Les griffes du sommeil est le premier tome de la trilogie Marcheurs de rêves, par Rozenn Illiano
Rozenn Illiano sort les bouquins tellement vite que j’ai pas le temps d’intercaler ses anciens livres de ma PAL entre deux de ses nouveautés, mais hé, on va pas s’en plaindre ! Après avoir commencé la trilogie Le temps des cendres avec Oracles, voici donc le début d’une autre trilogie appelée Marcheurs de rêves, et pour ceux qui connaissent son univers, on sait à peu près où on va mettre les pieds rien qu’avec ce titre. Enfin, c’est ce que j’ai cru.
On retrouve dans Les griffes du sommeil la famille St. John, qui fait joujou avec la magie des rêves depuis des générations, mais ça commence à sentir le roussi quand les rêves se mettent à déconner. Des « glitchs » apparaissent, des prunelliers agressifs sautent sur les visiteurs, et on commence à compter les victimes. Théodora, Charlie, Dorian, vont commencer à enquêter là-dessus mais ils se rendront vite compte qu’ils ont besoin d’aide.
Jusqu’ici les romans de Rozenn Illiano étaient liés par l’univers et les thèmes récurrents de l’autrice, mais comme ils sont tous indépendants j’étais arrivé à sauter de l’un à l’autre sans aucun souci, que ce soit dans l’ordre de lecture et les connexions entre tous. Les griffes du sommeil est le premier que je croise à vraiment essayer de rassembler tout ça dans une espèce de point de convergence, il récupère les personnages et fils narratifs d’Érèbe, de La maison des épines, Midnight City et un peu Oracles, et envoie tout ça dans un gros paquet cadeau vers une nouvelle aventure. Depuis que je lis Rozenn Illiano je me demande bien comment elle va mener son « grand projet » au bout tout en faisant des œuvres indépendantes, y’avait bien un moment ou on allait rassembler tout ça et aller quelque part, et je pense qu’on y va, là. Mais du coup là c’est plus tellement indépendant, c’est la première de ses histoires que je déconseillerai (vivement) comme point d’entrée dans l’univers, c’est quand même mieux d’avoir déjà lu les œuvres dont elle découle. Moi par exemple j’ai pas lu Midnight city et j’en suis ressorti un petit peu frustré.
Pour que ce soit quand même compréhensible sans avoir tout le bagage, l’autrice resitue tout le monde, elle donne les clés de chaque bouquin pour pouvoir continuer sereinement la lecture. Au fond ça fonctionne, on recompose et on s’approprie les personnages, mais ça fait des nœuds au cerveau et donne aux Griffes du sommeil un côté « résumé des épisodes précédents » que j’ai eu du mal à suivre (même en ayant déjà lu 3 des œuvres sur lesquelles on s’appuie ici). Ça part dans tous les sens, on parle des St. John, du cirque Beaumont, de Blackthorn Hill, des sorciers, d’Érèbe, de la cité de Minuit, etc… C’est dense, il y a plein de personnages, de conflits passés d’autres bouquins qui s’entremêlent avec d’autres conflits dont on ne sait toujours pas grand chose (Ne parlons pas de Bruno… Euh, non, de Saul). Finalement, tout ça fait de ce tome 1 une grosse passerelle introductive qui n’avance pas beaucoup sur ses enjeux propres.
Peut-être que les fans ou amateurs des grands univers étendus méga-référencés s’amusent beaucoup à recouper les bouquins, à trouver les clins d’œils, les généalogies, les personnages récurrents, mais ma mémoire pourrie et mon aversion à tout ce qui fait trop réfléchir font que ce genre de chose ne m’attire pas, parce qu’en général je m’y perds. Tout ça me largue dès que ça prend trop d’ampleur, qu’il y a trop de ramifications, et c’est certainement pas un problème du roman ou de l’autrice, c’est chez moi que ça coince, mon esprit s’éparpille et se noie là-dedans. J’aime me laisser porter par mes lectures, mais celle-ci avait un peu trop de turbulences à mon goût, loin de la fluidité que j’apprécie habituellement. C’est peut-être pour ça que mon personnage préféré, et mon accroche dans l’histoire, a été Samuel l’outsider, il se promène un peu dans son coin et fait ses trucs, catapulté au milieu de tout ça un peu comme moi.
Malgré ça, une fois qu’on a digéré un peu le Rozenn Literary Universe, il reste de belles choses avec évidemment le style et l’univers de Rozenn Illiano toujours très évocateurs, l’esthétique générale de ses ambiances qui a toujours une touche unique, et ses personnages coincés entre les mystères de leur héritage et les problèmes relationnels qu’ils rencontrent. La seconde moitié du livre décolle un petit peu et permet de vraiment se lancer dans le mystère de glitchs et de rêves qui partent en vrille, et puis on arrive à la fin et je reste un peu sur ma faim, c’était long mais on a pas beaucoup avancé, il faut attendre la suite de cette grosse introduction pour s’attaquer à tous ces mystères très intrigants.
Premier tome très introductif et récapitulatif, Les griffes du sommeil pédale très très fort pour regrouper l’univers entier de l’autrice dans un seul tuyau avant de lancer ça vers une intrigue qui démarre. Me voilà bien désolé d’avoir trébuché sur cette première marche pourtant certainement nécessaire à l’ambition de la trilogie, j’espère qu’une fois cette introduction passée on pourra se propulser dans un truc bien renversant dans le tome 2 à venir et voir ce que cache vraiment cet univers étendu.
Roman reçu en Service Presse de la part de l’autrice, que je remercie.
Lire aussi l’avis de : Snow (Bulle de livre), Laird Fumble (Le syndrome Quickson),
Couverture : Rozenn Illiano
Éditeur : Auto-édition
Nombre de pages : 560
Date de sortie : 9 Février 2024
Prix : 44€ (relié) / 25€ (broché) / 4,99€ (numérique)
Non, je vais le passer celui-là… un qui me tente, c’est « la maison aux pattes de poulet » 🙂
Ça me dit moyen, je suis pas client des relectures de contes
Je pense que ce n’est pas vraiment une relecture du conte, si j’ai tout bien compris 🙂
Il y a un moment que j’ai envie de découvrir la plume de Rozenn Illiano, mais j’avoue que sa bibliographie conséquente me fait un peu peur O.o
Idem ! J’ai envie de lire au moins un de ses romans, mais lequel ?
N’importe lequel des autres bouquins marchent, Oracles, Erebe, La maison des épines, Midnight city (apparemment), etc…
Si, tu balances plein de titres, alors, on aura l’embarras du choix ! Chouette
J’avoue qu’ayant lu tous les autres livres, j’ai adoré raccrocher les morceaux (bon ok je suis le truc depuis le début) et je n’attendais que ça !
Si tu arrives à lire *Midnight City* avant la prochaine sortie de l’autrice , tu rencontreras à nouveau Samuel 😉
Oui du coup ça m’a donné envie de lire Midnight city, déjà