On est confinés mais j’en ai rien à foutre, moi je vais dans l’espaaaaaaaaaaaaaaaaaace ! Bon, pas pour de vrai, je vais dans l’espace affalé sur mon canapé, mais c’est la puissance de l’esprit, tout ça… J’en suis donc au cinquième tome de la saga Honor Harrington et nous avions constaté une petite fatigue/routine qui risquait de plomber la série. Voyons un peu où ça va.
La guerre fait rage entre Manticore et Havre, mais Dame Honor Harrington est loin du front cette fois. En effet, elle est exilée sur Grayson et profite de son statut de grosse bourgeoise pour se remettre de son traumatisme à la cool dans son fief. Mais certains Graysonniens voient toujours d’un mauvais œil qu’une femme occupe un poste aussi important dans leur société, les bigots et autres conservateurs vont essayer de se débarrasser d’elle, parfois un peu violemment. Mais Honor n’en a pas fini avec l’armée pour autant, il semblerait que la guerre s’obstine à la suivre où qu’elle soit. Elle va devoir reprendre les commandes d’un vaisseau, ou deux, ou plus…
Après un quatrième tome qui a cassé un peu les codes et laissait entrevoir un renouveau, voilà que l’auteur retombe la tête la première dans sa formule « classique » (jusqu’à maintenant) : Une grosse moitié de bouquin pour mettre en place une intrigue politique et une fin en badaboum de torpilles et de gros vaisseaux qui font des tonneaux dans l’espace. Cette fois on a donc deux trames séparées qui tombent sur Honor : une locale avec les conflits politiques internes à Grayson en mode « J’aime pas qu’une femme dirige un fief, Dieu n’est pas content alors je vais te buter », et la guerre Manticore-Havre qui va se diriger vers la planète d’exil d’Honor pour nous livrer le minimum syndical de combat spatiaux.
Le personnage d’Honor est toujours aussi impressionnant, monolithique et accrocheur. Elle se remet de ses émotions mais doute énormément de ses capacités à reprendre le commandement d’un vaisseau. Évidemment, les circonstances ne vont pas vraiment lui laisser le choix et on sait très bien qu’elle va y retourner. On a une phase très habituelle de « je récupère un nouveau commandement et fait connaissance avec mon nouvel équipage qui, o surprise, comporte quelques têtes connues ». Tout ce côté est chouette mais déjà très redondant par rapport aux tomes précédents. Mais en plus on a le côté « Direction d’un fief Graysonnien » qui n’a pas réussi à m’accrocher, je me demande toujours comment on propulse une héroïne militaire en dirigeante d’un pays étranger, et le côté très bourgeoisie seigneuriale n’est pas vraiment passionnant (et pourra faire grincer des dents les plus à gauche des lecteurs).
Mais le plus gros défaut de ce tome, qui a l’air de prendre de plus en plus d’importance au fur et à mesure qu’on avance dans la série malheureusement, c’est que l’auteur passe beaucoup de temps à se vautrer dans les explications et développements politiques de son univers. Et il faut bien reconnaitre que dans l’exercice, David Weber n’est pas le plus fin de la classe. Ses mises en place politiques, au-delà de la place énorme qu’elles prennent dans l’histoire, sont très peu subtiles. Ses méchants sont tous trèèèèès méchants, les antagonistes politiques sont tous des énormes salauds rétrogrades contre les gentils progressistes. C’est à une échelle personnelle qu’on pourra retrouver quelques chouettes moments dans l’entourage de Honor, avec son équipage ou le majordome de l’extrême MacGuiness. Certains événements tragiques vont aussi se révéler poignants et révoltants, ce qui permet d’avoir une autre accroche émotionnelle pour le lecteur.
Ce qui pouvait passer dans les tomes précédents, l’installation boursouflée, est ici beaucoup plus problématique… Parce que la partie combat spatial qu’on attend tous, le feu d’artifice prenant et jouissif qui motive votre serviteur à se taper 300 pages de politique balourde, elle est réduite à une pauvre escarmouche torchée en 70 pages. Et j’étais un poil déçu. Ce qui semble être l’orientation future de la saga va complètement a l’opposé de ce que j’ai aimé dans mes premières lectures de Honor Harrington, des combats spatiaux, du suspense, de l’action, tout ça a l’air de se noyer dans des intrigues politiques pas très fines. Je vais peut-être aller voir ailleurs moi.
Ce serait dommage, les tomes 6 et 8 sont très bons (le 7 un peu moins) 😉
Je dramatise un peu pour l’effet, mais en fait j’ai déjà le 6 donc je le lirai un jour 🙂
J’ai moins aimé aussi mais j’ai trouvé quand même agréable ce tome.
La politique devient quand même de plus en plus présente avec des personnes du Havre que l’on suit sur plusieurs tomes.
Pour ma part, je te recommande quand même la suite, en tout cas jusqu’au 9 (je commence le 10 la).
Les dirigeants de Havre ça devient quand même très caricatural, si on suit encore ça j’espère que ça va un peu changer
Tu nous diras! Ça ne m’a pas choqué personnellement…
je vais le lire quand même, mais avec un peu moins d’attentes. 😉
Même ressenti ici, si le prochain m’ennuie je laisse tomber le cycle!