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Le sabre de neige, Pris dans la glace

Le sabre de neige est le premier tome de la trilogie Les sabres sacrés, par Salomé Han.

En ce début d’année 2025, Albin Michel Imaginaire nous propose le début d’une nouvelle trilogie de fantasy d’inspiration japonaise avec ce Sabre de neige, premier roman de Salomé Han, autrice francophone résidant à Séoul. La couv d’Aurélien Police est splendide mais je savais pas trop à quoi m’attendre, et l’éditeur a mentionné des éléments d’inspiration « Yaoi » alors je savais encore moins à quoi m’attendre, mais vous me connaissez (ou pas), il fallait bien que je tente.

Isao est un jeune adulte, apprenti de Shiro, le légendaire porteur du sabre de glace, surnommé le Héron Blanc, qui l’a recueilli dans son enfance pour le former dans son ermitage coupé du reste du monde. Mais aujourd’hui Isao a la vingtaine et ce monde les rattrape quand la tête de son maître est mise à prix par l’empereur. Entre les simples villageois avides de récompenses et les soldats envoyés pour les traquer, le Shihan et son élève devront fuir et se battre, et peut-être découvrir les secrets du passé et de ces mystérieux sabres sacrés.

Une chose est sûre, Salomé Han réussit à restituer l’ambiance de l’imaginaire japonais. Le sabre de neige a tous les éléments qu’on associe à la fois au Japon historique et aussi au folklore et à la mythologie avec les Kami, les Yokai, des sabres magiques et des forêts ancestrales qui abritent des temples sacrés. La narration est très visuelle, et a un côté cinématographique dans l’imagerie mais aussi dans le rythme, avec ces moments de calme contemplatif, d’immobilité poétique déchirée tout-à-coup par un katana qu’on dégaine et un déchainement de violence de quelques secondes. On reprend les codes des histoires d’arts martiaux japonais, de suivre la voie du sabre et de trouver le calme intérieur et de recentrer le Ki, etc… etc… C’est à la fois plein de clichés mais tellement bien fait que ça en devient réconfortant, on connaît ces codes, si comme moi on a passé des années à manger des animés et de la culture japonaise, on est un peu à la maison et c’est extrêmement plaisant.

L’histoire va suivre Isao à travers plusieurs étapes de son périple qui vont l’ouvrir au monde et le façonner, mais bon, soyons honnêtes, le Isao il démarre en mode méga-naïf et devient assez vite un peu crispant. Il découvre tout avec de grands yeux ronds et une innocence qui donne envie de se taper la tête contre les murs et va accessoirement se faire un peu balader à cause de ça. Mais il a aussi des côtés attachant qui font qu’on ne le déteste pas non plus, mais parfois on a bien envie de le secouer quand même. Sur son chemin il croisera quelques personnages hauts en couleurs qui vont faire contraste avec cette innocence, surtout Kentô un mercenaire au style bien bourrin, mais c’est évidemment Shiro qui prend la place d’honneur avec son aura de super-samouraï légendaire très iconisé, il fait évidemment très forte impression.

Pour revenir au côté romance, j’étais assez perplexe au début de ma lecture parce qu’on part sur une relation méga-cringe dont je vais pas donner de détail mais juste vous dire poliment que ça m’a embêté. Pourtant, plot twist, à posteriori on comprend qu’elle sert justement le propos du bouquin et ça prend donc tout son sens et j’ai finalement apprécié de voir l’image d’ensemble de ce que l’autrice a proposé (voyez comme j’essaye d’expliquer en restant très vague, je marche sur des œufs de héron là, mais expliquer de quoi il retourne gâcherait un peu la découverte). Par contre, on a au milieu une scène de sexe assez glauque et sans intérêt qui ressemble fortement à une agression dans une ruelle dégueulasse, et que je me demande toujours ce que ça foutait là. Finalement le côté Yaoi/Romance n’a pas été du tout ce à quoi je m’attendais (en fait je savais pas à quoi m’attendre mais j’ai sûrement un biais qui allume des alertes méfiance dès qu’on me parle de romance), elle se révèle pas si accessoire que ça à part cet épisode notable qui m’a perplexifié fortement.

