Je continue ma découverte à la bourre de la tétralogie des origines de Stéphane Przybylski, puisqu’en poche. Après Le château des millions d’années, c’est donc le Marteau de Thor qui sort en tout petit chez Pocket. Voyons ce que nous réserve ce second tome.
Nous avions laissé Friedrich Saxhäuser en mauvaise posture à la fin du roman précédent, le navire qui ramenait l’officier nazi et ses découvertes d’Irak en Allemagne a été intercepté. Le loot incroyable de l’expédition est maintenant aux mains des anglais qui sont bien emmerdés parce qu’ils n’ont aucune idée de ce que c’est ! Le Reich doit a tous prix récupérer la précieuse cargaison ainsi que l’archéologue Schmundt qui est désormais prisonnier de l’ennemi. C’est le lancement de l’opération Mjöllnir.
Ce second tome va se concentrer sur cette tentative de sauvetage menée par Hans Ziegler, Maud Alten et Albrecht von Erchingen. Les trois espions allemands vont infiltrer le territoire ennemi (anglais pour être précis, parce que les nazis commencent à collectionner les ennemis à ce moment-là) pour sauver ce qui peut l’être. On verra finalement assez peu Saxhäuser du coup, mais l’auteur arrive à donner assez de poids à ses protagonistes pour que le lecteur oublie cette absence. La tension est formidablement bien gérée ici, on est dans du pur thriller d’espionnage. Action, suspense, badaboum dans ta face, poursuites dans la forêt et égorgements furtifs de sentinelles seront au programme. Mais ça ne veux pas dire que la profondeur du scénario est laissée en plan. Stéphane Przybylski prend toujours son temps quand il faut pour bien nous immerger dans son contexte, et encore une fois sur cet aspect-là, il fait des merveilles.
La grande Histoire a avancé, nous sommes maintenant à l’automne 1939, l’Allemagne nazie vient d’envahir la Pologne, la France et l’Angleterre lui déclarent ouvertement la guerre. Ça y est, ça pète pour de bon ! Mais avec la Tétralogie des origines, on lit la seconde guerre mondiale comme on en a rarement eu l’habitude, on est immergés dans l’état d’esprit de l’époque grâce à des descriptions sur les institutions, le contexte, mais surtout grâce au développement de multiples personnages qui vont nous faire saisir la dynamique des évènements tragiques de cette période. Ce sont plein de petites histoires qui vont constituer un grand tout cohérent, qu’on appréhende par l’humain plutôt que par les descriptions factuelles de mes chers professeurs d’histoire.
Pourtant c’est pas du tout un bouquin d’histoire qui veut nous expliquer le pourquoi du comment de la guerre, là c’est juste son petit contexte qu’il nous pose tranquillement. Le livre veux toujours nous raconter son aventure X-Files-ienne en période Nazie mais les deux aspects se renvoient constamment la balle, on nous présente toujours des personnages dans leur rapport au régime nazi, à la guerre qui commence, mais on les propulse ensuite dans l’histoire secrète, cette course à l’artefact mystérieux qui pourrait décider de l’avenir du monde. Ce tome-ci s’éloigne un poil du grand mystère extra-terrestre, on nous fait bien quelques piqures de rappel de temps en temps, mais on est finalement très souvent les pieds sur terre dans une histoire d’action/espionnage où anglais, américains et allemands se tirent la bourre pour récupérer un machin-chose avant les autres. C’est peut-être pour l’instant le défaut que je trouve à la série, on a l’impression que l’auteur ne sait pas trop quoi faire de son histoire d’aliens archi-classique, alors il la laisse un peu trainer. Mais finalement, ça m’a pas dérangé plus que ça, j’ai pris quand même beaucoup de plaisir à ma lecture pour toutes ses autres qualités.
Le procédé de narration ne change pas, l’écrivain nous promène dans le temps et l’espace en jonglant constamment de chapitre en chapitre. On fait des aller-retours très rapide qui peuvent déstabiliser mais restent très cohérents dans la compréhension globale du récit. On sera plusieurs fois plongés au cœur de l’action quand soudain, coupure violente, on part 15 ans en arrière, avec un inconnu qui nous est présenté, une situation nouvelle. Non mais ho, il est où mon truc trop suspense là ? Et bim, 3 pages plus tard on revient, et tu comprends pourquoi. Ça se tient, c’est réfléchi, et ça passe tout seul. Cette narration-puzzle déstructurée ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais elle a le mérite d’être très bien pensée et exécutée. Peut-être que j’ai mieux encaissé le truc pour cette suite parce que je m’y attendais, finalement.
Ce second tome de la tétralogie des origines ne livre pas beaucoup de nouveaux éléments sur son background « petits hommes verts » mais reste tout de même un digne successeur au Château des millions d’années. Stéphane Przybylski nous propose encore une fois une aventure riche, documentée et passionnante à suivre.
Bouquin reçu en Service Presse de la part de Pocket, merci à eux.
Lire aussi l’avis de : Blackwolf (Blog-O-Livre), Dionysos (Le bibliocosme), Apophis (Le culte d’Apophis), Lutin82 (Albédo), Célindanaé et Lhotseshar (Au pays des cave trolls), Vert (Nevertwhere), Nicolas Winter (Just a word),
Ah! Mais tu t’écartes un peu de tes sentiers habituels. je suis heureuse que tu aies trouvé toi aussi l’histoire captivante. C’était un excellent moment à la fois historique et… je ne saurais pas le classé! LOL
mais après tout, il y a des OVNI, alors…
Oui, je crois que cette saga n’est sur les entiers habituels de personne en fait 🙂
C’est vrai que les extraterrestres sont laissés de côté, mais c’est préférable et le 2e est justement le meilleur des 4 pour moi.
Ha, ça veut dire que quand ils reviennent ça devient moins sympa ? 🙂
Non^^ mais qu’ils soient moins abordés ne me dérange pas, au fond. Et puis c’est cette écriture de thriller avec des allers-retours constant dans le temps qui me fait préférer celui-ci, je pense.
C’est marrant pour moi c’est celui qui m’a le moins plu xD
(sans doute parce qu’on a l’impression justement de s’éloigner de l’intrigue principale ^^)
Oui, on dirait une parenthèse dans l’histoire, mais ça m’a pas déplu 🙂
Sûrement oui^^ peut-être que ne pas voir débarouler tout de suite ces ET m’arrangeait.
Par contre, c’est le tome qui assume le plus un genre en particulier (on frôle le thriller là).
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