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Élévation, King plane

Allez, un petit effort, je rattrape mon retard sur les parutions de Stephen King ! Mais pour que l’effort ne soit pas trop insurmontable en ces temps de « j’ai pas trop le temps », j’ai tapé dans la novella sortie récemment chez Le livre de poche : Élévation. C’est petit, c’est léger, ça passe tout seul.

Ce petit bouquin nous raconte la bizarrerie qui arrive à monsieur Scott Carey : Il perd du poids. Mais pas comme le super-régime de ton oncle, non. Scott perd du poids tous les jours sans que sa silhouette ne bouge, comme si la gravité autour de lui diminuait constamment. Son problème c’est que fatalement, au bout d’un moment, il va arriver à zéro. Et ça pue du cul. Donc il va en parler à son copain qui est médecin à la retraite, mais évidemment y’a pas trop de médicament pour soigner ça. En parallèle de ce petit souci de balance, Scott aimerait bien devenir un bon voisin avec les deux femmes qui se sont installées à côté, mais leur chien chie sans arrêt sur sa pelouse et elles ont pas l’air très concernées par la chose. Il va quand même essayer de faire quelque chose, mais en se confrontant à ce couple, notre poids-plume va réaliser quelques petites bizarreries dans le comportement des habitants face à ces deux femmes mariées.

Comme souvent chez Stephen King, l’aspect fantastique de sa petite histoire (la perte de poids bizarroïde) n’est qu’un prétexte pour farfouiller les interactions d’une mini-communauté. Et ce petit bout de Castle Rock conservateur confronté à l’arrivée de deux lesbiennes mariées va finalement être le cœur du sujet ici, et c’est quand même très bien fait. C’est cool parce que l’auteur connait bien le cœur des ploucs, sans les juger, sans manichéisme, King met en évidence les réactions primaires d’une communautés devant ces étranges créatures venues d’un autre monde : Les homosexuels mariés. Bien sûr au milieu de tout ça il y a les histoires personnelles, ce restaurant qui ne décolle pas, ce marathon qui fait tant de bruit, ces chiens qui font caca partout. Des histoires très humaines finalement.

Et cette histoire de perte de poids alors, qu’est-ce que ça fout là ? Ben on sait pas trop, mais c’est cool, parce qu’elle met le protagoniste dans un certain état d’esprit qui va lui permettre de regarder tout ça avec un peu de recul, il va s’élever un peu (Oh, je viens de comprendre ! Wouhou !). Le compte à rebours de la balance pourrait faire monter une tension sordide, un rapprochement inexorable de la mort ou de l’inconnu qui plonge le monde dans le chaos et l’horreur. Quoi, tout le monde dit que Stephen King est le maître de l’horreur non ? Ben raté. Élévation a une ambiance feel-good assez marrante malgré son propos, Scott plonge dans une espèce d’euphorie qui fait baigner le bouquin dans la bonne humeur et j’ai beaucoup apprécié ce petit contre-pied inattendu.

Élévation est une petite lecture réjouissante, du King classique dans le contenu mais un vrai optimisme communicatif qui lui donne cette saveur particulière. King n’est toujours pas le maître de l’horreur, il est le maître, point.

Lire aussi l’avis de : Le chien critique, Célindanaé (Au pays des cave trolls), Lune (Un papillon dans la lune), Gromovar (Quoi de neuf sur ma pile ?),

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Cet article a 3 commentaires

  1. Lutin82

    Belle élévation!
    je te voyais plus terre à terre avec la fantasy (bon, mon jeu de mot est tout pourri, je sors).
    Oui, King est le maître!