Alexis Flamand est l’auteur de la trilogie Le cycle d’Alamänder chez Leha qui a déjà son petit groupe de fans mais j’avoue ne pas m’être (encore) penché dessus. Par contre, il vient de sortir chez le même éditeur un one-shot de SF avec une magnifique couverture de Magali Villeneuve, et ça va me permettre de faire connaissance avec l’auteur.
Finn Bellami est un anomaliste, il étudie les anomalies, et il y a une grosse faille bizarre qui est apparue dans l’espace et les anomalistes qu’on a déjà envoyés dedans ne sont pas revenus. Il y plonge donc à son tour avec son vaisseau et son équipage et se retrouve enfermé dans Eden Fluide, une planète recouverte d’eau, à l’intérieur de la sphère et non à sa surface, et sans issue. S’adapter, survivre et s’enfuir seront les seuls but de Finn et ses compagnons.
Eden Fluide est un roman de SF bien badaboum et détendu qui fait la part belle à l’humour et l’aventure, c’est un pavé de plus de 500 pages mais qui file à toute allure. Malgré le côté SF, on a plutôt une ambiance d’aventure maritime puisque très vite, les rescapé.e.s vont s’adapter à ce monde aquatique et voguer sur sa mer sans fin sur des bateaux mais aussi des navîles : des navires gigantesques de plusieurs kilomètres de la taille de villes qui regroupent des centaines de personnes. Pour fuir ce monde, on suivra toutes les pistes, toutes les rumeurs, malgré les prédateurs marins gigantesques et les rivalités entre les navîles et les différents clans. On est finalement au milieu d’une énorme chasse au trésor ou d’un escape game géant (et involontaire).

Alexis Flamand joue à fond la carte de la diversité des formes de vies puisqu’à part les humains et androïdes humanoïdes, on a plein de personnages de races extra-terrestres aux morphologies très différentes et il en joue beaucoup. B481 est un Lithos, un gros cristal équipé de bras articulés dont la voix synthétiques annonce le ton explicitement avant de parler. Gary est une grosse méduse rose télépathe, Cleer/Myra est un robot qui contient dans son corps une grosse limace empathique. Avec Finn, vous avez le cœur du groupe de protagonistes, auquel va venir s’ajouter quelques autres au fil de l’aventure. Pour pinailler, on pourrait espérer devant tant de diversité extra-terrestre un peu plus de diversité de genre, mais c’était pas le focus. Une grosse partie du plaisir de lecture vient de l’humour du roman dans ses conversations, spécialement avec Gary et Finn qui vannent dans tous les sens, on est vraiment dans la SF détente, le blockbuster d’aventure survolté qui se prend à moitié au sérieux et bourré d’action, et moi ça me convient tout-à-fait.
Mais ça ne veut pas dire que le roman n’exploite pas son côté SF, puisque que de ce côté-là aussi, l’auteur est généreux avec son lectorat. Dans leur quête, nos héros vont aller de révélation en révélation sur la nature même d’Eden Fluide et comment on va pouvoir s’enfuir, et c’est là qu’on réalise que la science-fiction n’est pas qu’un décor pour faire voler des boites de conserve dans l’espace. L’auteur joue beaucoup avec certains archétypes du genre pour nous déplier une énigme en plusieurs temps avec pas mal d’ingéniosité, et s’il utilise des tropes avec malice, que tout se tient et se déploie avec fluidité (wink wink) et plaisir, on voit venir beaucoup de choses de très loin. C’est des grosses ficelles du genre, mais emmêlées avec ingéniosité et espièglerie donc les vrai.e.s amateurices de SF prendront peut-être beaucoup de plaisir à voir surgir l’une ou l’autre. Pour moi c’est peut-être le petit bémol que j’aurai sur ma lecture, les réponses sont amusantes et se dévoilent avec grand plaisir, mais c’est jamais extraordinaire ou « sense of wonder-esque qui te laisse sur le cul », et quelques explications pourront faire hausser un sourcil aux plus scientifiques du lot.
Mais je ne vais pas faire le rabat-joie plus que ça, j’ai passé un bon moment de lecture sur Eden Fluide, c’est une aventure légère et pleine d’action aux personnages attachants. Les révélations s’enchainent et dévoilent un gros puzzle en plusieurs couches, mais surtout on a ce bon élan d’aventure maritime réjouissant qui ajoute au cocktail pas mal de fraicheur. Ça donne envie de découvrir Alamänder, tout ça.
Roman reçu en Service Presse de la part de la maison d’édition Leha, que je remercie !
Lire aussi l’avis de : Laird fumble (Le syndrome Quickson), Symphonie (L’imaginaerum de Symphonie),
Couverture : Magali Villeneuve
Éditeur : Leha
Nombre de pages : 512
Date de sortie : 27 Février 2025
Prix : 22€ (broché) / 9,99€ (numérique)
Donc l’auteur a écrit de la fantasy et de la SF et tu choisis la SF ? C’est un subtil appel à l’aide pour dire qu’on t’a enlevé ?
Je te répondrai de manière tout à fait honnête que c’est parce que je l’ai reçu gratuitement 😀
Baroona, je propose qu’on aille sauver l’ami ours. Clairement, c’est un appel à l’aide XD.
Et sinon, plus sérieusement, je me souviens avoir lu le début du Cycle d’Alamänder et d’avoir beaucoup aimé… Impossible de me rappeler pourquoi je n’ai pas continué. Il faudra que je rectifie ça fissa ! En attendant, je note celui-là ^^.
On a tous des séries qu’on a pas continué sans savoir pourquoi, ou alors juste « parce qu’il y a tellement d’autres livres », en fait
Je ne connais pas du tout l’auteur, mais la thématique marine me parle. A voir, peut-être en lecture cool de vacances pour moi !
Encore mieux si c’est les vacances à la mer 🙂
J’aime bien prendre la mer en littérature… allez, je note !
Ya pas assez d’aventures maritimes !
Hello! I hope you’re having a great day. Good luck 🙂
Une écriture pétillante et un bon gros divertissement donc mais il ne faut pas s’attendre à un super background original ou développé, c’est ça ?
Ça peut être sympa pour une petite lecture chill et addictive.
Le background est original dans sa manière d’agencer les concepts comme un casse-tête amusant, mais utilise des archétypes assez connus. Faut pas s’attendre à « explosion de cerveau » mais ça reste bien fait