Les centurions de cristal est le quatrième tome de la saga Les mondes-miroirs, par Vincent Mondiot

C’est un plaisir de retrouver Vincent Mondiot dans Les mondes-miroirs avec ce quatrième tome Les centurions de cristal. Tout comme le roman précédent, celui-ci est sorti en auto-édition et se trouve à cette adresse en numérique et papier. Avant d’avoir mon avis plus détaillé, allez donc l’acheter. Oui, voilà, j’attends… C’est fait ? OK on peut y aller.

Quatre ans après la fin du tome Précédent, Elsy a grimpé les échelons sociaux et est fait désormais partie de la garde personnelle du proconsul Damnis aux côtés de quelques soldats d’élite. Elle a tiré un trait sur son passé mais garde son tempérament un peu explosif. D’un autre côté, Élodianne a fui et prépare un retour fracassant avec l’aide d’un terroriste et d’une créature étrange. Tout ça va voler en éclat quand les portes d’Auria s’ouvrent, et qu’une armée extraordinaire fait route vers Mirinèce, le temps de l’affrontement presque final est arrivé.

Oui, Les centurions de cristal fait en partie office de conclusion avec la grosse baston apocalyptique qui vient conclure l’arc principal des quatre premiers tomes. On a ici la fin d’une époque, le point culminant de toute la mise en place de la saga jusqu’ici et un tome plus court et plus direct. Ouais, on va bastonner dans un grand badaboum final, le roman est relativement court (à peine plus de 300 pages) mais ça veut pas dire qu’il manque de nuance puisque ce clash s’accompagne de résolutions personnelles pour pas mal de personnages qui ont des parcours complexes et des personnalités très travaillées et plaisantes à suivre. Pourtant la série doit faire 7 tomes, mais on a l’impression de terminer une époque et c’est très chouette tout en nous donnant envie de découvrir ce qui se passera ensuite. Quelle fourberie !

On a déjà la sensation de retrouver des copains qui se sont éloignés en commençant Les centurions de cristal, toute la fine équipe s’est un peu perdue de vue, Elsy fait sa vie, Élodianne aussi, Ohya et Basilien ont gardé l’agence de mercenaires mais se débrouillent sans leur ancienne patronne maintenant. Bref, le temps a passé et on sent bien le passage des années, le souvenir, la nostalgie, les rancœurs et les manques. On suit ces personnages aux arcs très personnels au milieu d’une situation géopolitique explosive, on va avoir droit aux drames et aux victoires qui prennent aux tripes, aux moments de bravoure et d’amitié.

J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié la manière dont Vincent Mondiot dépeint ces amitiés dans son histoire, les anciennes, les nouvelles, les amitiés trahies, les amitiés retrouvées. Toutes les trajectoires se lient et se délient et donnent du cœur à ses personnages tous très attachants. On se surprend à comprendre les uns et les autres de chaque côté du conflit, les motivations sont nombreuses et toutes très différentes pour composer une toile complexe. La mise en place de l’aspect politique du conflit est très habilement menée, entre les intérêts personnels, les vieilles rancœurs et les manipulations, on est dans un équilibre très subtil, ni trop simpliste ni « trop compliqué alors il faut 150 pages rien que pour installer le contexte ». J’ai beaucoup aimé le personnage de Revkan, un poil désabusé mais qui ira jusqu’au bout, malgré le manque d’enthousiasme flagrant. Et préparez quelques mouchoirs, certains moments tapent fort.

Au fil des tomes on prend plaisir à suivre ce monde qui évolue, on assiste à des évènements qui changent la face du continent, qui explosent les frontières et révolutionnent les connaissances scientifiques et magiques (les deux se mélangent un peu dans Les mondes-miroirs). On sent que la mythologie de l’univers n’a pas encore livré tous ses secrets mais cette découverte progressive est très plaisante, on explore avec nos protagonistes les arcanes de ce monde, les démons dégueu et la magie très spécifique. Le petit côté gore-lovecraftien marche toujours très bien, placée en face de ce ton familier bourrin et détendu qui donne toute sa saveur à la narration, et on obtient un roman rapide mais complet qui ne laisse rien au hasard et comble son lectorat.

Les centurions de cristal est une étape cruciale dans la saga de Vincent Mondiot, il conclut toute une période avec efficacité et panache, nous entraîne dans un conflit à grande échelle mais aux trajectoires variées et très personnelles. Maintenant qu’on en est là, on peut féliciter les créateurices de cet univers original au ton si particulier et attendre avec enthousiasme la suite pour savoir ce qu’on nous réserve pour l’après.

Roman reçu en Service Presse de la part de l’auteur, que je remercie

Lire aussi l’avis de : Dup (book en stock), Fantasy à la carte,

Couverture (et illustrations intérieures) : Matthieu Leveder
Éditeur : Auto-édité
Nombre de pages : 326
Date de sortie : 3 Février 2025
Prix : 21€ (broché) / 7€ (numérique)