Voilà un moment que j’avais ce Paternus : Rise of gods dans ma liseuse, et c’est la sortie du troisième roman de la trilogie de Dyrk Ashton (et ses critiques élogieuses) qui a fait resurgir l’envie de lire des dieux se bastonner la tronche.
Notre monde, notre époque. Fiona bosse à temps partiel dans un hôpital où elle s’occupe particulièrement du vieux Peter, un grabataire qui ne semble réagir qu’en sa présence. Mais un jour son service est attaqué par des gros bourrins inhumains qui tuent tout le monde. Leur cible est Peter, Fi et son ami Zeke, qui joue de la musique pour les patients, vont devoir réagir pour sauver leur peau. Ils vont mettre les pieds dans des embrouilles entre divinités qui se foutent sur la gueule depuis des millénaires. Leur univers, leur entourage et tout ce qu’ils croyaient connaître sur le monde vont très vite se retrouver en vrac.
Paternus démarre sur un principe qui rappellera évidemment American Gods à tous les lecteurs de Gaiman ou ceux qui ont vu la série : les dieux évoluent parmi nous et se livrent une guerre secrète, des protagonistes humains coincés au milieu, etc… Mais là où Neil Gaiman jouait l’ambiance et les mystères, Dyrk Ashton table sur l’action avec de grosses bastons et un rythme implacable. Et ça fonctionne vraiment bien, on a du suspense et de la grosse bagarre entre divinités, des affrontements dantesques qui durent parfois 50 ou 100 pages tout en présentant son univers petit à petit.
Le pitch à première vue simpliste de Paternus cache une mythologie solide qui regroupe à peu près toutes les mythologies et religions du monde de manière astucieuse. Les entités que le lecteur croisera sont des êtres légendaires tous issus du même père créateur, et elles ont traversé les âges en étant vénérées sous différents noms dans différentes civilisations. L’auteur arrive à synthétiser tout ça en tapant dans plein de mythes différents, tout en restant limpide.
Le casting est donc riche et plein de personnalité dans ce Panthéon cosmique, des dieux à tête d’animal aux créatures légendaires, on a de belles surprises dans tout ça. Que ce soit Tanuki (au rôle mineur mais très touchant) ou Cerbère, Galaad ou Merlin, Lucifer ou Shakti, les personnalités et relations de tout ce petit monde sont convaincantes. Puis quand Tanuki passe devant un miroir pour s’admirer l’entre-jambe, on se dit que les folklores sont bien respectées.
C’est rigolo parce que Paternus hérite aussi du principal défaut d’American Gods selon moi : ses protagonistes passifs qui ne servent qu’à être ébahis pendant tout le bouquin, et à se faire expliquer des trucs. Zeke et Fi découvrent un monde magique et violent mais ils sont pas au niveau, donc ils restent planqués dans un coin en essayant de comprendre tout ça. On a aussi droit à une amorce de romance bien frustrante, le genre « on s’aime mais on se parle jamais clairement, on enchaîne les quiproquos et chacun croit que l’autre n’est pas intéressé parce qu’on est trop bête pour parler franchement pendant quinze secondes ». C’est rigolo parce que j’ai une autre lecture en cours utilise ce procédé, donc on en reparle bientôt.
Mais malgré ce défaut j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et les suites promettent un rôle un peu plus actif à nos héros donc je suis curieux de découvrir tout ça. Il faut noter que la fin ne conclut pas grand chose de manière satisfaisante, on termine sur une situation instable qui nous pousse à nous jeter sur la suite directement. Heureusement que toute la trilogie est disponible !
Urban Fantasy mythologique et bourrine, Paternus : Rise of gods nous offre une aventure rythmée pleine de baston et de révélations, avec un casting de divinités cool et attachant que j’ai aimé découvrir et suivre malgré deux héros humains un peu passifs. Et on notera les couvertures sublimes, avec John Anthony Di Giovanni à l’illustration et Shawn King à la conception graphique, ça mérite un achat papier ça.
Merci pour cette chronique qui donne clairement envie. J’avais déjà bien accroché à la couverture… Deux courtes questions :
Les droits ont ils été acquis par une maison d’édition FR en vue d’une traduction ?
Quel niveau d’anglais est requis ? Bien envie de me lancer mais pas de Kindle, juste une Kobo (et la bibliothèque anglaise est ridicule sur Kobo) donc ce sera sûrement papier.
J’ai rien entendu sur une version traduite, d’habitude Kobo a pas mal de VO mais je crois que c’est édité en indépendant donc il vend que sur Amazon, c’est vrai.
Le niveau d’anglais est très accessible, a mon avis, ça devrait pas être trop difficile.
Merci pour la réponse (et ultra rapide qui plus est !). J’ai une tablette fire, moins confortable qu’une liseuse c’est sur, mais on va tester ça. Si j’arrive à suivre, ce sera sûrement papier !
Je viens de tester les premiers tomes de Hellequin Chronicles et est plus ou moins exactement le même type d’urban fantasy, avec plein de dieux, de mythologie différentes et tout. C’est aussi de l’UF assez bourrin et vraiment basée sur l’action.
Sauf que le héros n’est pas passif, au contraire, c’est lui qui lance tout, et qu’on ne sait pas quels dieux sont en train de se fighter vu qu’on n’a que les conséquences, via leurs sous-fifres, de leurs guerres, qui se passe a un niveau dont le lecteur n’a pas accès (c’est justement le grand mystère de la série, qui est derrière tout ça et que veulent-ils?)
C’est marrant ça m’a fait penser aussi au Iron Druid Chronicles ou on rencontrait plein de dieux de toutes sortes de mythologie et ou le héros était assez passif, il voulait juste qu’on le laisse vivre tranquille mais à chaque fois il se retrouvait embarqué et devait réagir, se défendre. (mais c’est une série au ton « très relaxé », tel son héros, qui est druide – mais ça ne l’empêche pas de tout casser quand on le met en colère, il n’a pas survécu 1000 ans si il n’avait pas ça en lui)
Bref, le début de cette série est dans ma PAL comme des centaines d’autres, et je finirais bien par le sortir un jour ! (mais pas rapidement vu que je viens de commencer 4 nouvelles séries la)
Haha, merci, tu m’as bien vendu ces deux séries, je note ! J’avais déjà noté les iron druid chronicles quelque part d’ailleurs, mais c’était pas une priorité.
Le theme des « dieux qui se fout sur la gueule » m’intéresse vraiment. Comme c’est en VO je vais pas pouvoir le lire avant longtemps. Donc j’aimerai bien (si tu en connais) des histoires/livres similaires que je pourrais lire stp. Merci
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