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Déraison et sentiments, bouquin bad-ass avec un titre merdique

Non, sérieusement, qui a choisi ce titre ? Depuis quand « Before they are hanged » deviens « Déraison et sentiments » ? OK, la blague, tout ça, mais y’a des limites au mauvais goût… Puis je cherche encore le lien avec le livre…

Vous l’aurez donc compris, nous allons parler de « Déraison et sentiments », le second tome de la trilogie « La première loi », de Joe Abercrombie. Après un premier tome fort divertissant, nous retrouvons ici le même schéma de construction, à savoir trois histoires qui s’alternent dans différents endroits du monde qui nous est présenté. Mais les groupes ont subit quelques changements, Jezal et Logen étant réunis, on les suivra donc en compagnie de plusieurs autres compagnons dans la quête d’un artefact mystérieux dans le vieil empire, tandis que sur l’île de Dagoska, l’inquisiteur Glotka, toujours délicieusement timbré et pervers, doit gérer la défenses de la ville face à un envahisseur plus puissant malgré la corruption et les traîtrises qui infestent la cité. Et enfin, dans les contrées du nord, West a été envoyé pour mener une guerre absurde avec une armée de boiteux et de bras cassés.

On retrouve bien évidemment le style franc et efficace de l’auteur qui joue avec des personnages toujours hauts en couleur, et l’humour présent dans l’écriture n’a pas perdu de son mordant. Le livre a un rythme beaucoup plus soutenu et une tension mieux gérée que le premier tome et on tourne les pages sans voir le temps filer. J’ai quand même trouvé les passages avec Logen, Bayaz et leurs copains plus mous, ce côté de l’histoire s’étire vraiment sur la longueur même si les personnages évoluent bien, surtout Jezal.

Pour faire joliment l’équilibre, les deux autres arcs sont beaucoup plus orientés action et il s’y passe pas mal de choses, le contexte guerrier de l’histoire de West est vraiment efficace tout en travaillant bien les personnages, c’est un plaisir de retrouver la troupe de Renifleur, Sequoia et les autres ici en éclaireurs d’élite sauvages. La tension dramatique est beaucoup plus convaincante.

Clou du spectacle, Glotka reste fidèle à lui-même en inquisiteur sans pitié. On aurait pu craindre qu’Abercrombie nous la joue en « finalement il est pas si méchant » mais non, ce personnage reste sur un équilibre parfait, on s’y attache malgré tout grâce à son savant mélange d’humour, de froideur, de cruauté et de loyauté. Son histoire oscille entre récit guerrier, politique et enquête et apporte la touche finale à l’équilibre global du livre.

Contrairement à ce qu’on peut redouter d’un « second tome de trilogie », déraison et sentiments parvient à maintenir un rythme soutenu et le style inimitable de son auteur, et donne vraiment envie de lire la conclusion.

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