Après ma relecture/redécouverte du premier tome de L’assassin royal de Robin Hobb, on plonge dans la grande charcuterie avec les tomes 2 et 3 qui sont en fait le tome 2 original (Royal assassin) découpé à la traduction. Je vais traiter ces deux tomes comme un seul ici parce que j’ai pas envie de me fatiguer à dire deux fois la même chose alors que la coupure entre les deux n’a aucune pertinence dans le récit.
Fitz est redescendu de la montagne à cheval, comme il se doit, mais un peu fatigué après avoir échappé à la mort, pourtant il ne va pas avoir beaucoup de répit. Entre les pirates rouges qui continuent à zombifier les habitants des côtes et les intrigues qui empoisonnent la vie au château, Kettricken qui peine à trouver sa place à la cour, Vérité qui… fait son Vérité… et Subtil qui a l’air de plus en plus malade, la lignée royale est en difficulté. Le bâtard assassin va devoir comprendre ce qui se passe dans les coins d’ombre et agir. Ou pas agir.
Ce second tome de deux tomes continue sur la droite ligne du premier tome avec à peu près les mêmes ennemis et mêmes mystères. On avance un peu mais pas tant que ça sur les problématiques des pirates, mais on va surtout se concentrer sur les intrigues au sein du château puisque le roi se meurt à petit feu et le prince Royal compte bien en profiter. On a surtout l’occasion de voir les relations de Fitz avec son entourage beaucoup évoluer et c’est là que ces tomes sont très plaisants à suivre, notre héros grandit et devient adulte (presque), ses rapports avec Burrich changent de niveau, et sa relation avec Molly évolue aussi avec des hauts et des bas. On rencontre enfin Œil-de-nuit qui devient un compagnon de tous les instants (littéralement) et un personnage extrêmement important. Le monde autour du protagoniste est en pleine mutation et il doit s’adapter.
Heureusement que l’évolution de cette galerie de personnages accroche énormément parce que nous avons également un côté extrêmement frustrant qui dure pratiquement tout le bouquin : La situation est critique, il y a de terribles complots qui se trament, le roi meurt de manière très très très suspecte mais ABSOLUMENT PERSONNE ne fait rien du tout. Ho la la attention il faudrait pas agir dans la précipitation, on sait pas ce qui se passe alors on laisse faire et on attend. Vérité n’en a rien à foutre de rien, y’a son daron qui meurt mais c’est pas grave, Fitz voit que quelque chose cloche mais cherche pas plus que ça, Umbre, le soi-disant expert en complot qui voit tout, ne voit rien et ne fait rien. Mec, c’est très précisément ton domaine d’expertise là, remboursez l’espion. Y’a que Kettricken qui tente de sauver les meubles de temps en temps mais elle peut pas tout faire. Et quand la situation part complètement en vrille, tout le monde est TRÈS ÉTONNÉ et on doit sauver les meubles in extremis. Tout le monde laisse un tyran évident dérouler un complot évident, quitte à jeter le pays dans le chaos, et personne ne fait rien, j’veux dire, ça se passe comme ça en France en 2024, OK, mais dans un bouquin c’est pas crédible hein.
Pourtant, dans tout ce marasme d’intrigues, il reste des moments poignants et un suspense évident qui nous tiennent. Les mystères qui entourent le Vif, l’Art, les anciens et tout l’univers de cette saga continuent de porter le tout et on espère que la suite ira un peu plus dans le cœur du sujet par la suite. C’est une relecture et j’avais un vague souvenir de longueurs et d’un héros qui hésite tellement qu’il fait rien du tout (c’est même le cliché qu’incarne Fitz dans le monde de la SFFF), mais relire ça aujourd’hui me confirme que ce vague souvenir n’est pas du tout exagéré. Malgré ça et de manière tout à fait mystérieuse, le tout reste agréable à lire, et à écouter puisque Sylvain Agaësse fait toujours un travail formidable à la narration. Allez, on attaque la suite dans la foulée !
Couverture : Vincent Madras
Traduction : Arnaud Mousnier-Lompré
Narration (audio) : Sylvain Agaësse
Éditeur : J’ai lu / Audible
Nombre de pages : 416 (x 2)
Prix : 20,90€ (broché) / 8,90€ (poche) / 8,49€ (numérique) (x 2)
Tu exprimes très bien la raison pour laquelle j’ai laissé tomber au 3è tome XD. Je n’en pouvais plus de Fritz et de cette inaction ! Rien que d’y repenser, ça m’énerve LOOOL. Bonne écoute pour la suite ^^.
Je garde de très bons souvenirs de la saga en général, faut juste que je retrouve dans quels bouquins ils étaient 😀
C’est une saga qui met du temps à dévoiler. Récemment, j’ai terminé le 13ème tome et il me manque le dernier cycle à aborder.
J’ai déjà lu les 13 mais justement je relis pour me les remettre en mémoire avant de lire ce dernier cycle que j’ai jamais lu non plus
Y’a quelqu’un qui un jour a dit un truc du genre (oui, mon commentaire est très fiable) « la différence entre la fiction et la réalité, c’est que la fiction doit être crédible ». Et ça ne cesse de se vérifier. C’est quand même pas facile d’être auteurice.
Le vrai monde s’encombre pas de tout ça, c’est plus facile
Hahahahah j’ai adoré le « ça se passe comme ça en France en 2024, OK, mais dans un bouquin c’est pas crédible hein »
C’est pour ça qu’on lit de la fantastique je crois, on veut s’évader 😀
J’avais été écœuré par le manque d’action, j’attendais ta critique pour voir si c’était un faux sentiment d’il y a 20 ans, mais non apparemment
J’y réessaierai pas de le lire 😉
Y’a de l’action mais pas forcément où il devrait y en avoir (genre, là où il se passe des trucs graves)
« Tout le monde laisse un tyran évident dérouler un complot évident, quitte à jeter le pays dans le chaos, et personne ne fait rien, j’veux dire, ça se passe comme ça en France en 2024, OK, mais dans un bouquin c’est pas crédible hein. »
Comme quoi
Et merci, j’ai pas le temps de le relire alors ça fait plaisir de le relire par procuration !
De rien, j’accomplis ma mission !
Ca m’a aussi tellement énervé qu’il ne fassent rien pour sortir Subtil de cet enfer XD Bon en même temps j’ai vécu tout le machin dans une espèce de frénésie de lecture, et le lecteur est en effet excellent. Je suis dans le 6è mais j’ai considérablement ralenti, je trouve ça un peu long en ce moment.
Et dans le 4, Umbre se permet de lui reprocher d’avoir agit précipitamment, genre comme si lui il avait l’intention de faire quelque chose