C’est décidé, pendant quelques temps on va continuer en priorité les séries entamées au lieu de commencer toujours de nouveaux trucs sans en voir la fin. On va dire que c’est ma résolution 2025 que je commence un peu en avance ! On va donc terminer des sagas, et c’est Empire of the wolf de Richard Swan qui commence cette vertueuse quête avec The trials of empire, troisième et dernier tome de la trilogie.
C’est un peu le bordel dans l’empire du loup, le fanatique Bartholomew Claver tente de renverser le pouvoir avec tout le clergé et une partie des politiques dans la poche, et de monstrueux pouvoirs entre les mains. Konrad Vonvalt et Helena Sedanka, accompagnés de quelques fidèles compagnons, vont explorer de nouvelles alliances pour pouvoir résister et comprendre les forces auxquelles l’empire fait face.
The trials of empire est donc la conclusion de la trilogie de Richard Swan, toujours narrée du point de vue de Helena, la clerc de Konrad Vonvalt le magistrat. On a évidemment droit à un gros climax badaboum de plusieurs centaines de pages avec de la tension, du drame et des bastons parce que l’affrontement est presque inévitable et les différents camps vont se disputer la capitale. Mais avant d’en arriver là on a une grosse première moitié à laquelle j’ai eu beaucoup de mal à accrocher, où nos protagonistes vont aller négocier avec plusieurs alliés potentiels. On a droit à une introduction interminable à la culture des hommes-loups (dont j’ai oublié le nom), j’étais un peu paumé avec tous les nouveaux personnages, concepts, titres et factions qu’on nous envoie à la figure. Paumé parce que ça va trop vite pour installer ses enjeux, personnages et intrigues propres, mais en même temps c’est trop long en tant que « quête annexe » avant de revenir vers le plat de résistance du bouquin, donc j’ai pas mal ramé pendant au moins 200 pages.
C’est une fois que ce gros ventre mou est passé qu’on rentre enfin dans le vif du sujet, le méchant se réveille de sa sieste au moment opportun où les héros sont à peu près prêts, allez, à la baston ! Là, Richard Swan mélange avec brio le classique bastonnage fantasy à l’angloricaine et une dimension qui pousse encore vers l’horreur avec des saletés indicibles qui viennent de l’au-delà pour mettre leur grain de sel dans tout ça. Depuis le début on explore des magies interdites qu’on ne touche qu’à ses risques et périls mais quand le méchant s’en empare, est-ce qu’on a le droit de s’en armer aussi ? Le bouquin arrive encore une fois sur des questionnements assez fins sur la force légitime, la justice et le pouvoir quand on est poussés dans ses derniers retranchements, on voit petit à petit Helena qui se réveille et se pose des questions devant les évènements qui se déroulent sous ses yeux.
J’ai apprécié la dynamique entre Konrad et Helena qui pouvait être assez « cringe » auparavant, avec l’admiration se la jeune femme pour son mentor qui vrille vers l’attirance. Mais dans le tome 3 on voit une évolution parce que Helena grandit et ouvre un peu les yeux sur cette relation par certains côtés toxique avec son maître. Elle va réussir à le voir sous son vrai jour, à effacer l’espèce d’aura de sainteté qu’elle lui avait posé sur la tête, j’ai apprécié de la voir se détacher un peu de son mentor. Et par certains côtés, nous aussi, en tant que lecteurices, on revient un peu de notre admiration pour Vonvalt, parce qu’il faut avouer que les premiers tomes lui donnaient le beau rôle avec la grande classe, on admirait ce magistrat posé et inflexible, réfléchi et droit dans ses bottes. Mais le troisième tome va donner quelques coups de boule à cette image, on va le voir faible, à faire des choix discutables et dépasser quelques limites. J’aurai même peut-être aimer le voir aller plus loin, pour vraiment tout faire basculer mais l’auteur se retient quand même pour au final ne nous montrer qu’un homme normal, ni un saint ni un pourri, juste un homme dans une situation extraordinaire qui attaque sa carapace. Ce basculement va peut-être décevoir ceux et celles qui auraient voulu garder un Vonvalt héroïque et infaillible mais j’ai bien aimé voir vaciller cette icône de justice.
L’auteur continue avec son écriture assez dense, recherchée, qui prend son temps mais il sait rendre ça fluide et percutant quand il le faut, et la dernière partie du bouquin file à toute allure. J’ai trouvé cette conclusion satisfaisante même si le chemin pour y arriver a été un peu laborieux, le parcours de notre narratrice est nuancé et semé d’embuches mais on s’attache à elle et à son entourage, son mentor évidemment mais aussi Radomir, Heinrich, et les autres, on a un réseau de relations qui sort un peu de juste « Vonvalt et Helena » et donne aussi cette impression de se libérer de cette emprise.
Malgré une première moitié assez laborieuse, Richard Swan conclut sa saga de manière satisfaisante, The trials of empire n’est certainement pas mon préféré de la trilogie, mais la série dans son ensemble vaut le coup d’être poursuivie jusqu’à sa dernière ligne. L’auteur reviendra en Avril avec Grave empire, le début d’une nouvelle trilogie dans le même univers où on verra arriver la révolution industrielle dans notre empire favori. Rendez-vous dans le futur, donc.
Couverture : Martina Fačková
Éditeur : Orbit
Nombre de pages : 544
Date de sortie : 8 Février 2024
Prix : 20£ (relié) / 12,99£ (numérique)
Je partage ton avis sur ce tome (au passage, c’est ton avis sur le tome 1 qui m’a poussé à lire cette série).
Mais si j’ai trouvé que c’était une très bonne trilogie, il lui manque un je ne sais quoi qui en ferait une excellente trilogie, du genre de celle que je mettrai dans mon top 10,si un jour j’avais une raison d’en faire un. Du genre de celles qui restent en mémoire. The Tide Child est de ce genre-là par exemple.