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Dragon Age The Veilguard, Mage effect

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Ces dernières semaines, j’ai « légèrement » diminué mon temps de lecture, c’est évidemment à cause de Dragon Age The Veilguard qui m’a bien occupé. Ce jeu est le quatrième opus de la saga Dragon Age, et fait suite à Dragon Age Inquisition, spécifiquement à ce qui se passe dans la dernière extension Intrus, qu’on va éviter de spoiler mais vu que c’est partout dans les trailers, on fait c’qu’on peut hein.

Vous incarnez Rook, protagoniste recruté.e par un certain Varric pour traquer Le loup implacable, un ancien dieu elfique qui prépare un rituel pour détruire le voile qui sépare le monde physique et l’immatériel. S’il y arrive, le monde sera envahi par des démons et toutes sortes de saletés, donc vaut mieux l’arrêter ! Vous y arrivez à peu près, mais dans la manœuvre, deux autres divinités extrêmement puissantes s’échappent de l’immatériel et ce sera à vous de les arrêter. Vous aurez évidemment besoin d’aide donc vous partirez dans la joie et la bonne humeur recruter une équipe aux talents particuliers pouvant vous aider à vaincre ces dieux, les engeances qu’iels ont amenées dans leurs bagages et leurs serviteurs humains ou Antaams. Ça va être sportif.

Je vais pas vous en faire des tartines sur les détails techniques ou le gameplay, je suis pas un testeur JV. C’est un RPG d’action très jouable, très moderne, très fun, plus linéaire que les mondes ouverts précédents mais avec une touche d’exploration qui pousse à fureter à droite à gauche. Et c’est un des plus beaux jeux que j’ai jamais vu, avec une DA marquée, une technique quasiment irréprochable et aucun travers débile que l’industrie du jeu vidéo moderne a essayé de nous faire avaler ces dernières années. Voilà. Le studio et l’éditeur ont fait le taff. Et là, comme on l’a vu sur les internets, votre appréciation du jeu dépendra de vos attentes et de vos goûts. Si vous ADOREZ le premier jeu beaucoup plus tactique et trouvez que le virage action que le studio opère (DEPUIS LE DÉBUT) est un outrage, vous allez être fâchés. Si vous ADOREZ la direction artistique réaliste du premier jeu et trouvez qu’une DA moderne est un outrage, vous allez être fâchés. Si vous pensez savoir ce qu’est Dragon Age et trouvez que « C’est pas ça Dragon Age« , vous allez être fâchés, mais en plus, vous avez tort.

Depuis Dragon Age : Origins, et sur les deux séries majeures du studio que sont Mass Effect et Dragon Age, Bioware a toujours poussé vers une modernisation de son gameplay, une modernisation partagée, passant des features de gameplay d’une saga à l’autre, donnant aux productions du studio une direction commune cohérente et moderne. Parfois c’est plus ou moins réussi, plus ou moins apprécié (comme l’open-world d’Andromeda et Inquisition), parfois on revient sur des choix, mais le studio pousse toujours vers l’avant, essaye de sortir d’un carcan pointu du RPG à l’ancienne pour toucher du grand public et du spectaculaire. Les commentateurs/influenceurs qui prétendent être « fan » de Dragon Age en pensant que « Un Dragon Age c’est dark, sanglant et sérieux » n’ont pas vraiment été attentifs ces 15 dernières années. Le changement permanent est une constante chez Bioware, les nouvelles équipes s’approprient l’univers et proposent leur vision. Et souvent, la vision va de l’avant, contrairement à la majorité des joueurs qui a tendance à un peu trop se rouler dans le passé et la nostalgie. Mais moi j’adore aller de l’avant, j’aime découvrir de nouvelles visions, j’aime accepter ce que l’on me propose même si c’est inattendu. Une œuvre est une proposition, vous pouvez y adhérer ou pas, mais reprocher aux créateurices de ne pas avoir fait ce que vous, vous attendiez, et qu’iels ont eu tort de le faire comme ça, là, vous êtes juste un gosse capricieux. Un.e artiste, ou un studio, ne vous doit rien.

