Ah, les héros qui se réveillent amnésiques au début de l’histoire, super, on nous l’avait jamais faite celle-là ! Bonjour l’originalité ! Et y’a un vieux sorcier qui va leur amener une épée magique aussi, non ?… Pas du tout ?… « Ta gueule et lis » ?… Bon d’accord…. Nous avons donc là le premier livre de Gabriel Katz dont j’avais beaucoup aimé le roman Aeternia. La suite de ce dernier se faisant légèrement attendre (sortie fin Août), j’ai attaqué la première trilogie du monsieur, Le puits des mémoires, qui sort en « pas lourd » chez Pocket.
Si vous êtes très perspicaces et avez un talent pour lire entre les lignes, vous aurez déjà compris que dans ce roman, on retrouve des héros amnésiques. Nils, Olen et Karib se réveillent dans les décombres d’une sorte de chariot pénitentiaire accidenté, où ils étaient transportés dans des petits box en bois tout pourris. Ils vont donc se barrer vite fait et se retrouvent fugitifs sans savoir pourquoi, et d’ailleurs ils ont même inventé leurs noms vu qu’ils n’en avaient plus. Les choses vont se compliquer quand ils découvriront que leurs geôliers et poursuivants sont des woltaniens, des soldats étrangers qui retournent le pays pour les retrouver, risquant quelques embrouilles diplomatiques et, si ils y mettent un peu de bonne volonté, une bonne vieille guerre.
Pourquoi sont-ils poursuivis ? Qu’ont-ils de si spécial pour que leur simple recherche chamboule autant le pays tout entier ? D’où viennent les talents particuliers dont chacun fait preuve ? Oui, le coup de l’amnésie est un ressort scénaristique tellement utilisé qu’on se demande comment ça peut encore prendre, mais pour le coup ça marche grâce à une excellente gestion du rythme et du mystère. Le suspense se trouve à la fois sur le plan personnel par rapport à nos héros, et sur le plan politique avec les relations entre Woltan et Hélion. Gabriel Katz nous fait découvrir son histoire à travers plusieurs tranches de la société : Les paysans, les militaires, les nobles… Et nous donne une vision globale de son univers tout en restant léger et subtil, pas de lourdeur ou d’explication superflue ici, l’auteur avait déjà cette fraicheur et cette efficacité redoutable que j’avais appréciées sur Aeternia.
Le livre est aussi agréable grâce à la dynamique de ses personnages et des relations qu’ils tissent. Nils, Karib et Olen se posent des questions, hésitent sur la marche à suivre, ne sont pas toujours d’accord mais leurs discussions et leurs dialogues fonctionnent très bien. Ils ne manquent pas d’humour aussi, entre le côté gentil bourrin de Karib, le cynisme de Nils et le cœur d’artichaut d’Olen, les trois se complètent et forment une équipe soudée tout en ayant des profils très éloignés des archétypes du genre. Encore une fois, j’apprécie un roman pas extrêmement complexe mais avec une écriture directe qui déroule son univers progressivement et subtilement, des personnages auxquels on s’attache et une énergie positive communicative.
Le monde dans lequel on évolue est un univers médiéval fantastique assez classique, où on croisera des nécromants, des bestioles féroces et des sortilèges puissants (on se doute que leur amnésie n’est pas due à une balle perdue…), rien de foncièrement original mais juste ce qu’ils faut pour cadrer cette aventure. Ceux qui aiment un univers dense et fouillé s’ennuieront peut-être mais ce n’est pas ici le propos. Le roman raconte une traque, une fuite constante donc il est logique qu’on ne s’attarde pas trop, et ça donne d’ailleurs une bonne dynamique à l’action générale.
C’est un premier tome de trilogie donc nous n’avons pas toutes les réponses à la fin. Le livre se tient pas mal tout seul mais on regrette un peu que l’intrigue principale n’ait pas avancé plus que ça. Même si le rythme de l’aventure est très satisfaisant, à la fin le club des amnésiques a quelques pistes mais tout est encore très flou, ce premier tome tient donc plus de l’introduction… Une vachement bonne introduction, mais une introduction quand même… Je suis très curieux de voir où la suite va nous amener, suite qui attend déjà gentiment sur la bibliothèque. Patience…
Ce premier tome du puits des mémoires est une très bonne entrée en matière pour cette trilogie, une aventure réjouissante et dynamique, des personnages excellents et une ambiance de mystère sombre qui se dévoile au fur et à mesure. En deux lectures, Gabriel Katz grimpe dans le groupe très fermé des « toi dès que tu publies un truc, ça atterrit direct chez bibi », mais attention, cette place se mérite et il faudra jouer serré pour la conserver.
Lire aussi l’avis de : Blackwolf (blog-o-livre), Imaginelf, Emelina, Dup (Elbakin) (ou Book en Stock aussi, c’est la même…)
Eh bien, la suite n’est pas mal du tout….
Je devrais pas tarder à vérifier ça, mais je suis plutôt confiant pour le coup
Ça fait longtemps que les romans de l’auteur me font de l’œil, je vais surement me laisser tenter d’ici peu par « Aeternia » Merci pour la critique qui donne une fois encore très envie 🙂
Aeternia est une valeur sûre, puis le second tome sort tout bientôt, tu pourras tout te faire d’un coup !
J’aimerais avoir ton talent pour écrire les chroniques ! C’est à la fois drôle et pertinent. Gabriel Katz me fait le même effet, c’est simple et efficace. Je pense que je vais me faire une session de ses romans à la rentrée avec les tomes 2 d’Aeternia et du puits des mémoires.
Ps: Merci pour le lien 😉
Merci beaucoup 🙂
Je suis tout à fait d’accord sur ta description de l’écriture de Katz : simple et efficace
Je découvre ton blog et je me demande comment j’ai fait pour passer à côté ! J’aime beaucoup la fantasy, et je pense que tu vas me donner de nombreuses envies littéraires! Je suis actuellement en train de lire havrefer 2 que j’adore! Je note ton blog dans mes favoris et je repasserai te lire très bientôt !
PS : Concernant le PdM, je suis contente de savoir que ce premier opus t’ait plu !
Merci Hélène !
Content que tu apprécies mes divagations. Je ne regarde pas beaucoup de bouktuberies mais les tiennes atterrissent souvent sur mon écran.
Je n’ai pas lu Havrefer 2 parce que j’ai pas du tout accroché au 1 (doit y avoir la critique quelque part dans le coin)
PS : Il est prouvé scientifiquement que ceux qui n’aiment pas le PdM n’ont pas de cœur XD.