You are currently viewing Sirem et l’oiseau maudit, Starmania

Sirem et l’oiseau maudit, Starmania

Depuis plusieurs mois, je lis beaucoup de bien de Sirem et l’oiseau maudit sur les internets et évidemment, la curiosité m’a poussé à acheter le bouquin. Je découvre au passage que ce roman est né suite à un concours d’écriture organisé par Rageot et Babelio, que l’autrice Yasmine Djebel a remporté en 2021. Après quelques coups de baguette magique éditoriale, pouf, le livre sort de l’imprimerie. Voyons donc ce qu’il contient.

Sirem est une jeune fille réfugiée à Afra après la guerre qui a provoqué la chute de sa ville natale. Recueillie par Ziri, elle l’aide aujourd’hui à s’occuper de sa bibliothèque jusqu’à ce que ce dernier soit jeté en prison parce que Sirem a un peu merdé. Décidée à secourir son bienfaiteur, l’adolescente va lier son destin à celui d’un faucon maudit en partant sur la piste d’une prophétie mystérieuse, parcourant les cités de la Constellation sur la piste de complots et secrets qui pourraient déstabiliser le royaume.

Une adolescente qui part donc dans une quête initiatique avec des compagnons, une prophétie sous le coude et une figure parentale jetée dans un coin, pas de doute, on est dans du Young Adult. Dans une grosse première moitié du roman, j’ai trouvé Sirem un peu passive dans le sens où elle subit les évènements et se laisse trimballer par le destin, c’est parfois un peu plan-plan et linéaire dans ce parcours de chaque ville l’une après l’autre, étape 1, étape 2, étape 3… Mais heureusement ça évolue et d’autres qualités m’ont permis de passer un très bon moment malgré cette réserve. La première de ces qualités est cette héroïne attachante et cultivée, dont la force repose avant tout sur son caractère réfléchi et posé, c’est elle qui prend du recul, analyse et trouve des solutions quand tout le monde est perdu.

Parce que cette intrigue tourne autour d’une prophétie codifiée qu’on va essayer d’interpréter, pas toujours dans le bon sens, on va partir sur un truc avant de se rendre compte que c’est pas ça, et en fait twist badaboum on croyait que, mais non du tout. Et pour ça on avait besoin d’une héroïne qui percute, et ça rattrape son côté passif que j’ai ressenti au début puisque c’est bien elle qui trouve les réponses, pas un PNJ dans un coin qui va lui servir sur un plateau. J’ai beaucoup aimé cet aspect réfléchi de Sirem qui change de « Protagoniste impulsif ou impulsive qui fait n’importe quoi mais a bon cœur »™. Et autour d’elle on va agréger des compagnons de route au fil de l’aventure. Si au début on n’a que Sirem et Tanit (le piaf), elles vont vite être rejointes par le sorcier Kamil et plus tard par un petit bricoleur super cool. Ensemble ils forment une bande super attachante et vont vivre cette aventure pleine de dangers, d’énigmes, de créatures fantastiques et de mystères du passé.

Tout ça se déroule dans un univers inspiré des légendes du Maghreb où on vénère le Soleil, la Lune et les étoiles, mais ce pays a vécu une guerre qui a détruit la cité d’origine de Sirem. Après ça, les réfugiés de cette cité sont devenus les déconstellés, des parias qui n’ont plus accès aux écoles ou à la noblesse, et on nous parle en fond de guerre, d’immigration, de racisme et de déracinement. En parcourant le pays avec Sirem on va constater les marques et traumatismes de la guerre et la persécution sur les peuples, même si le côté conte Young Adult va permettre d’amener ça subtilement et nous évite un côté « Tarte dans la gueule » traumatique. C’est fin, chaque ville va avoir son énigme, sa malédiction, sa situation dramatique héritée d’un passé compliqué, et nous permettre de cerner ce monde dont le background met un peu de temps à rentrer.

Sirem et l’oiseau maudit a un côté Young Adult marqué et indéniable avec ses thèmes et ses archétypes, si vous y êtes vraiment allergiques ça peut coincer. Mais avec son univers riche, ses protagonistes convaincants et ses thématiques de fond qui donnent du sens à l’ensemble, on a un récit vraiment enthousiasmant dans un univers rafraîchissant.

Lire aussi l’avis de : Sia (Encres et calames), Stéphanie Chaptal (Outrelivres),

Couverture : D’Zart
Éditeur : Rageot
Nombre de pages : 416
Date de sortie : 8 Février 2022
Prix : 16,90€ (broché) / 12,99€ (numérique)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Cet article a 5 commentaires

  1. lumerolle

    Malgré la catégorie YA, le roman me paraît être une belle aventure idéale quand on ne veut pas trop se prendre la tête.

    1. L'ours inculte

      Le YA me dérange jamais quand c’est bien fait, ça reste une bonne histoire

  2. Lullaby

    Le côté YA ne me gêne pas du tout – et heureusement, vu qu’il est déjà dans ma PAL ! L’univers et les thèmes attisent beaucoup ma curiosité et vu ton retour, je le place en haut de pile !

  3. Bouchon des bois

    Je note, je note, tu as su me convaincre ! Je suis sûre qu’il serait parfait entre deux lectures plus imposantes 🙂