices, et j’ai cru remarquer que beaucoup adorent la complexité, adorent plonger dans un univers et s’y perdre et fournir un effort notable pour arriver à recoller les morceaux. Licanius est de ce genre là, faudra prendre des notes, être alerte pendant votre lecture, se référer au glossaire assez souvent, peut-être vous faire des schémas avec les différentes trames temporelles, les personnages millénaires QUI CHANGENT DE NOMS PLUSIEURS FOIS. Si vous adorez vous prendre la tête et décortiquer une trame extrêmement dense et complexe, si vous êtes le genre de lecteurice qui adore analyser plusieurs systèmes de magie, faire des théories sur 1000 mystères et débattre de détails d’un univers immense et complexe, prenez un calepin, un grand tableau avec des punaises, des post-its et des flèches partout, quelques litres de café, et plongez, on se retrouve de l’autre côté.
Moi ? Oh par les dieux non merci. Je ne suis pas comme ça. J’aime lire tranquille, que ça coule tout seul, j’aime me laisser porter. Je réserve la prise de tête à mon métier, mais je fais pas ça pour le plaisir. Je commençais déjà à me perdre dans le Cosmere de Sanderson donc j’ai laissé tomber (en plus le mec écrit beaucoup trop vite, je vais pas me farcir 2000 pages tous les 6 mois pour suivre son univers). J’ai fait une indigestion en lisant les deux premiers Malazan et j’ai pas encore poursuivi l’univers (mais je pense tenter le 3 un jour prochain parce que ça restait compréhensible malgré tout). Pourtant ce sont deux des auteurs les plus « vénérés » des lecteurs et lectrices fantasy donc, oui, vous aimez vous manger le cerveau pour comprendre quelque-chose à un univers vaste et complexe, avouez-le ! Je le sais ! C’est pour ça que Licanius est peut-être un chef-d’œuvre qui vous attend gentiment, et que j’en parle ici, alors que j’ai passé un très mauvais moment. J’ai rien compris. Y’a des noms, des peuples, des factions politiques, du voyage dans le temps, des personnages avec plusieurs identités, des « info-dump » monstrueux, et c’est encore plus indigeste que du Steven Erikson. Alors qu’attendez-vous ? FONCEZ ! Je ne vous comprends pas mais vous adorerez sûrement.
C’est peut-être parce que j’étais perdu au milieu de tout ça, mais j’ai aussi eu quelques soucis au niveau de la traduction. Et ce sont peut-être des trucs à côté desquels je serai passé largement en temps normal, parce que je chipote pas souvent sur les traductions, mais comme j’essayais d’y comprendre quelque-chose, je lisais bien plus attentivement, et j’essayais de comprendre des phrases parfois bizarrement tournées, parfois bien trop proches d’une traduction mot-à-mot. Oh ça reste dans l’ensemble correct mais sur 300 pages j’ai croisé quelques phrases qui voulaient rien dire, où que j’ai du relire quelque fois pour en comprendre la tournure. Si vous voulez c’est un peu comme la VF de Jade City, mais encore une fois plein de gens n’ont eu aucun souci avec ce bouquin aussi, c’est juste moi, mais fallait le mentionner.
Tout ça pour vous dire que j’ai pas aimé du tout ma lecture, mais que c’est peut-être votre prochaine pépite fantasy prise de tête qui hantera vos nuits pour les 5 prochaines années. Si vous êtes ce genre de public spécifique, étrange, mais apparemment fort répandu, ça se tente, surtout que la trilogie est maintenant complète.
Roman reçu en Service Presse de la part de la maison d’édition Leha, que je remercie.
Couverture : Dominick Saponaro
Traduction : Sara Doke
Éditeur : Leha
Nombre de pages : bocou
Prix : 26€ (broché) / 14,99€ (numérique)
Ohlala, tu me fais peur. Je devrais le recevoir, or comme toi j’ai trouvé le T2 vraiment complexe, et notamment avec ces schreugneugneu de changements de noms..
J’ai hâte de lire ta chronique
*rire sadique*
Je risque encore moins de comprendre que toi, alors, je vais réserver mon temps (et mes sous) pour des sagas plus accessibles à mon petit cerveau fatigué 🙂
Oui il faut prendre soin de son petit cerveau
Oh que oui ! 🙂
J’ai lu le 1 en suivant ta première critique. Ta critique du 2 m’a refroidi et celle ci m’a achevé. C’est pas pour moi. Merci de t’être « sacrifié » pour nous 🙂
De rien, j’ai le sens du devoir !
Oh la la … ta critique m’a refroidi. Je vais garder mes sous pour le nouveau Scalzi qui me donne tellement envie !
Suis ton envie alors 🙂
Bon, on m’a déjà dit que j’aimais les trucs compliqués… j’espère que ça va se vérifier, car j’ai le tome 1 dans ma pal !
Oh le tome 1 c’est l’apéritif, c’est vraiment au deux que ça se corse
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