On poursuit l’exploration du monde des poudremages avec Wrath of empire, cinquième roman dans cet univers et second tome de la seconde trilogie de Brian McClellan. Sins of empire était déjà une excellente lecture, donc ne laissons pas trainer cette saga dans les limbes de la Pile à lire.
Nous avions laissé Fatrasta alors que les Dynize avaient enfin réussi à prendre Landfall après une défaite cuisante. Les Riflejacks de Vlora Flint se retirent de la capitale en compagnie des Mad Lancers de Ben Styke. Ils ont du laisser la première « Godstone » aux mains de l’ennemi après l’avoir sabotée mais il en reste deux autres éparpillées sur le continent. Pour empêcher l’envahisseur de les utiliser pour créer un nouveau dieu, il faut retrouver ces pierres avant l’ennemi, et avant l’armée officielle de Fatrasta également, car on ne sait pas non plus ce que Lindet compte faire de ce pouvoir. C’est donc une course contre deux armées qui se prépare, les Mad Lancers et les Riflejacks vont se séparer pour chercher une pierre chacun. De son côté, Michel Bravis est resté dans la capitale occupée avec une mission : Retrouver et exfiltrer une espionne, son seul indice est un nom : Mara.
Les trois points de vue de la saga restent tous extrêmement accrocheurs. Michel est toujours excellent en agent double, voire agent triple ici puisqu’il va devoir infiltrer le gouvernement Dynize pour accomplir sa mission, le bougre marche sur des œufs et serre les fesses en essayant de comprendre quelque-chose à cette histoire. La partie de Mad Ben est du classique Mad Lancers, on parcourt le pays à dos de canasson en contournant l’ennemi mais les affrontements sont parfois nécessaires, la tension et la fatigue ne faiblissent pas pour notre cavalerie d’élite. Vlora, quant à elle, laissera les Riflejacks campés pour chercher sa pierre divine dans une ville minière déchirée par un conflit entre deux bandes rivales. Cette dernière partie va donner au bouquin une petite saveur « ruée vers l’or » de cet univers inspiré par la colonisation de l’Amérique.
J’ai mis presque trois semaines à lire ce pavé de plus de 600 pages mais n’allez pas croire que c’est par manque d’intérêt, la série de Brian McClellan est toujours passionnante et épique. Pour tout ce second tome, les trois perspectives vont rester séparées et nous offrir quasiment trois histoires indépendantes, heureusement toutes les trois très accrocheuses. Le rythme reste pourtant assez lent puisqu’il y a une composante enquête et recherche dans chaque arc de l’histoire et on farfouille dans les coins, on suit des fausses pistes. Les trajectoires des trois protagonistes sont à la fois assez complexes mais claires et très agréables à suivre, il y a des énigmes planquées dans chacun des arcs. C’est riche et complexe sans jamais perdre le lecteur, cette facilité avec laquelle on suit l’histoire et assez bluffante, un tour de force de McClellan (contrairement à certains auteurs qui pourraient faire n’importe quoi en nous disant « vous comprenez rien mais c’est normal, hahaha, c’est fait exprès », heum heum heum).
Et bien sûr, la grande force de ce second tome est, comme pour le premier, sa galerie de personnages extrêmement attachants et travaillés, qui progressent encore. On assiste à une évolution de Benjamin Styke qui se complexifie et sort un peu de son moule de grosse brute, sa relation avec Céline lui donne une nouvelle perspective et il voit bien qu’il agit un peu différemment de ce qu’aurait pu faire l’ancien Ben. Les joies de la paternité quoi. Mais tout ça peut le mettre en fâcheuse posture devant ses hommes qui ont besoin de l’implacable Mad Ben pour les mener dans cette mission légèrement suicidaire. Entre son devoir et sa morale, il doit trouver un équilibre, mais doit aussi regarder au-dessus de son épaule, car des tueurs sont à ses trousses.
L’histoire de Vlora est peut-être l’arc le plus faible du trio, car sa progression est un peu laborieuse. Mais c’est le but en fait, puisque son enquête est laborieuse, elle patauge un peu en découvrant cette ville et ses deux chefs de bande complètement allumés. Elle est presque seule pour cette tâche, et sans l’appui de ses mercenaires, elle nous joue un peu le cavalier solitaire qui débarque dans la ville du far west, ça pose une ambiance très amusante qu’on n’avait pas trop vue jusqu’ici. C’est aussi le cas de Michel qui est maintenant coupé de toutes les ressources des Blackhats, il doit accomplir sa mission avec les moyens du bord mais doit plonger dans un bain fort dangereux. Il infiltre les plus hautes sphères du gouvernement de l’envahisseur et c’est souvent assez compliqué avec les tensions internes de celui-ci qu’il découvre à la volée, et il doit s’adapter. Tout ce petit monde ne roule plus seulement pour un commanditaire ou un gouvernement, ils ont vu ce qui était en jeu et prennent les choses en main pour éviter l’apparition de nouveaux cataclysmes, ils vont essayer de doubler tout le monde pour que personne ne mette la main sur ce pouvoir considérable.
Entre rédemption et actions désespérées pour éviter le pire, ce Wrath of empire est encore une fois une lecture passionnante que j’ai adorée. L’auteur a vraiment progressé depuis sa première trilogie même si, comparé à Sins of empire, le fait d’avoir complètement séparé les trames des trois héros enlève cette impression de grande cohérence qui m’avait alors impressionnée. Mais j’ai hâte de lire le dernier tome et voir comment tout ça va se conclure.
On notera également que les éditions Léha ont annoncé la publication de la trilogie des Poudremages avec la sortie de La promesse du sang pour Mars 2022 (parmi un paquet d’autres annonces pétaradantes). Souhaitons-leur la même réussite qu’avec leur livre des martyrs, ils aiment sauver les échecs des éditeurs passés on dirait, et espérons qu’ils continuent jusqu’à la seconde trilogie. Je serai là pour claquer mes petits sous et soutenir le projet.
Un jour je finirai par en arriver à ce niveau la xD
Peut être que la nouvelle édition me motivera à resortir la série en commençant par relire le premier !
En tout cas c’est sympa de voir que la qualité est toujours la.
La qualité est toujours là et même ça s’améliore depuis son premier roman !