J’ai commencé avec beaucoup de plaisir la série Olangar de Clément Bouhélier mais avant même que j’ai pu me pencher sur la suite, l’éditeur Critic m’a capturé pour me mettre dans les pattes Le pacte de sang, roman d’horreur de l’auteur mais qui n’a rien à voir avec Olangar. Bon je suis consciencieux alors on va quand même goûter.
De nos jours, le personnel d’une start-up lyonnaise va dans la joie et la bonne humeur se farcir une semaine de séminaire « team-building » en Bretagne, déjà moi on me fait ça je démissionne direct. Non mais sans déconner, la Bretagne… Pfff… Bref, la semaine touche à sa fin mais une des dernières soirées de folies du séjour se déroulera dans un château abandonné, ce même château où, 700 ans auparavant, deux chevaliers en fuite se sont réfugiés. Mais au XIVe comme au XXIe siècle, c’était pas une bonne idée, y’a un truc pas frais qui se balade dans le coin.
Un groupe, un lieu clos, un monstre qui a la dalle, Le pacte de sang est très très classique par bien des aspects, on retrouve des archétypes forts du cinéma d’horreur ou simplement du « film de monstre ». Un groupe déjà pas mal tendu qui se retrouve vite à devoir gérer un truc pas vraiment naturel, et dont le nombre va bizarrement diminuer au fur et à mesure du massacre. On a peut-être déjà lu ça, ou en tous cas on a tous déjà regardé ça, mais Clément Bouhélier le fait très bien, ce qui fait de ce roman un divertissement tout à fait plaisant à découvrir avec ses 250 pages qui filent à toute allure et se termine en un jour ou deux. On regrettera peut-être que ça aille trop vite, qu’on ait pas tant de « confrontations » que ça, mais c’est peut-être aussi ça qui fait sa force.
Le contexte du groupe et la galerie de personnages parleront à beaucoup de monde. On a une boite dont les employés sont déjà pas mal tendus en temps normal, entre l’ambiance pas vraiment joyeuse et la vente de l’entreprise à un groupe parisien qui va venir fourrer son nez dans les différents services, avec en bonus les filles de la patronne qui sont là par piston mais sont pas forcément compétentes ou de bonnes volontés, dès le début ça tire un peu la gueule. Et quand ça commence à saigner (oui, ça saigne pas mal), on va devoir changer ses priorités, voir les caractères qui ressortent, qui s’affirment ou qui s’effondrent. Plusieurs personnages auront un élément de background qui va orienter l’histoire, une relation ou un conflit qui va ressortir au milieu de tout ça, apportant juste ce qu’il faut de personnalité et de richesse pour que tout s’articule merveilleusement bien.
Petit avis personnel sur un détail : je trouve ça hyper dommage de dévoiler la nature du monstre dans la préface et la quatrième de couv’, ça aurait eu, je pense, énormément plus d’impact de réaliser la chose au fil du roman. Puis globalement arrêtez de faire des préfaces qui dévoilent des trucs du bouquin, c’est quand même un peu bête. Oui on s’en doute, on a des petits indices par ailleurs, mais il y a quand même une progression dans la découverte de cette révélation, c’est un pivot qui va amener une résolution inventive et amusante. Malgré tout ça on dévore le bouquin quand même, on nous propose d’alterner avec plusieurs époques pour comprendre l’évolution des lieux avec l’histoire de ces deux chevaliers au XIVe siècle, ou de ces soldats au XVIIIe siècle, tout fonctionne bien, s’articule bien, c’est simple mais ça marche. On est dans l’efficacité et le page-turner, mais attention y’a du sang, de la bidoche, de la tripe et du vomi, on est pas ici pour cueillir des marguerites.
Avec Le pacte de sang, Clément Bouhélier nous propose une histoire d’horreur courte, classique mais bougrement efficace. Il nous sert un joli steak saignant accompagné de son petit rouge bien âpre, bon appétit.
Roman reçu en Service Presse de la part de Critic, que je remercie.
Couverture : Sébastien Annoni
Éditeur : Critic
Nombre de pages : 256
Date de sortie : 19 Avril 2024
Prix : 20€ (broché)
Ça me donne bien envie ! Si je mets la main dessus, ça partira en lecture ! Merci.
De rien ! Et bonne lecture !
J’ai beaucoup aimé découvrir une nouvelle facette de l’auteur. Il maîtrise très bien les codes du genre.
Oui c’est super efficace
Il me tente bien, celui-ci !
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