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L’étoile du matin, Robin des bourrins

 Si y’a une chose que Monsieur David Gemmell savait bien faire, c’était raconter des légendes (wink wink). Or ici il s’est éloigné quelque peu de son univers Drenaï pour nous raconter celle de Jarek Mace, alias l’étoile du matin, défenseur du peuple et libérateur des Highlands. Mais la légende nait parfois d’une réalité un peu moins héroïque et un peu plus crue, pleine de boue et d’égoïsme, et c’est cette réalité que va nous raconter Owen Odell, le barde qui a suivi Jarek, vu et construit le nom de l’étoile du matin.

Ce roman s’inspire pas mal de l’histoire de Robin des Bois et nous présente donc la montée en puissance d’un hors-la-loi qui va fédérer le peuple opprimé des Highlands, les scènes clé du Prince des voleurs sont plus ou moins là, l’attaque du convoi dans la forêt, l’exécution publique, les archers voleurs etc… Mais ce que Gemmell développe ici est un peu plus nuancé dans le sens où Jarek Mace va devenir un héros et un porte-étendard presque malgré lui. Car à la base, celui qui deviendra l’étoile du matin est un beau salaud, un criminel que rien n’intéresse à part l’argent et les femmes (et encore, là je suis pas sûr).

Du début à la fin, Jarek n’accomplira des hauts faits que pour des raisons égoïstes et terre-à-terre, mais c’est par des heureux hasards et des manipulations que la légende de l’étoile du matin va prendre de l’ampleur et redonner l’espoir aux habitants, sous l’impulsion d’Owen notre narrateur, qui à chaque fois va retourner la situation pour forger l’image de son compagnon. Donc en dehors du côté « Fantasy action bougrement efficace » auquel les lecteurs de Gemmell sont habitués et qui suffit presque à lui seul l’achat de ce bouquin, on a un second niveau de lecture sur la manipulation et la déformation des histoires vraiment intéressant. Et oui, Owen Odell c’est un peu le JT TF1 de la fantasy, il te raconte un peu ce qui l’arrange comme ça l’arrange, une chance que ses intentions à lui soient nobles…

Mais pour tout le reste, l’auteur reste fidèle à lui-même, la galerie de personnages est vraiment intéressante et équilibrée. La bande formée par Jarek, Owen, Wulf, Piercollo, etc… présente des relations très intéressantes à suivre, mettant comme toujours en valeur les notions de camaraderie et d’héroïsme bien éloignées des poncifs du genre. Gemmell nous parle comme à son habitude du courage et de la noblesse d’une manière toute personnelle et rafraichissante à travers des personnages attachants et « couillus » (oui, même des madames).

L’étoile du matin ne surprend pas, ça reste du Gemmell, du très bon Gemmell et si vous aimez le monsieur, vous aimerez ce roman. Son côté one-shot en fait une lecture un peu plus légère que la saga Drenaï ou même Rigante mais pour lire sur la plage à Noël (euh…) c’est parfait.


Titre
: L’étoile du matin
Auteur : David Gemmell
Traducteur : Alain Névant
Editeur : Milady
Date de sortie : 18 septembre 2014 (poche)

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