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Sur un mauvais adieu, Bosch en exil

Toujours à la retraite, et maintenant « Persona non grata » dans les commissariats de Los Angeles, Harry Bosch partage son temps entre des affaires pour son business perso et son job d’officier de réserve pour la police de San Fernando (où il n’est censé passer que quelques jours par mois mais bon, Harry est toujours un bon vieux workaholic donc ça se transforme en presque plein temps).

Sa double casquette va lui mettre deux enquêtes sur les bras en simultané, comme Michael Connelly aime bien faire depuis quelques temps. D’un côté un vieux magnat de l’industrie demande à Harry Bosch d’enquêter pour savoir s’il aurait pas semé une progéniture sans le savoir au cours de sa vie, histoire de sécuriser son héritage pour tous ces vautours qui trainent dans le coin avec son âge avancé. Et sa seconde enquête va concerner un violeur en série qui traine à San Fernando, surnommé le Screen Cutter (parce qu’il découpe les moustiquaires qui protègent les portes pour rentrer chez ses victimes).

L’enquête « généalogique » va partir tout doucement, et faire replonger Harry dans son passé militaire parce qu’il va devoir remonter sur 50 ans pour traquer les petites graines de son client. L’auteur arrive à nous faire suivre une histoire très touchante qui retrace plusieurs vies faites de drames et d’actes manqués, et apporte quelque chose de très humain à la trame. Ça ronronne même en début de roman, question rythme, mais heureusement on a une accélération des enjeux en milieu de bouquin pour redonner un coup de boost à l’ensemble et servir quelque chose de bien équilibré.

La seconde affaire est plus « classique » mais traite d’un sujet dramatique avec pas mal de finesse et de justesse. Y’a un méchant qui viole des femmes depuis des années, et on arrive pas à le choper, et Bosch va se mettre à creuser. Et quand Bosch creuse, il va plus loin que tout le monde car comme à son habitude, il ne lâche rien. Ces deux affaires vont monter en intensité en même temps, et pour une fois on sent que Harry a un peu de mal à tout bien enchainer, il doit faire des choix, et ça a des conséquences. Sans être complètement dépassé, on sent que tout ne tourne pas parfaitement bien.

Sur un mauvais adieu est un Connelly relativement classique mais très plaisant à lire, à la fois pour ce côté très touchant, et comme d’habitude grâce à une précision chirurgicale dans la construction des enquêtes. L’auteur est toujours extrêmement bien documenté sur les procédures, les différents services, les hiérarchies, etc… Ça donne un réalisme qui dépasse de loin tous les polars qui existent dans la littérature (enfin, ceux que je connais…) et crée une immersion toujours efficace. Et on sent de plus en plus que Harry se fait vieux aussi, une petite remontée en sprint et il est tout essoufflé, il a des courbatures, des douleurs, etc… On ne gagne jamais contre le temps mais le bonhomme ne renonce pas. J’ai quand même hâte de voir ce que nous réserve la relève ! Le prochain roman à paraitre en France devrait être The Late Show, qui amène une nouvelle héroïne dans l’univers de Connelly : Renee Ballard (et une femme en plus, j’ai hâte de voir ça).

Lire aussi : Jusqu’à l’impensable, Ceux qui tombent, Mariachi Plaza, Les dieux du verdict, Le cinquième témoin, Bosch (la série),

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Cet article a 4 commentaires

  1. Ô grimoire !

    Ah, Harry Bosch, un de mes flics préférés ! Et je retrouve bien son univers dans ta chronique, alors un grand merci ! 🙂

    1. De rien ! C’est aussi un de mes flics préférés, le dernier que je suis aussi régulièrement d’ailleurs

  2. Ô grimoire !

    C’est pas faux… Pour ma part, il y avait aussi Bernie Gunther, mais, bon, Philip Kerr, lui, a dû être imprudent avec les Antagonistes… :-((