Stephen Aryan s’était déjà illustré avec sa première trilogie sortie chez Bragelonne. Mage de guerre, Mage de sang et Mage du chaos nous ont fait découvrir un univers fantasy en variant les plaisirs pour chaque tome. Pourtant sa seconde trilogie dans le même univers n’a pas l’air de motiver l’éditeur plus que ça, alors je l’ai achetée en VO et j’attaque avec le premier tome, Mageborn.
Dix ans ont passé depuis la fameuse guerre contre le roi fou, le traumatisme des populations face au déchainement des mages est encore très présent. Pourtant Balfruss, Eloïse et Garvey ont rouvert la Tour Rouge pour accueillir les enfants sensibles à la source et les former à maitriser cette force. Les Chercheurs sillonnent les villages pour détecter les enfants doués et leur éviter une fin sinistre, car ils représentent un danger pour la population et finissaient souvent noyés ou jetés d’une falaise. Mais malgré leurs efforts, la population recommence petit à petit à se méfier des mages, des histoires circulent, les Chercheurs affrontent de plus en plus de foules en colères lors de leur quête. Il semblerait que ces évènements ne soient pas le fruit du hasard, on a vu des meneurs répandre leurs histoires et manipuler les foules. Qui est derrière tout ça ?
Comme à son habitude, l’auteur nous fait suivre plusieurs points de vue, et nous aurons le plaisir de recroiser certains personnages connus. Munroe est envoyée par la tour des mages pour enquêter sur ces rumeurs et prévenir les Chercheurs qu’ils sont en danger. Elle croisera la Gardienne Tammy qui a à peu près la même mission pour le compte de la Reine Morganse. Et les petits nouveaux seront Wren et Tianne, deux élèves qui vont assister aux évènements depuis la Tour rouge, mais elles devront aussi affronter quelques dangers internes. On suivra parfois quelques personnages moins centraux comme Choss ou encore un certain Habreel qui œuvre dans l’ombre.
Après avoir touché à la fantasy guerrière, à la pègre et à l’horreur, Stephen Aryan revient à quelque chose de plus classique mais avec une bonne maitrise de son univers. Le concept de la Tour Rouge avait déjà été évoqué dans les romans précédents mais là on exploite ça à fond, c’est au cœur du livre. C’est surtout l’image des mages dans la population qui va servir d’enjeu, et les manipulateurs qui veulent retourner le peuple contre les mages vont aller de plus en plus loin pour discréditer la Tour. Pourtant, ils sont censés rendre service à la population en détectant les mages potentiels et en les recrutant avant qu’un accident arrive à cause de leur manque de maitrise. Cette progression de « l’opinion publique » est très bien gérée, l’évolution est crédible et les tragédies apparaissent inévitables.
On n’a pas de grandes batailles ou de boules de feu géantes dans ce roman, l’histoire se concentre sur les personnages et leurs investigations pour savoir qui tire les ficelles, et bien sûr les mésaventures de Wren, Tianne et Danoph dans la Tour Rouge. L’atmosphère est tendue, la politique s’en mêle, et tout ça reste très accrocheur, surtout grâce à ces protagonistes très bien mises en place, qui ont chacune des enjeux intéressants et des histoires personnelles touchantes. Munroe effectue sa première mission en tant que mage mais doit laisser son fils et son mari derrière elle. Tammy est toujours hantée par le meurtre non élucidé de son mari, mais son boulot passe avant tout. Et puis c’est cool un casting féminin, tiens, hop, un bon point.
Contrairement à la trilogie précédente, ce premier tome n’est pas tout à fait indépendant et sert clairement d’introduction. C’est une introduction efficace et accrocheuse (heureusement que j’ai déjà les 3 tomes) mais elle a l’air de constituer la mise en place de quelque chose de plus vaste vu la fin qu’on nous propose. Mais ça ne veut pas dire que le livre n’est pas satisfaisant pour autant, j’ai trouvé l’aventure très agréable à lire, équilibrée et entrainante. La tension monte petit à petit et on voit la tragédie qui arrive, l’inéluctable drame qui se met en place, point essentiel de ce premier tome. Le seul petit défaut notable est peut-être quelques relations politiques un peu floues entre les nations (la première trilogie est loin donc je me rappelais plus de tous les pays, une carte aurait peut-être aidé).
Stephen Aryan nous propose avec Mageborn un début de trilogie prometteur et efficace, dans une fantasy focalisée sur les personnages et une tragédie qui se met en place doucement. J’ai hâte de replonger dans cette saga pour la suite, ce qui ne devrait pas tarder.
Ça met l’eau à la bouche ! Je ne comprends pas pourquoi Bragelonne ne saute pas dessus 🙁 y’a plus qu’à croiser les doigts.
Difficile à dire avec eux, ils disent jamais rien. Peut-être que la première trilogie n’a pas marché ?
Peut-être… Si c’est le cas c’est dommage, c’était bien chouette comme saga.
J’attends impatiemment la troisième trilogie avec notamment « Mage fait la cuisine » et « Mage à la plage ».
Y’a de « vraies » infos sur le fait que Bragelonne ne veut pas de cette série-là ou c’est juste qu’il n’y a rien d’annoncé ? C’est pas si vieux la première trilogie, si ?
C’est quand même assez vieux pour que toute la seconde trilogie soit sortie en VO. Dans tous les cas l’auteur a répondu sur Twitter qu’aucun projet de traduction n’est encore sur les rails.
Une fantasy qui semble intéressante. Vu que c’est une deuxième trilogie, il vaut mieux avoir lu la première je suppose ?
Oui, vaut mieux lire la première. Le premier tome est en promo numérique sur l’ope Bragelonne je crois.
Mageborn démarre sur sa propre histoire mais fait pas mal de références aux lieux et événements de la trilogie précédente