Légendes & Lattes de Travis Baldree a fait pas mal de bruit chez les anglophones mais je me suis retenu de le lire en VO, parce que je savais que la VF arrivait et que Stéphanie Chaptal allait me taper sinon. Et ça tombe bien parce que dès sa sortie en France, j’ai reçu le bouquin de la part de l’éditeur que je remercie. Préparez-vous une petite boisson réconfortante de votre choix, ça va être cool.
On suit Viv, Orc bourrine qui en a marre de bourriner des missions de mercenaires, puis elle a mal au dos, c’est relou. Alors elle décide de se reconvertir, elle va ouvrir un café, dans une ville où personne ne connaît le café. Il faut trouver le local, faire les travaux, trouver des employés, trouver des clients, et toutes ces choses auxquelles elle a pas forcément pensé. L’important dans tout ça, c’est déjà de bien s’entourer, parce que si ouvrir un café est pas le même challenge que tuer des monstres, y’a quand même quelques obstacles en chemin.
Le problème quand un bouquin est précédé d’une telle réputation, c’est qu’on a beaucoup d’attentes, on peut être un peu déçu parce qu’on s’en était fait des idées dingues et que finalement c’est juste « un bon bouquin ». Heureusement, c’est pas du tout le cas ici, parce que Légendes & Lattes est une putain de petite merveille de douceur et de bienveillance, qui m’a fait énormément de bien au moment où je l’ai lu. Oui je sais, ce paragraphe était salaud, c’était juste pour vous faire peur.
On va suivre l’installation de Viv de manière très linéaire et « plan-plan », elle va acheter une vieille grange pourrie, la retaper, commander une machine, du café, ouvrir, servir des clients, s’améliorer, revoir des trucs, ajouter des éléments à la carte, engager de l’aide. Quand on est habitués aux enjeux de fin du monde et de grands héros héroïques, on peut avoir peur de trouver ça chiant, mais en fait jamais. J’ai fini ma lecture en moins de deux jours, c’était parfait. Ce qui m’a porté sur le bouquins ce sont les protagonistes, les rencontres, la force qui émane de ce casting qui se constitue sous nos yeux, ces personnages qui se soutiennent et apprennent à s’écouter. Il y a d’abord Cal, taciturne charpentier. Il y a Tandri la succube, Bouton le pâtissier de génie, et plusieurs autres qui vont devenir le noyau dur de ce coffee shop. La communauté. La famille.
Mais Légendes & Lattes c’est aussi une atmosphère. Comme dans un vrai café, il faut poser l’ambiance, mettre les bons éléments aux bons endroits pour qu’on se sente chez soi et qu’on veuille y rester. Travis Baldree fait ça dans sa prose. On plonge dans ce lieu avec nos personnages, on ressens ce café avec ses odeurs, sa déco, ses bruits, ses habitués. Quand il nous parle des réalisations de Bouton, et bien ON A TELLEMENT ENVIE DE LES MANGER ! Finalement, ce roman est comme votre bistrot préféré, on s’y sent bien accueilli, on trouve sa place dans un coin et on profite.
Bon, je parlais plus haut d’intrigue simple, mais faut pas croire, on a quand même quelque chose de satisfaisant. L’auteur distille dans sa trame pas mal de clichés attendus dans ce genre d’histoire, on voit arriver le racket de la mafia locale à des kilomètres par exemple, mais ce sont des archétypes avec lesquels Baldree s’amuse. Pourtant, au final on a quelque-chose qui certes parait léger, mais qui a réussi à poser l’air de rien tout un univers, des personnages et quelques intrigues finement ciselées. Il y a juste ce qu’il faut pour rythmer l’aventure de manière précise et donner la bonne dose de tension. Parfois, faire simple peut être complexe, et je pense qu’il faut pas négliger le parfait équilibre de cette histoire qui arrive à nous arracher des sourires et quelques larmes, à rythmer des questions et des révélations, tout en nous attachant à son casting et ses personnages.
En lisant les retours sur ce bouquin, je m’en étais fait l’image d’un Becky Chambers fantasy, et j’ai effectivement eu un peu le même feeling que pour L’espace d’un an avec cette bande de personnages qui essayent de se comprendre, veillent les uns sur les autres dans cette ambiance « chill ». La différence c’est simplement que c’est de la fantasy… Donc c’est évidemment beaucoup mieux !
Roman reçu en Service Presse de la part de l’éditeur Ynnis, merci à eux.
Lire aussi l’avis de : René-Marc Dolhen (noosfere), Le nocher des livres, Stéphanie Chaptal (outrelivres),
Couverture : Carson Lowmiller
Traduction : Stéphanie Chaptal
Éditeur : Ynnis
Nombre de pages : 320
Prix : 19,95€ (broché) / 11,99€ (numérique)
Faut vraiment que je lise ce bouquin il me fait envie depuis longtemps, juste dommage pour le prix en numérique j’aurai bien craqué sur ce format de base
Ouais, 10 euros c’est mieux que 12, mais ça reste raisonnable à côté des 15-16 euros de certains autres éditeurs.
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Il m’avait fait de l’œil, ce bouquin (et c’est rare pour du Young Adult). Tu me certifies que c’est hopepunk mais jamais chiant ? J’avais lu « Château-l’Attente » dans le même style, mais je l’avais trouvé beaucoup trop décousu pour réellement m’intéresser.
J’ai commencé à le lire cette semaine, et vraiment c’est le rendez-vous que j’attends chaque soir, comme on anticipe le moment où on se pose autour d’une bonne tasse de thé (oui, je suis team thé, mais je me régale quand même ^^)
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