La fin d’année 2022 était compliquée, et après avoir ramé sur Gideon la neuvième (et mis en pause cette lecture pour cause de mauvais timing), j’avais besoin d’un truc léger et fun. Ça tombait plutôt bien parce que sur ma liseuse trainaient plusieurs tomes des chroniques de St Mary de Jodi Taylor, qui a une très bonne réputation. Merci les soldes numériques. J’ai donc attaqué ce premier tome intitulé Un monde après l’autre (mais je sais pas pourquoi ce titre).
L’historienne Madeleine Maxwell est contactée pour passer un entretien à l’institut St Mary, et elle comprends assez vite que ce n’est pas un employeur comme les autres. Ici, les historiens voyagent dans le temps pour assister aux évènements qu’ils étudient en direct, la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie, une guerre mondiale ou même le crétacé, aucune limite, on y va et on explore. Mais tout ça n’est pas sans danger, on s’en doute. Alors que « Max » fait ses premiers pas à St Mary, elle fait connaissance avec les collègues mais découvre aussi les dangers qui menacent l’existence même de l’institut.
Le roman est fidèle à sa réputation, c’est une lecture divertissante et rapide au bon goût d’aventure. La protagoniste est jeune et assez bourrine, elle envoie de la vanne par paquet de 12 avec une narration à la première personne savoureuse. Elle m’a fait penser à Tori Dawson dans son ton et son côté fonceur, elle a un côté « héroïne d’urban fantasy » assez typique (du haut de mon immense connaissance du genre). C’est en grande partie ce qui donne le ton dynamique et fun de la lecture. Avec elle on va faire la connaissance de l’institut St Mary et des gens qui constituent les différentes équipes d’historiens, techniciens, etc… Mais parfois tout va un peu trop vite pour correctement caractériser les personnages secondaires, faut un moment pour situer les gens, et certains meurent sans même qu’on soit arrivé à ce stade. Oui, on meurt beaucoup à St Mary, ça a pas l’air reposant comme boulot. Au final y’a deux ou trois personnages qu’on parvient tant bien que mal à saisir, mais c’est assez laborieux, sans parler de la romance-surprise qui débarque de nulle part avec pour point d’orgue une séance de galipettes express et bourrine sur le capot de la voiture accidentée qui attend la dépanneuse.
Le rythme de l’histoire est donc soutenu, le roman a une structure un peu éclatée car on a parfois l’impression de lire plusieurs épisodes d’une série télé à chaque chapitre. On va à telle époque, paf aventure, on va à telle autre époque, paf suspense, on va a telle autre époque, paf bagarre ! Et on mettra assez longtemps pour retrouver une intrigue générale qui fait sens à l’échelle du bouquin entier. C’est pas un défaut en soi, ça m’a pas posé de gros souci, on reste porté par le rythme et le ton de la narration dans ce petit rollercoaster, mais c’est à noter. Malheureusement, l’intrigue globale en question est un peu confuse, on fonce tellement qu’on prend jamais le temps de poser clairement des enjeux narratifs, la menace qui commence à se faufiler entre les pages est bien légère, j’ai pas bien compris les tenants et aboutissants de cette affaire à part « y’a des gens ils sont méchants et ils veulent pas qu’on fasse ça ».
J’ai apprécié cette lecture, franchement, ça va vite, c’est frais et entrainant, c’est fun et relativement original, mais faut avouer que plein de trucs sont maladroits ou survolés là-dedans. L’aspect SF/ Voyage dans le temps a laissé toute rigueur au vestiaire, les gros lecteurs de SF y trouveront certainement pas leur compte de ce côté-là. On part explorer le temps avec la grosse machine rigolote mais les règles qui régissent tout ça sont pas vraiment établies et le peu qu’on met en place est contredit deux chapitres plus loin. Attention il faut rien changer à l’histoire et rester juste spectateur, ah tiens, pour infiltrer cet hôpital de guerre où il doit se passer un truc, on va tous se faire recruter comme soignant ou brancardier… Ah ben oui, aucun risque d’influer sur la vie de quelqu’un comme ça, vraiment, c’est safe, pas de souci. La logique du truc est quand même souvent assez déconcertante. Je vous laisserai apprécier également le twist que Max découvre avec une pomme de pin, c’est spectaculairement capillotracté.
Ce premier tome des Chroniques de St Mary s’apprécie presque malgré lui, y’a quelque chose dans son concept et sa protagoniste qui accroche le lecteur, un coté fonceur qui est tout à fait indiqué pour une lecture détente où on pose le cerveau. Mais l’exécution est maladroite, l’intrigue globale ne tient sur rien, elle est pleine d’incohérences et de trucs glissés sous le tapis, j’espère que les suites sont un peu plus solides sinon ça va être pénible.
Lire aussi l’avis de : Zina (Les pipelettes en parlent), Lianne (De livres en livres),
Couverture : Zoe Foster
Traduction : Cindy Colin Kapen
Éditeur : Hervé Chopin Éditions
Nombre de pages : 350
Sortie : 8 Février 2018
Prix : 14,50€ (broché) / 3,99€ (numérique)
Quand ce tome 1 est sorti j’étais hyper intéressée. Puis j’ai pris connaissance de la longueur de la série et j’ai freiné complètement. Finalement je ne regrette pas. Si l’intrigue commence de manière bancale ça n’est pas pour moi.
Rien que le fait d’avoir autant de tomes traduits, je m’attendais à un truc excellent, mais c’est effectivement bancal sur plein de points
La série s’améliore dans les tomes suivants, notamment sur les enjeux globaux. Il y aussi certains personnages qui deviennent plus construits et attachants. Il y a même certains tomes que j’ai trouvé poignants. Mais ça reste bordélique et il faut suspendre son incrédulité bien attachée par les pieds et les jambes à un tronc très solide. Et le grand plaisir de lecture reste de suivre Max et les autres dans leurs tribulations diverses et variées dans des épisodes de l’histoire toujours plus cool les uns que les autres.
Pauvre incrédulité XD
J’ai pas du tout accroché perso, c’est incohérent, ça manque d’approfondissement et j’ai détesté la romance.
Ouais, la romance était pas du tout convaincante, voire un peu creepy parfois
Je ne pensais pas voir cette série chez toi, car je la trouve un poil trop Young Adult. Tu me confirmes, même si cela t’a plu mon impression
J’ai pas eu vraiment de sentiment YA spécifique, juste une histoire un peu baclée
Hello, non pas de YA du tout ici, en tout cas, je n’y ai pas rien vu des codes du YA sur les 4 ou 5 tomes de la série que j’ai lu.
En effet, c’est vraiment de la lecture de plage mais même dans le genre, c’est assez limité. Les principaux défauts sont à mon sens l’héroïne qui au final n’est jamais prise en dépourvue finalement (en vouloir en faire une femme forte ok mais il faut rester crédible avec son background d’historienne notamment), les autres personnages qui lui sont dévoués pour des raisons qui restent inconnues et en effet une histoire avec des enjeux peu crédible également.
Au final, j’ai abandonné en cours de route.
Ecrire en écriture inclusive rend votre blog illisible, adieu donc !
Bye bye !
Lecture en mode divertissement on éteint le cerveau donc ? Bon je vais passer mon tour, mais peut-être pour les ados de neveux et nièces ^^
Ping : Les chroniques de St Mary T1: D’un monde à l’autre