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Une vérité à deux visages, Bosch va à la pharmacie

Quelle bizarrerie, ce nouveau roman de Michael Connelly. J’ai commencé le livre en sachant tout ce qui arrivait dedans. Pourquoi ? Et bien parce que la saison 5 de la série Bosch se base sur ce roman, et celle-ci est parue chez nous 6 mois avant le bouquin (qui date de 2017 en anglais). Pourtant ça m’a pas vraiment gâché ma lecture, non, un Harry Bosch c’est aussi bon que ça.

Dans Une vérité à deux visages, Harry est toujours à la retraite et bosse toujours bénévolement pour la police de San Fernando parce qu’il est drogué à l’enquête. Il est appelé sur les lieux d’un double meurtre dans une pharmacie et commence à farfouiller pour suivre une piste qui va le mener à de gros trafics de médocs. Mais son passé le rattrape gentiment quand on l’informe qu’un tueur qu’il a foutu dans le couloir de la mort 30 ans plus tôt allait peut-être sortir, parce que Bosch aurait soi-disant trafiqué de la preuve. Et si vous croyez qu’il va se laisser marcher sur les pieds sans broncher, c’est mal connaitre le bonhomme.

Michael Connelly reprend la recette de double-enquête qu’il utilise maintenant à chaque roman pour les dynamiser et éviter que son héros aie 5 minutes pour se reposer. Encore une fois, on a un roman d’une précision chirurgicale dans les détails de l’enquête et la dynamique de sa progression. Chaque élément découvert, chaque raisonnement parait naturel, chaque retournement de situation te laisse sur le cul. Et on a le plaisir de retrouver (contrairement à la série parce qu’ils ont pas les droits) Mickey Haller et son enquêteur Cisco pour une grosse partie juridique avec la petite touche de perfidie cynique dont raffole l’avocat à la Lincoln.

Connelly documente beaucoup ses histoires et on plonge ici dans le trafic de médicaments en mettant en scène un quasi-esclavage de camés par une organisation criminelle. Les criminels ont créé tout un système où ils trainent des épaves droguées pour faire la tournée des pharmacies et récupérer de l’oxycodone sur leur dos avec de fausses ordonnances. Cette exploitation de la misère révolte à la fois Bosch et le lecteur. Et t ‘as bien envie qu’il leur claque la gueule. C’est là que notre héros va faire dans l’inédit et mener une opération d’infiltration bien risquée, à la bourrin.

Les personnages secondaires ont toujours un rôle très équilibré, avec une dynamique de relations humaines crédibles entre tous. On va recroiser Lucy Soto dont la loyauté va être mise à mal par des preuves irréfutables, Bella Lourdes en enquêtrice compétente, et qui d’autre nous revient du fin fond du passé pour filer un coup de main ? Mais c’est ce bon vieux Jerry Edgar qui s’était trouvé une petite planque mais s’ennuie quand même un peu. Forcément, à voir le tandem réuni, on se demande bien si l’auteur n’a pas monté son histoire comme ça parce qu’il avait déjà l’adaptation télévisée en tête. Malgré la différence d’âge des personnages entre la série et les bouquins, tout est là pour être transposable dans l’adaptation quasiment tel quel.

Encore une fois, j’ai dévoré un roman de Michael Connelly. C’est comme retrouver un vieux pote à chaque fois, c’est précis, c’est efficace, c’est toujours tellement bon qu’on a hâte de mettre la main sur Dark Sacred Night et sur la saison 6 de la série (qui frôle l’excellence et titille The Wire à la première place de mon top des séries de tous les temps).

Mais sinon, le chien ? Il est où le chien ? Je veux le chien…

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