Vous vous souvenez de Spellslinger ? C’était le début de la nouvelle série de Sebastien de Castell après avoir terminé ses Greatcoats. Il nous livrait une histoire plus légère, plus grand public (pour ne pas dire plus Young Adult, parce que merde), qui jouait avec ses références et nous présentait des personnages cools.
Shadowblack en est la suite, nous retrouvons Kellen qui erre dans le désert des Sept Sables en compagnie de l’argosi Ferius et de son « business partner » Reichis, le chat-écureuil sadique obsédé par les globes oculaires. Kellen est maintenant un hors-la-loi, tous les mages Jan’Tep qu’il croise vont essayer de le dézinguer pour choper la prime qui est sur sa tête. Il a toujours des pouvoirs tout nazes et se demande bien à quoi il sert quand la petite troupe tombe sur Seneira, une jeune fille en fuite qui se promène les yeux bandés en compagnie de Rosie, une femme qui a l’air de bien connaître Ferius. Ils vont les accompagner pour enquêter sur ce qui semble être une épidémie de Shadowblack, le mal magique mystérieux qui touche aussi Kellen (et lui fait une marque stylée sur l’œil). C’est parti pour un second tour de piste avec ce mélange d’action, de panache et de vannes bien senties.
Sebastien de Castell garde les fondamentaux qui marchaient déjà très bien dans Spellslinger : Les personnages excellents qui ont une dynamique intéressante, des échanges pêchus, un héros démerdard qui ne chouine pas (beaucoup). Les dialogues entre Ferius, Reichis et Kellen sont toujours aussi savoureux, l’auteur n’a rien perdu de son sens du dialogue et du rythme, ça envoie, ça percute, ça tabasse. Ce second tome va nous permettre d’en savoir un peu plus sur la mystérieuse Ferius qui ne s’était pas beaucoup livré jusqu’ici, le lecteur pourra découvrir quelques facettes de ce qu’est un Argosi, ce qui les motive et les fait avancer, quelles sont ces « voies » qui guident leur vie. Ce second tome dévoile quelques secrets sur Ferius mais arrive à garder toute sa mystique intacte, et sa classe aussi, parce qu’elle en a à revendre.
L’intrigue nous plonge dans la grande Académie des Sept Sables dans une ambiance un peu western-désertique. On voyage plus que dans le premier, on découvre de nouveaux horizons, de nouvelles cultures, de nouveaux personnages. Le petit groupe formé par Kellen, Ferius, Seneira, Reichis et Rosie va découvrir ce qui se cache derrière cette épidémie, et ils ne sont pas au bout de leurs surprises. L’histoire, même si elle n’est pas extrêmement complexe, arrive à réserver quelques petites surprises et à garder un rythme soutenu, tout en donnant toujours la part belle aux personnages, toujours présentés avec soin. On suit leurs motivations, leurs doutes, leurs certitudes et leurs peurs, tout en gardant un côté fun totalement maîtrisé.
L’auteur explore encore la thématique de « trouver sa propre voie » qui colle bien à l’adolescence (mais touche également les adultes). Kellen est hors-la-loi, il n’a plus ni maison, ni famille, n’appartient à rien et ne sait pas quoi faire de sa carcasse, ni à quoi il est destiné. Son cheminement dans tout ça est très intéressant, l’adolescent-héros n’a pas de destin plus ou moins imposé par l’histoire ou son mentor ou son talent super-caché, il est comme tous les gosses, il doit se trouver lui-même quitte à être un peu paumé à certains moments. Ce qui me plait aussi beaucoup, c’est que De Castell arrive toujours à proposer un monde un peu sombre mais à y insuffler pas mal d’idéalisme et de positif, tout comme dans les Greatcoats. Ferius lui montre certaines de ses philosophies un peu « tordues » mais qui m’ont bien fait sourire, j’adore cette vision, cet enthousiasme joyeux me touchera toujours plus qu’un énième grimdark nihiliste implacable. Ça apporte du souffle et du fond, et surtout une âme à l’histoire.
Shadowblack est une suite qui arrive à garder le très bon niveau du premier tome, une aventure d’adolescent qui nous prend pas pour des neuneu, avec des personnages cools, des dialogues marrants, et de l’aventure fun. Vivement la suite.
EVentuellement. En fait, énormément de points me palisent la dedans : l’univers, les perso, l’intrigue le fun, le genre. Le seul bémol, c’est le public cible. Je n’en fais pas partie, alors effectivement cela reste tentant pour un bon bouquet d’air frais, mais avec pas une PAL qui engraisse à chaque occasion…
Justement, je pense que l’auteur a essayé de faire un truc « tous publics » plus que « pour ados », contrairement aux légions de poussière de sanderson, le côté ado m’a pas dérangé. En tant que vieux grognon j’ai quand même accroché.
Ok! Cette précision est importante! 😉
J’aime beaucoup la couverture, et j’avais bien aimé le premier tome des Manteaux de gloire alors pourquoi pas 🙂
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