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Sorcery of thorns, Livres grognons

En Juin 2022 j’me suis mis en tête de plonger dans la partie Young Adult de ma bibliothèque en enchaînant plusieurs lectures de la catégorie. Surprenant, n’est-il pas ? La blogosphère YA j’y mets pas souvent les pieds, mes radars sont pas trop bien réglés dessus, et donc on y trouve des bouquins qui cartonnent mais dont j’ai jamais entendu parler. Quel affront ! C’est le cas de Sorcery of Thorns de Margaret Rogerson, découvert très récemment. Bon, on y va alors.

Elisabeth a grandi dans une des grandes bibliothèques d’Austermeer, encore apprentie, elle se destine à veiller sur tous ces grimoires magiques qui renferment le savoir néfaste des sorciers. C’est pas facile, les bouquins murmurent dans la nuit, se débattent, et parfois se libèrent, se transforment en démons et sèment le chaos. C’est précisément ce qui arrive une nuit, et Elisabeth va être accusée d’avoir libéré le monstre. Conduite à la capitale pour être jugée, elle sera sous la surveillance du sorcier Nathaniel Thorn et de son mystérieux serviteur. Ensemble ils pourront peut-être découvrir ce qui se cache derrière cette machination ?

Je suis tombé sur les bouquins de Margaret Rogerson cette année, sûrement parce que j’étais dans un angle mort de la communication de ces éditeurs qui ne jurent que par Instagram. C’est seulement en trainant avec mon compte relativement récent sur ce rézosocial ignoble que j’ai vu Big Bang faire des grands moulinets avec les bras pour faire la promo de Vespertine, la dernière sortie de l’autrice. Curiosité, je farfouille, et OH MAIS C’EST QUOI CES JOLIES ÉDITIONS RELIÉES ?! (Oui, je suis matérialiste, ). Il n’en fallait pas plus pour me faire acheter Sorcery of Thorns.

Le bouquin se passe dans un monde secondaire aux airs d’Angleterre victorienne, ambiance calèche et routes pavées option grandes bibliothèques majestueuses. On y suit une jeune orpheline élevée dans un cadre très fermée avec une connaissance du monde extérieur un peu inexistante, on lui a appris que les sorciers étaient tous des monstres qui mangent des enfants avec un café et des toasts. Quand elle se retrouve embarquée dans cette histoire avec pour seul potentiel allié un sorcier, ça coince un peu. Cette évolution de la jeune adolescente qui ouvre les yeux sur le vrai monde est vraiment bien gérée par l’autrice, Elisabeth revoit un peu ses préjugés, et on s’attache à elle sans problème. J’ai juste pas compris où elle a appris l’escrime, c’est une apprentie bibliothécaire qui ramasse une épée par terre et paf, c’est Zorro. Évidemment on voit venir la petite romance de loin, mais celle-ci a le bon goût d’arriver assez progressivement dans une évolution crédible de nos personnages.

Nathaniel est le « personnage ténébreux qui cache un lourd secret », un cliché abordé avec finesse par l’autrice, on tombe pas dans la caricature du perso YA tellement dark qu’il en devient comique (coucou Kaz Brekker). Là on a un personnage limite en dépression au début du roman, on va découvrir son passé et l’histoire de sa famille, mais aussi par son biais on découvre le monde des sorciers, et disons que… C’est pas vraiment Poudlard quoi… A ses côtés nous avons Silas, majordome classe taiseux et aussi démon de son état. Silas est un personnage génial, mystérieux mais très touchant, avec des moments de bad-assitude mémorables qui nous joue la cavalerie avec talent. La dynamique du trio et son évolution sont vraiment bien menées, outre la petite romance slow-burn, on découvre la relation complexe entre Silas et Nathaniel, et Elisabeth va s’incruster dans cette petite famille touchante et trouver sa place.

L’intrigue est une machination assez classique mais très efficace malgré quelques facilités, et elle nous permet surtout de découvrir le monde d’Austermeer. L’équilibre entre les sorciers et les bibliothécaires, le rôle de ces livres vivants et grognant, parfois enchainés et traités avec d’infinies précautions, l’ambiance sombre et fantastique, tout ça m’a surpris parce que je m’attendais à un univers fantasy classique. Mais finalement on frôle souvent l’horreur (gentillette) par certains côtés, les descriptions des monstruosités suintantes, les couloirs sombre éclairées à la bougie, le système de magie à base de pentacles et d’invocations de démons, y’a une atmosphère très particulière que j’ai beaucoup appréciée.

Aucun regret donc pour cette lecture où je suis encore une fois sorti de ma petite zone de confort dans notre multivers de lecteurices, pour finir très satisfait de ma découverte. Oui il y a des « marqueurs » Young Adult, quelques clichés et une petite romance, mais rien de tout ça n’est un défaut en soi. Quand c’est bien mené ça donne un bon livre quelle que soit l’étagère où il est rangé.

Lire aussi l’avis de : Sia (Encres et calames), Steven (Maven Litterae),

Couverture : Charlie Bowater
Traduction : Vincent Basset
Éditeur : Castelmore (Collection Big Bang)
Nombre de pages : 576
Prix : 16,90€ (broché) / 22€ (relié) / 9,99€ (numérique)

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Cet article a 3 commentaires

  1. Zina

    Je l’ai dans ma PAL, je crois, on me l’a prêté. Il faudrait que je songe à le lire et à le rendre à son propriétaire. ..