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The justice of kings, La loi c’est lui

The justice of kings est le premier tome de la trilogie Empire of the wolf, par Richard Swan.

The Justice of kings de Richard Swan patiente sur ma bibliothèque depuis presque un an maintenant, il me nargue avec sa sublime couverture peinte par Martina Fačková dans son édition limitée Goldsboro et son excellente réputation chez les lecteurs et lectrices anglophones. Mais chaque chose en son temps, et le temps nous manque, mais là, il était temps.

Sir Konrad Vonvalt est un magistrat itinérant qui parcourt l’empire pour régler les conflits juridiques et rendre la justice de l’empereur dans les contrées les plus éloignées de la capitale. Accompagnée de Helena Sedenka, la clerc qui l’assiste dans l’administration, et Dubine Bressinger, guerrier assurant leur protection et les parties les plus « musclées » du boulot, il va devoir enquêter sur le meurtre d’une noble dans une petite cité reculée. Mais derrière ces affaires se cache une conspiration qui pourra renverser l’ordre établi dans l’empire, l’autorité et le pouvoir de Vonvalt pourraient ne plus être aussi absolus qu’il le croyait.

Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, le roman ne se déroule pas du point de vue de Vonvalt, mais on suivra l’unique perspective d’Helena pendant tout le bouquin. Helena a 19 ans, orpheline recueillie par Vonvalt pour l’assister dans son travail, elle découvre le monde avec le lecteur, mais a une place au cœur de l’intrigue. Par son point de vue, on découvre son mentor dans toute sa complexité, un homme droit et juste qui a une confiance absolue dans les lois et les institutions de l’empire, qui rend ses jugements avec humanité. On découvre aussi les pouvoirs mystérieux que maitrisent ces « Justices », la Voix de l’empereur qui peut forcer un suspect à dire la vérité, ou encore une forme de nécromancie dégueu qui permet d’interroger un mort. Mais Helena a 19 ans, elle découvre le monde et se demande si c’est vraiment la route qu’elle veut suivre, le doute et la loyautés se disputent dans sa jeune cervelle. Le trio formé avec Dubine fonctionne extrêmement bien ici, on a un mélange de respect, de loyauté et de volontés qui interagissent de manière fluide pour proposer des interactions complexes et crédibles pendant tout le bouquin, ce qui apporte beaucoup.

L’intrigue est menée de manière exemplaire, on part sur deux enquêtes assez simples qui vont se succéder, où on apprend à connaitre nos protagonistes et leur rôle dans ce monde. On assiste aux enquêtes qui se déroulent de manière fluide, on farfouille les archives, on interroge les témoins et suspects, la compréhension du lecteur accompagne les découvertes sans problème. Une bonne enquête doit être compliqué à écrire, il faut que le mystère soit assez intéressant et complexe, mais que sa découverte soit naturelle et logique, et Richard Swan réussit parfaitement à construire un ensemble équilibré. Mais en plus, on va petit à petit voir apparaitre un fil conducteur, des évènements inquiétants vont relier tout ça et faire apparaitre une histoire englobant ces affaires, et les enjeux de leur résolution vont foutre un sacré bordel dans l’empire. Cette progression de « simple enquête » à « complot politique » va être progressive et permet à l’auteur d’ouvrir notre perspective sur son univers.

L’empire Sovan sort d’une guerre de conquêtes qui a rassemblé plusieurs pays, et on sent à travers les personnages et leurs interactions que les plus âgés sont encore marqués par les guerres. Helena ne les a pas connus, mais la plupart des adultes on vécu les derniers affrontements une vingtaine d’années auparavent, les pillages et la cruauté des combats. Il y a toujours des animosités entre les différentes nations maintenant rassemblées sous la coupe de l’empire. On a ainsi un background subtilement développé qui revient par petites touches pour assoir cet univers, et on voit aussi apparaitre la religion comme thématique importante puisque la justice de l’empire entre régulièrement en opposition avec celle que voudrait administrer les instances religieuses, et ça dès le début du roman. Ces oppositions entre les différentes visions politiques va bien sûr amener l’intrigue à exploser à mi-parcours quand derrière les enquêtes se cacheront des enjeux bien plus grands que la justice rendue. Et quand le rythme décolle, que tout se rassemble de manière cohérente pour faire grimper les enjeux et que le temps est compté, on dévore le bouquin.

The justice of kings est une grande réussite, mélange d’enquête, de judiciaire rondement mené et de fantasy à grande échelle, tout est équilibré. Des personnages crédibles et complexes, une intrigue fluide et prenante, des enjeux qui explosent et un rythme qui décolle, je ne peux que le conseiller et espérer une traduction française (même si aucun signe pour le moment). La suite, The tyranny of faith, devrait sortir en Février prochain (et cette couverture sublime !), j’ai hâte de retrouver ce petit monde.

Couverture : Martina Fačková
Éditeur : Orbit
Nombre de pages : 432
Sortie : 24 Février 2022
Prix : 8,99£ (broché) / 4,99£ (numérique)

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Cet article a 6 commentaires

  1. OmbreBones

    La couverture est très belle et ce que tu en dis donne envie, j’espère qu’on verra arriver une bonne traduction

    1. Le Citron Masqué

      Vu le nombre de livre VO dans tes incontournables, j’aimerais me relancer dans la lecture en anglais. Une idée du niveau de maîtrise d’anglais pour ce livre ?