Ainsi, de saison en saison, Isao suit sa quête de vérité, d’amour, et l’intrigue se dévoile et nous emmène dans des directions inattendues avec quelques révélations intéressantes. Cette mythologie des porteur.euse.s de sabre offre plein de possibilités et de mystères et on va prendre plaisir à creuser tout ça. J’ai hâte de découvrir ce que cacheront les tomes suivants même si celui-ci se termine de manière tout à fait satisfaisante, l’arc est bouclé.

Le sabre de neige fut une lecture assez déstabilisante, parfois crispante, mais finalement satisfaisante une fois le roman refermé. Quête initiatique teintée de romance dans un Japon fantastique, il nous emporte dans un fascinant voyage où la combats de sabre et les pauses thé s’enchaînent aux côtés d’un héros absolument tarte mais touchant dans sa naïveté.

Roman reçu en Service Presse de la part de l’éditeur, que je remercie.

Couverture : Aurélien Police
Éditeur : Albin Michel Imaginaire
Nombre de pages : 528
Date de sortie : 29 Janvier 2025
Prix : 22,90€ (broché) / 11,99€ (numérique)

Lire aussi l’avis de : Dup (Book en stock), Tampopo24 (Les blablas de Tachan),

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Cet article a 7 commentaires

  1. Tachan

    Même si tu es bien plus positif que moi, on se retrouve dans nos points forts et critiques. Oui, l’autrice connaît bien les thèmes et codes qu’on retrouve dans les mangas/animés japonais et s’en sert allègrement. Oui, le héros est crispant et ses relations bien cringe (cela a justement été longtemps ainsi dans le yaoi/boys love qu’on avait en France v.v…). Personnellement, ça m’a fait trouvé ce roman assez moyen associé à une écriture que j’ai trouvé un peu vide et fragile, mais divertissement il y a eu, donc on ne va pas trop se plaindre ^^!

    1. L'ours inculte

      Ouaip, j’y ai pris plaisir peut-être aussi parce que ça fait bien 10-15 ans que j’ai plus lu de manga ni regardé d’animés, ça a fait un peu flashback nostalgique

  2. Céline Danaë

    Le souci pour ma part est que la relation méga cringe (comme tu dis si bien) m’a empêché de rentrer dans le roman. S’ajoute à cela un Isao complètement tarte et cette scène dont tu parles qui n’a aucune utilité et est vraiment limite et glauque.
    Alors oui la fin rattrape et explique un peu mais ça ne suffit pas à me donner envie de lire la suite et à enlever mes impressions de roman young adult qui coche des cases

    1. L'ours inculte

      Oui, sur la première moitié du roman j’ai bien grincé des dents, mais le fait que ça utilise ça pour donner du sens à la fin m’a un peu fait revenir dessus. J’aimerai que les deux suivants aient des protagonistes un peu moins neuneu, j’avoue

  3. belette2911

    Bon, au moins, j’ai appris ce que ça voulait dire « cringe » et « plot twist », je vais me coucher moins bête ! Bon, je note que c’est du Yaoi, ça me gêne moins que du yuri, auquel je n’ai pas l’habitude (je préfère du M/M à du F/F). Je retiens aussi une scène qui n’a pas d’intérêt et qui met mal à l’aise… Pour le reste, je verrai si j’ai le temps de le lire, s’il arrive à la biblio, en seconde main… 😉

  4. Symphonie

    L’aspect cringe me fait un peu groumpher. Je le laisse dans la wishlist mais ce ne sera pas une priorité, du coup.

  5. shaya

    Mmmh, comme d’autres, la relation cringe me fait craindre le pire. Bon, on va attendre un peu de se décider parce que l’univers a tout de même l’air chouette.