Northern Wrath est le premier tome de la trilogie The hanged god par Thilde Kold Holdt.
Il restait quelques jours au mois de février et j’avais lu toute ma PAL de #FebruarySheWrote (vous avez remarqué que j’ai chroniqué que des autrices pendant presque un mois ?), donc autant finir avec du sang, des bastons et de la grosse mythologie nordique ! J’avais Northern Wrath sur la liseuse depuis un moment, et j’avais aucune idée de ce qui m’attendait.
C’est l’été, le soleil brille, les guerriers de Ash-Hill sont partis pour la saison des raids comme tous les ans. Les vieux, les enfants, les non-guerriers s’occupent des tâches quotidiennes tranquillement quand les chrétiens débarquent du sud pour bastonner du païen. Alertés au dernier moment, les villageois leur opposent une défense héroïque mais ne peuvent empêcher le massacre. La jeune Hilda survit de justesse mais elle doit suivre la voix des runes qui la poussent à chercher des armes divines, elle ne sait pas encore quels démons elle va lâcher sur le monde. Siv, femme du chef du village, fuit pour mettre la jeune Tyra à l’abri mais elle sent les neuf mondes qui se délitent, les dieux et les anciennes coutumes se meurent, elle a un rôle à jouer, et un secret. Einer et les guerriers rentrent au pays pour découvrir le massacre, ils doivent maintenant chercher des renforts pour résister à l’envahisseur, mais les allégeances changent chez les vieux alliés.
Northern Wrath est un récit qui mêle merveilleusement bien le récit historique et la mythologie. En effet, on réalise assez vite que le bouquin ne se passe pas dans un monde secondaire mais bien dans l’histoire de notre Europe du nord, où l’autrice donne vie à toute la mythologie nordique pour la mêler au destin des hommes. C’est progressif, on démarre sur un conflit très humain pour voir petit à petit les éléments surnaturels qui se déploient dans les mondes, et on découvre les fylgja, les berserkers, les jotun, les nains forgerons, les neufs mondes et les dieux qui vivent au-delà de la perception humaine. Le fait de les découvrir du point de vue des hommes, de voir déployer ces croyances en vérité petit à petit, donne une solidité et une richesse à l’univers présenté par Thilde Kold Holdt.
Vous l’aurez compris dans mon petit résumé, on va suivre plusieurs points de vue qui vont chacun partir dans leur quête propre, avec pour point de départ commun le massacre d’Ash-hill. Hilda est une jeune guerrière à qui on a refusé la place de shieldmaiden pour partir en raid, mais ses talents de combattante ne font aucun doute après le premier combat. Son développement est impressionnant, elle va devenir une protagoniste iconique, guidée par les Runes, un vent qui la pousse et lui murmure à l’oreille ce qu’elle doit faire pour servir les dieux mais tout va pas se passer comme prévu. Elle finira marqué, maudite, possédée, une héroïne qui s’en prend plein la gueule mais qui affronte les épreuves avec hargne, et se pare au fur et à mesure d’attributs qui la rendent vraiment impressionnante, narrativement et « visuellement ».
Einer et les autres guerriers et guerrières qui rentrent des raids focalisent la partie la moins « surnaturelle » de l’histoire, on va suivre le clan qui voyage et cherche des alliés, entre politique et bastons, quelques raids pour se ravitailler. On va voir un monde qui change à travers leurs yeux, des chefs de clan voisins qui se mettent à vouloir être rois et renier les traditions, se convertissent et complotent. On situe d’ailleurs un peu l’action dans l’histoire quand ils vont chercher du soutien en Normandie, où règne le petit-fils d’un certain Rollo. D’un autre côté, Siv va nous révéler son passé secret qui va se mêler aux créatures mythologiques, on découvre les géants et leur capacité à changer de taille, la colère de leurs ancêtres les « forefathers » qui peut les submerger et les perdre en combat dans une rage incontrôlable.
Tout ces points de vue (ainsi que le voyage de Ragnar le scalde dans l’au-delà, mais on va pas tout dévoiler hein) se mélangent dans une trame complexe et rythmée qui saute entre les neuf mondes et nous offre une fresque magnifique. Et tout ça est évidemment ponctué de moments épiques ! Bien sûr ! Entre les bastons impressionnantes derrière le mur de boucliers, les duels, les sorties enragées de berserker, la tension d’un monde qui change, les visions des pouvoirs mythologiques qui se déchainent, tout ça apporte un souffle qui m’a emporté. Je me suis régalé et j’ai acheté la suite, Shackled fates, dans la foulée. Le tome 3 sortira en octobre et conclura tout ça.
Entre ses personnages iconiques, sa manière subtile de déployer la mythologie dans le monde pour nous la faire découvrir progressivement dans toute sa complexité, ses moments épiques, Northern wrath est un roman vraiment passionnant à découvrir si vous lisez en anglais.
pour la traduction alors. Tu vends ça très bien !
*je croise les doigts pour la traduction. Visiblement le smiley ne passe pas 🙁
Merci ! Oui j’avais déduit qu’un smiley se cachait quelque part
Si l’équilibre entre l’Histoire et la mythologie nordique est tel que tu le décris ça donne particulièrement envie de se lancer dans la lecture de ce livre ! Le niveau d’anglais pour cet ouvrage est plutôt facile ou exigeant ?
Y’a pas d’événements historique particulièrement reconnaissable (pour moi) mais un contexte documenté et crédible.
Le niveau d’anglais est assez accessible, faut juste encaisser un bouquin en vo de 600+ pages 🙂
Ah, on peut toujours compter sur l’ours pour nous trouver de bons bouquins. En tout cas, ca me donne envie surtout si la série se conclue cette année, ça évite d’oublier ce qui se passe dans le tome d’il y a deux ans 😉
A vot’ service !
On commence à voir de plus en plus d’auteurs et d’autrices mettre des résumé des tomes précédents en début de suites, et ça c’est un gros plus ! J’espère que ça se généralisera parce que ça aide beaucoup.
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