La tour elfique et le second tome de la série Les révélations de Riyria par Michael J. Sullivan.
Après une petite mise en bouche tout à fait convaincante dans La conspiration de la couronne, je suis passé au tome 2 de la six-bouquins-logie Les révélations de Riyria titré La tour elfique (et contenue dans le tome 1 « omnibus » Les voleurs d’épées, ouais faut suivre). Alors, est-ce que le duo de mercenaires le plus classe de la fantasy moderne continue de briller ?
Ce tome 2 débute quand nos deux mercenaires, Hadrian et Royce sont engagés par une jeune femme pour venir en aide à son village, terrorisé par une bestiole monstrueuse. Un certain magicien manchot lui aurait glissé à l’oreille que de braves mercenaires sauraient récupérer une épée dans la tour elfique inaccessible, qui leur permettrait de pourfendre le gros monstre. Ben voyons. On verra d’autres têtes connues du premier tome dans un arc secondaire qui va concerner un grand tournoi de preux chevaliers organisé par l’église, qui cachera elle aussi quelques secrets.
On part donc sur une intrigue tout à fait classique, Michael J. Sullivan continue sur sa lancée de « fantasy de papy mais à la cool » avec cette histoire de presque-dragon qui sème la terreur chez les campagnards, déjà-vu donc, mais ce n’est pas que ça. Les dialogues entre les personnages et les relation de tout ce petit monde restent très solides et on s’attache malgré tout à cet univers. La détresse des villageois se fait sentir, ils vivent avec cette menace qui a déjà emporté beaucoup des leurs et sont désespérés. Le père de Thrace est très touchant dans sa colère mal dirigée, mais tous les habitants restent solidaires dans leur malheur. Pourtant, effectivement l’auteur ne se contente pas d’une vague histoire de grosse bête qui veut manger de l’humain, si la forme est classique, elle sert aussi à envoyer au lecteur des petits bouts de worldbuilding insoupçonnés.
Car au fil des romans, on voit qu’il y a un univers caché derrière, mais qu’il nous est servi par petits indices disséminés ça et là. Ainsi le monstre est lié à un background mystérieux sur les anciennes guerres elfiques, on découvre l’histoire de ce monde grâce au développement de la trame principale. C’est rudement bien fait parce qu’on s’attend pas forcément à avoir ce genre de révélations au moment où elles nous tombent dessus, et on reconstitue un puzzle qui se met en place tout doucement mais garde plein de pièces encore cachées. Nos deux héros cachent quelques surprises, Esrahaddon cherche quelque-chose et promène un peu tout le monde, mais on ne sait pas vraiment dans quel camp il fricote. Que de mystères !!!
Tout ça nous est servi avec un rythme implacable, l’action et le suspense sont admirablement gérés. Hadrian va rester avec les villageois pour les organiser un minimum tandis que Royce doit trouver un moyen de pénétrer dans la tour elfique, sacré casse-tête. Le ping-pong entre les deux acolytes souvent séparés est très efficace, et ils débordent de coolitude chacun à sa manière, mais ils comptent l’un sur l’autre. La partie d’Arista va prendre de l’importance au fur et à mesure, et nous ramène un peu de politique (light) pour complexifier un peu la soupe, et la seconde moitié se lit d’une traite une fois que tout est assemblé. C’est d’une efficacité redoutable.
Michael J. Sullivan offre à sa série un second tome excellent, de la fantasy classique et directe, mais qui cache bien ses multiples révélations. La tour elfique dévoile l’univers par petites touches et nous tease à mort avec des tas d’éléments à peine effleurés. J’ai hâte de progresser encore dans cette saga très agréable à découvrir.
Lire aussi l’avis de : Lianne (De livres en livres), Ella (Les pipelettes en parlent), Herbefol (L’affaire Herbefol),
Je me suis procurée l’omnibus dès que tu en as parlé . Il attend sagement que je me décide et là, tu donnes grave envie !
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