The tyranny of faith est le second tome de la trilogie Empire of the wolf, par Richard Swan.
L’année dernière, ma lecture de The justice of kings m’avait laissé une forte impression et il était grand temps de retourner voir dans l’empire du loup ce que devient notre Konrad Vonvalt préféré et sa protégée Helena. En plus Martina Fačková est encore une fois à la couverture donc ça défonce toujours les mirettes.
Après les évènements de Galen’s Vale, Konrad Vonvalt et son entourage prennent la route de la capitale de l’empire, Sova. Là ils se rendent compte que l’équilibre politique est un peu bancal, le sénat est divisé, des fanatiques prêchent dans les rues et alimentent une volonté de révolte contre l’empereur, et le magistratum perd de son autorité. Et voilà pas que le petit-fils de l’empereur est kidnappé, et dans ce contexte, c’est Vonvalt qui est chargé de le retrouver alors qu’il a pas la grande forme. Accompagné de Helena Sedanka, Dubine Bressinger et Sir Radomir, il va devoir démêler un beau sac de nœuds pour préserver la stabilité de l’empire, alors que ses jours sont comptés.
On retrouve dans The tyranny of faith la narration du point de vue de la protégée de Vonvalt, Helena Sedanka (qu’on voit en couverture), qui nous raconte tout ça longtemps après les évènements. Elle va ici suivre son mentor évidemment, mais elle aura plusieurs moments décisifs où c’est à elle d’agir, et surtout sa relation avec Vonvalt va quelque peut évoluer. Sa foi et sa confiance seront mise à mal parce qu’elle réalise petit à petit que tout n’est pas tout blanc chez le magistrat et plus globalement dans la loi inflexible de l’empire sur laquelle tous leurs principes reposent. Bien évidemment, on apporte de la nuance dans le tome 2 et c’est bienvenu, le doute, la remise en question et quelques révélations nous donnent une bonne évolution des personnages.
La dynamique du groupe de protagonistes est extrêmement plaisante à suivre. On retrouve donc le trio du premier tome avec Konrad, Helena et Dubine, mais ils ont ajouté Sir Radomir dans le petit équipage après Galen’s Vale. Tout ce petit monde doit rester soudé pour affronter les difficultés à venir et c’est pas toujours évident. Radomir et Bressinger ont une relation un peu compliquée entre camaraderie et rivalité, mais attention ce sont des professionnels quand même. Helena découvre la capitale, les complots et la politique (ça ça fait plaisir à tout le monde manifestement) et elle découvre un peu plus ses compagnons.
Un des grands changements de ce tome 2 est le cadre de l’intrigue puisqu’on passe des petites bourgades de campagne à la grande capitale, majestueuse, écrasante, pleine de complots, de dangers et de bars. L’intrigue est plus complexe, plus politique, mais oscille toujours entre l’action, l’enquête et le surnaturel. Il y a plusieurs trames qui se mélangent, la disparition de l’héritier impérial, la maladie mystérieuse qui touche Konrad Vonvalt, et les manigances de Claver qui fait toujours des siennes pour déstabiliser l’empire. C’est complexe mais très bien rythmé, on perd jamais le fil de l’histoire et on est pris dans l’action aux côtés de ces personnages superbement écrits. Ils vont être confrontés à leur propre moralité quand l’inflexibilité de la justice n’est plus assez pour combattre le mal, quand la colère prend le pas sur la raison, et le désespoir fait craquer les jolies carapaces des gens de vertu.
On en découvre également un peu plus sur la magie qu’on voyait déjà dans le tome précédent, mais là on part plus loin. Les pouvoirs anciens qui étaient autorisés sont très cadrés, mais après quelques coups tordus, on arrive à voir tout un pan de la magie païenne interdite, et ça part avec l’au-delà, la dimension spirituelle et des machins indicibles qui te bouffent à petit feu. Le worldbuiding prend une tournure vraiment sombre et pleine de magie dégueu et de lore quasi-lovecraftien, ça donne une saveur particulière à l’ensemble, une vraie identité et une échelle encore plus impressionnante.
Oui, The tyranny of faith est une digne suite de The justice of kings, plus grand, plus fort, plus complexe, mais toujours avec des personnages attachants qui évoluent et des dangers toujours plus grands. Richard Swan continue de nous offrir un univers passionnant et singulier avec son Empire of the wolf, et il me tarde d’en lire la conclusion en 2024.
Couverture : Martina Fačková
Éditeur : Orbit
Nombre de pages : 560
Sortie : 16 Février 2023
Prix : 18,99£ (relié) / 9,99£ (broché) / 5,49£ (numérique)
Zut, c’est en anglais ! 🙂 Bon, ça me laisse le temps de lire mes fantasy, de faire descendre la pile et de lire cette saga si un jour elle est traduite en langue de Molière 🙂
Ping : OUIN (OUrs Inculte News) #6 – L'ours inculte