Ça y est, c’est la guerre, on va pas y couper ! Après La moitié d’un roi et La moitié d’un monde, Joe Abercrombie termine sa trilogie de la mer éclatée avec La moitié d’une guerre, le titre annonce déjà la couleur, ça va trancher.
Comme pour les deux précédents épisodes, on découvre cette histoire à travers de nouveaux protagonistes tout en recroisant les anciens au fil de l’aventure. Le premier de nos petits nouveaux est Raith, le porteur d’épée du roi Grom-gil-gorm, élevé et entrainé pour botter des culs et pas trop se poser des questions. Nous suivrons également Skara, princesse héritière du Trovenland au moment où l’armée du Haut-Roi déboule pour saccager le pays. La jeune femme va s’enfuir et trouver refuge auprès des pays voisins qui participent aussi à la rébellion. En tant que seule héritière et donc nouvelle reine du Trovenland, elle organisera la résistance aux côtés de Grom-gil-gorm et Uthil, les rois des deux autres pays de l’alliance.
C’est donc bel et bien une guerre que nous avons sur les bras. Le Haut-roi essaye de balayer les trois pays rebelles qui ne se soumettent pas à son autorité, et nous suivrons les évènements du point de vue des défenseurs. Le lecteur ira du cœur des batailles aux salles de conseil, alternant ainsi l’action guerrière pure et les négociations, trahisons et autres joyeusetés politiques qui font la moitié d’une guerre. Pour bien nous immerger dans son conflit, c’est par des personnages excellents que l’auteur s’impose à nous. Pour garder sa formule de récit initiatique, c’est encore une fois des ados que nous suivons, sans pour autant en faire une histoire pour adolescents seulement puisque le livre contient son lot de violence, d’épique et de drames pour plaire à tout amateur de fantasy épique.
En plus de Raith et Skara, nous aurons aussi des chapitres du point de vue de Koll, l’as de la grimpette de La moitié d’un monde qui est maintenant apprenti ministre. Son arrivée dans l’âge adulte s’accompagne d’un déchirement entre deux voies opposées qui s’ouvrent à lui, et il va devoir choisir. Ces trois héros sont encore une fois très attachants. Skara explore le côté diplomatique en découvrant ses responsabilités de reines et le poids qui repose sur ses petites épaules tandis que Raith commence à voir le monde par lui-même, au-delà de la culture guerrière mono-neuronale qu’on lui a inculquée.
Comme dans le second tome, nos nouveaux protagonistes vont se retrouver inclus dans l’entourage des héros des livres précédents, on reverra donc Yarvi, Épine, Brand, Rine et tous les personnages qu’on connait (et qu’on aime). Ce principe fonctionne toujours aussi bien, on recroise tout ce beau monde alors qu’ils ont surmonté leurs épreuves et apparaissent désormais quasiment adulte, c’est au tour des nouveaux de suivre ce chemin mais ça ne sera pas toujours une partie de plaisir. On arrive au final avec une galerie de personnages bien fournie, et on les connait tous, et on les comprend tous. L’auteur nous parle ainsi des aléas de la vie, puisque les parcours de chacun s’éloignent toujours de ce à quoi ils se destinaient, mais on fait avec et on continue.
Et puis il y a l’action, l’épique, l’aventure. Cette guerre sera une succession de scènes marquantes, parfois exaltantes, parfois déchirantes. Joe Abercrombie nous emmène dans une épopée rythmée où les actes héroïques et les coups du sort s’enchainent, on ne lâche pas le livre une seconde, à part quand il faut manger ou dormir, question de survie. Des personnages exceptionnels, des enjeux dramatiques, de l’action, de la tension, de l’humour, du rythme, tout est dosé à la perfection. L’auteur termine avec La moitié d’une guerre une trilogie vraiment épatante, plus solide et mieux structurée que sa saga précédente. Il me tarde de voir ce qu’il nous réserve à l’avenir.
Lire aussi l’avis de : Blackwolf (Blog O Livre), Herbefol (L’affaire Herbefol),
ALlez, tu m’as convaincue! Je laisse de côté la trilogie « Srrvir froid » et je vais basculer sur celle de la mer éclatée. Je suis certaine de gagner au change!
Merci
Ça dépend si tu préfères le grimdark bien nihiliste ou les choses un peu plus « positives », mais de ce que tu m’as dit avant, oui, je pense que ça t’ira mieux
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