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Hors caste, La conspiration des petits cailloux

La curiosité m’a poussé à demander un SP de Hors caste de Marge Nantel avant d’apprendre au détour d’une chronique que c’était une réédition d’un texte déjà paru chez Noir d’absinthe. En fouillant je croise beaucoup de mentions d’une romance et HO LA LA PANIQUE, NON PAS DE LA ROMANCE. Mais on m’assure aussi que c’est pas central dans l’intrigue alors ça va. Mais en fait on m’a menti, c’est assez central dans l’intrigue. Mais en fait c’est plutôt une bonne chose. Ouais, c’est compliqué.

À Hemurn, le rang social est déterminé par la sensibilité à la magie. Mais si comme Suèhl on a zéro affinité avec le machin, ça capte pas du tout, on est un hors caste, un paria, un moins que rien. Chez les félis, des hybrides humain-félin qui ronronnent tout le temps, être un hors caste peux signifier la mort très très très facilement si on marche sur les mauvais orteils. C’est peut-être sa rencontre avec le ténébreux Ténèbres qui sauvera Suèhl des dangers qui vont se dresser contre lui, parce qu’un grand bouleversement se prépare dans l’ombre pour le clan féli.

Marge Nantel nous propose une fantasy assez originale, sombre et violente dans un univers où les inégalités peuvent vraiment vous faire passer un sale quart d’heure. C’est ce que nous découvrons à travers le parcours de ces deux protagonistes, Suèhl et Ténèbres, dont la rencontre va leur permettre à tous les deux d’avancer. Au début on fait la connaissance de Suèhl qui est, en gros, un transporteur qui récupère des pierres pour des mages, dans un univers où la magie des cailloux est assez centrale. Mais son statut de Hors caste va lui mettre une grosse cible sur le dos pour tous ses congénères lors d’une purge. Ténèbres se pointe à Hemurn pour faire expertiser une pierre un peu spéciale, et va tomber sur Suèhl, et comme il est trop beau, ténébreux, courageux et super-fort, il va défoncer des gueules (Oui l’autrice est très forte pour iconiser ses protagonistes, alors ça marque).

Bon c’est pas vraiment un secret, les deux hommes vont donc vivre une romance au milieu de tout ça, et quand je disais en intro que c’était central et que c’est une bonne nouvelle, c’est parce que la relation entre nos deux protagonistes et un gros point fort du roman. On prend énormément de plaisir à découvrir la dynamique entre Ténèbres et Suèhl, entre bienveillance, bad-assitude et secrets du passé. Oui parce qu’ils ont tous les deux des embrouilles persos qu’il va falloir démêler, des passés encombrants et des traumatismes assez vénères à surmonter (ou à essayer de surmonter). Cette romance faite de délicatesse et d’écoute va contre-balancer l’univers très sombre et violent qui les entoure, même si j’aurai personnellement préféré moins de scènes de cul parce que c’est pas forcément mon truc en général.

Mais quand je dis que ça apporte un peu de lumière dans un univers sombre, c’est que Marge Nantel y va pas avec le dos de la main morte avec la violence admise dans les différentes sociétés qu’on va croiser, que ce soit dans le clans de Suèhl qui dérouille des sans caste tranquillement dans la rue pour le sport ou dans le passé de Ténèbres qui, on l’apprendra, à vécu aussi des trucs horriblement horribles. L’autrice nous parle de persécution des minorités et de violences, et la romance joue le rôle de refuge et de réparation personnelle qui apporte vraiment quelque-chose à la dynamique des personnages et à l’équilibre du tout. Donc oui l’intrigue a une romance homosexuelle en élément central, et oui c’est pertinent, et oui c’est cool.

Cet équilibre fait la force et l’identité de Hors caste mais ça en constitue aussi le défaut principal puisqu’en se concentrant sur l’histoire intime, le passé et la dynamiques de ses protagonistes, on perd parfois un peu le fil de l’intrigue du présent qui apparaît confuse. J’ai eu de temps en temps un peu de mal à raccrocher les wagons de ce complot qu’on dévoile, qui implique des pierres, tandis que Ténèbres ramène une pierre, et qu’il va pouvoir se déplacer dans la ville grâce à une pierre, et après il faut protéger une pierre… euh… enfin il y a des pierres quoi… Fort heureusement on a d’autres éléments pour nous pousser à avancer avec le dévoilement progressif du passé des protagonistes, leur évolution, leur reconstruction, etc… On finit par reconstituer le puzzle mais ça manque un peu de fluidité, on peut être par moment un peu perdu dans la progression de la trame principale.

Bon, il y a un autre défaut c’est que j’aime pas les chats et au dixième ronronnement de félis j’avais envie de les jeter par la fenêtre mais ça c’est personnel. Et comme vous êtes toustes contaminé.e.s par ces créatures de l’enfer de toutes façons ça sera sûrement plutôt une qualité pour vous, je parie.

Donc on peut synthétiser en disant que Hors caste n’est pas sans défaut, notamment dans le rythme et la fluidité du déroulement de son intrigue, mais que j’ai pris du plaisir à découvrir l’histoire de Ténèbres et Suèhl, même si c’est une romance, justement parce que c’est une romance, dans un roman qui n’est pas une romance. C’est clair ? Je suis pas sûr.

Roman reçu en Service Presse de la part de Mnémos, que je remercie.

Lire aussi l’avis de : Zoé prend la plume, Dup (Book en stock), Gytha Troll (Pages pluvieuses), Fantasy à la carte,

Couverture : Ebrahel Lurci
Éditeur : Mnémos
Nombre de pages : 336
Date de sortie : 23 Avril 2025
Prix : 22€ (broché) / 9,99€ (numérique)

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Cet article a 7 commentaires

  1. Iris

    Hello !

    Merci pour la chronique. Je ne connaissais pas Noir d’Absinthe, ni a fortiori sa fermeture. Ravie de voir que l’autrice a pu trouver une autre maison d’édition !

    En lisant « sombre et violente dans un univers où les inégalités peuvent vraiment vous faire passer un sale quart d’heure » , j’ai eu un peu de mal à l’accoler mentalement à « original » tant j’ai l’impression de lire souvent des « sombre et violent et inégalitaire » dans les chroniques ^^ . De même le personnage « seul à ne pas avoir de pouvoir », c’est un peu le pendant de « seul à avoir un pouvoir spécial », et cette présentation me parait presque courante ^^

    1. L'ours inculte

      Pour le coup la magie ou son absence n’a pas tant d’impact sur le protagoniste et l’univers, le déséquilibre de son absence de sensibilité à la magie n’est pas un point majeur de l’intrigue, à part que sur son statut social

  2. Symphonie

    Je l’avais pas pris au salon ImaJn’ère à cause de la romance… eh ben j’aurais peut-être dû :'( (en plus, y’a des chats ! 😉 ).

  3. gordien

    Dans la partie « lecture du moment », il y a eu brièvement un Sanderson (Justicière il me semble). Tu as abandonné ?

    1. L'ours inculte

      J’ai terminé la première moitié de Justicière, le premier « demi-tome », et je me demande fortement si je vais tenter le second parce que je me suis énormément fait chier et j’y ai déjà passé plusieurs semaines

  4. Faell

    La transformation en blog romance avance :p
    Ça fait quelques années maintenant que mes lectures aussi se mâtinent de romance.
    Je vais peut-être me laisser tenter !