Exode est un roman préquel à la saga Polaris de Philippe Tessier
Il y a quelques mois j’ai attaqué, et apprécié, le cycle Azure de la saga Polaris (oui il y a plusieurs cycles) avec Point Nemo. Je dois encore continuer le cycle mais Leha a sorti il y a quelques semaines ce Exode, un épisode « origins » qui nous révèlera ce qui a mené le monde vers la grosse piscine qui caractérise la saga.
Après plusieurs catastrophes naturelles dévastatrices, l’humanité est un peu dans la merde sur notre Terre mourante. Les humains essayent de survivre ensemble mais ce sont les Généticiens, des presque-immortels qui aiment bien jouer aux dieux, qui vont mettre en place une solution de sauvegarde de l’espèce. Des cités sous-marines ont été préparées et une partie de l’humanité pourra survivre en les suivant dans les profondeurs, mais évidemment il n’y aura pas de la place pour tout le monde, et il a fallu choisir les humains au meilleur « potentiel ». Tous n’ont pas accepté cette sélection cruelle et une résistance s’est mis en place. Mais les jours sont comptés.
Dans cette histoire apocalyptique, nous allons suivre quelques Généticiens pour avoir un aperçu du plan pour l’humanité et des forces en présence dans cet étrange et mystérieux groupe. Mais nous suivrons aussi deux points de vue principaux humains : Il y aura Calen, un père de famille qui essaye de mettre son fils malade et sa femme enceinte en sécurité avant la prochaine catastrophe. Nous suivrons aussi le groupe de Lyam qui va tomber sur un mystérieux vieil homme surpuissant et le ramener à leur base pour en apprendre plus. Tous essayent de s’en sortir et de sauver ce qui peut l’être, mais avec différentes allégeance différents objectifs.
Exode est très différent de Point Nemo dans son ambiance, le second était un livre d’action SF assez jouissif et fun, mais là on est dans les codes assez classiques du post-apo, même si c’est pas si « post » que ça vu qu’on est en plein milieu de la fin du monde. Les humains se protègent du climat complètement déréglé, des catastrophes à répétition, des pillards, dans des villes ou des campements de fortune. C’est à la fois classique mais j’ai beaucoup apprécié qu’on s’éloigne un peu du cliché post-apo « tous des connards » où les humains renoncent à s’entraider. Ici on a souvent des petites attentions des uns et des autres, on aide quand un peu par un petit geste, une boite de médocs ou un renseignement qui coute pas grand chose mais peut sauver une vie. On n’a pas vraiment de gros méchant dans l’histoire, on a plusieurs factions et plusieurs individus, séparés par des perspectives différentes mais compréhensibles.
Puis il y a ces énigmatiques Généticiens, quasiment dépourvus de sentiments et qui jouent avec l’humanité à une échelle qui nous échappe. Ils ne s’embarrassent pas de morale mais toutes leurs actions suivent un but, une logique sur le très long terme et ils seront les marionnettistes de la prochaine étape de la vie humaine. Ils restent mystérieux mais c’est un plaisir de découvrir des petits indices sur leur origine, leurs motivations et leur fonctionnement. Bien évidemment on va nous parler à travers eux d’eugénisme et de libre arbitre, car ils sélectionnent les humains qui survivront avec une logique froide et dégueulasse. T’as un peu envie de les étrangler mais d’un autre point du vue, ils sauvent des gens, donc… Meh, on les étranglera plus tard.
J’ai également beaucoup apprécié l’atmosphère et l’ambiance de ce roman, y’a des scènes de cataclysmes, de tempêtes, des déluges incessants (parce que les humains ne voient que très rarement le soleil, il y a une pluie quasi-permanente sur cette planète toute déréglée). Philippe Tessier parvient à installer une atmosphère de fin du monde très particulière et impressionnante, tout en restant crédible dans un contexte de dérèglement climatique un peu pimpé à la sauce Polaris. Globalement on retrouve un sens de la mise en scène et du visuel qu’on avait déjà dans Point Nemo, et qui fonctionne vraiment très bien.
J’ai passé un bon moment avec ce Polaris Exode mais je reconnais qu’il a un aspect très introductif qui peut laisser sur sa faim si on le prend de manière isolée. Très plaisant si vous avez déjà lu du Polaris, très intrigant si vous comptez vous lancer dans le reste, en soi il met en place l’univers et les origines de quelques factions et nous invite à découvrir les autres cycles. Heureusement il y a plein d’autres bouquins pour rentrer dans le cœur du sujet ensuite. Très bientôt, pour ma part.
Roman reçu en Service Presse de la part des éditions Leha, que je remercie.
Couverture : Didier Graffet
Éditeur : Leha
Nombre de pages : 280
Date de sortie : 29 Août 2024
Prix : 20€ (broché)