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L’anti-magicien 5 : Les traitres de la cour, Reine en péril

Gallimard continue de publier L’anti-magicien à un rythme très satisfaisant, et nous voici déjà au cinquième et avant-dernier tome de la saga de Sebastien De Castell. Dans quel merdier Kelen va donc aller se fourrer cette fois-ci ?

Dans leur petit tour du monde, Kelen le sorcier raté et son partenaire Rakis sont toujours traqués par à peu près tout ce qui bouge, mais l’astuce de notre protagoniste le tire très souvent de ces mauvais pas. Pourtant ça ne l’empêche pas d’arriver à la cour de Darome accusé de trahison et voué à l’exécution, une sombre histoire de mouchoir pas très approprié. Mais à sa grande surprise, il ne finit pas pendu et devient membre de la cour Daromane sur un coup de poker. Vu les complots et les embrouilles qui gravitent autour de la jeune reine Genivra, la corde lui aurait pourtant évité pas mal de prises de tête, il découvre en effet que les complots autour du trône sont partout, et il est en plein milieu.

Les traitres de la cour est un tome qui garde les points forts de la série, un héros débrouillard, un univers riche (mais parfois un peu foutoir, il faut l’avouer), des dialogues savoureux, etc… Mais on plonge ici à fond dans les intrigues de cour. Il y a une grosse galerie de personnages qui gravite autour de la reine, et démêler ce sac de nœuds ne va pas être facile. Les soutiens, les rivalités, les liens familiaux (ils sont tous cousins apparemment…), tout n’est pas ce qu’il semble être autour de cette reine de 11 ans qui cache aussi pas mal ses cartes. Sa position est fragilisée parce qu’elle défend la paix dans un empire fier de sa tradition militaire et conquérante, l’auteur installe avec soin cette dualité entre la paix retrouvée et les rêves de gloire passée de ce peuple qui stagne.

J’ai encore une fois beaucoup apprécié cette lecture légère mais pleine de finesse et de fun. On a parfois l’impression que certaines  situations se répètent d’un tome à l’autre donc je pense qu’il ne faut pas essayer d’enchainer trop vite les bouquins. Pourtant, quelque part c’est aussi pour ces situations inextricables, ces pirouettes stylées, cette espièglerie, ces prises de becs avec un chacureuil qui veut bouffer les globes oculaires de tout le monde, que j’apprécie cette série. On retrouve une ambiance et des vieux copains avec qui on va passer un bon moment, on découvre encore une fois un nouveau pays avec un nouvel équilibre des forces et des thèmes différents. Chaque tome se passe dans un nouveau contexte et on laisse derrière nous certains personnages, certains souvenirs qui resurgissent pourtant ça et là. J’espère que le dernier tome réussira à rassembler un peu tout ça pour donner du sens à ces pérégrinations et ces rencontres.

Parce qu’il a beau tourner et virer, Kelen cherche toujours à soigner son Ombre au noir et il y a des éléments qui reviennent le titiller de tome en tome. On va recroiser l’ombre des Jan’tep et la sœur de notre héros continue à le suivre dans l’ombre, sans qu’on sache vraiment pourquoi. On retrouve les traces de certains Argosis qui seraient passés par là et qu’on aimerait bien revoir. Il se passe des choses en coulisses, et l’auteur s’amuse à distiller des éléments ça et là pour, on l’espère, nous livrer un final explosif et satisfaisant pour Crownbreaker qui devrait sortir en 2021. Il est bien temps, et vu le grand final des Greatcoats, je ne doute pas de la capacité de Sebastien de Castell à faire converger tout ce qu’il a semé.

L’anti-magicien continue son petit chemin et satisfait encore une fois le lecteur en quête d’aventure qui donne le sourire. Ses personnages malins et ses dialogues savoureux sont toujours là pour donner une touche de fun, et j’attendrai la conclusion de la saga avec impatience.

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