Oups, j’ai dérapé. Je parlais d’évolution permanente, mais la constante, c’est qu’un Dragon Age respecte et étend le lore, fait des ponts entre les époques et les personnages, et garde une base commune, une espèce de patron de jeu, et ce modèle c’est : un.e protagoniste que vous modelez (avec un des meilleurs créateurs de personnages jamais vu dans un jeu ici), des compagnons avec des relations à approfondir, des factions qui interagissent avec le monde. Veilguard vous proposera donc de « recruter » des compagnons pour une mission, et la structure générale du jeu rappellera fatalement Mass Effect 2 puisque c’est exactement la même. On va aller chercher une draconiste bourrine qui se cherche, une enquêtrice implacable qui a une mission, un assassin maudit, etc, etc… Tous avec une identité très marquée et des quêtes personnelles qu’il vous faudra suivre pour gagner loyauté et dévouement pour chacun. Ces personnages sont le cœur du jeu et si chacun.e aura ses préférences, iels sont tous.tes travaillé.e.s, avec une quête intéressante aux thématiques variées. Mais quand même, Lucanis, Taash et Neve c’est mes besties.

Il y a un changement de philosophie dans la gestion du groupe de protagonistes, et beaucoup sur internet ont (encore une fois) confondu ça avec de la mauvaise écriture. C’est fou le nombre d’experts qu’il y a sur internet, hein. Bref, ce changement concerne la dynamique du groupe qui est beaucoup plus soudée et bienveillante. Là où les jeux précédents avaient des compagnons avec leurs mystères, leurs zones d’ombre, des gros désaccords, voire des trahisons, ici l’équipe va rester dans l’entraide, l’écoute et le soutien. On s’est moqué de ça en parlant de thérapie de groupe, de conversation de psys, etc… Mais j’ai beaucoup apprécié cette direction de bienveillance qui fait du bien quand on a eu une overdose de grimdark il y a déjà plusieurs années. J’ai tendance à rapprocher cette direction de la dynamique des personnages qu’on va trouver chez Becky Chambers, et ceux qui l’ont lue sauront que oui, parfois, ça fait du bien.

On pourra reprocher au jeu d’aller un peu vite, et ça se ressent dans l’écriture puisque dans un soucis d’efficacité on a beaucoup d’interactions qui sont « condensées », on essaye de passer beaucoup de choses en très peu d’échanges, parfois ça fonctionne très bien, parfois c’est un peu expédié, mais c’est un choix et ça donne de l’élan à l’ensemble. Ça ne veut pas dire que l’écriture est mauvaise mais qu’on va moins approfondir, on va aller à l’essentiel là où on aurait aimé prendre plus de temps et discuter plus avec tout le monde, et c’est peut-être ça que beaucoup appellent « marvelisation », comme si Marvel avait inventé ça. Pourtant ça fonctionne d’un point de vue narratif, j’ai rarement autant accroché à un jeu au point de passer les 60h en 3 semaines (ne pas travailler a peut-être aidé un peu, j’avoue). Il y a un équilibre entre rythme et narration qui penche vers le côté popcorn du divertissement mais me convient parfaitement, et non c’est pas nouveau dans la saga, Inquisition était déjà très fun et popcorn dans sa narration. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’enjeux ou de tension dramatique, bien au contraire, on a des temps forts très épiques et marquants, c’est sombre et implacable dans bien des passages (Weisshaupt, Treviso/Minrathie, ou tout le dernier acte qui est une merveille épique et émouvante).

Mais Veilguard propose surtout d’approfondir son univers et ses mystères qui progressent depuis le début de la saga. Si ce quatrième opus peut servir de porte d’entrée dans l’univers, tous les jeux ont apporté une pierre à un édifice narratif impressionnant qui ne cesse de nous livrer ses secrets tout en nous proposant de nouvelles énigmes. L’origine des elfes, des nains, des dieux, des engeances… On va encore nous apporter des éléments nouveaux qui raviront les fans, et la saga joue aussi beaucoup avec ce qui a été caché ou déformé par les siècles et les manipulations. Un amateur de fantasy comme moi ne peut que se réjouir devant un worldbuilding pareil, pour moi inégalé dans le jeu vidéo. Ne cherchez pas des contre-exemples, vous auriez tort. C’est ce que j’adore dans la série, un élan toujours moderne qui évolue, un univers plein de secrets qui se dévoile à l’échelle de nos personnages qui se battent chacun avec leurs démons. Littéralement, pour certains.

Pour un test plus conventionnel et pour avoir des infos pratiques sur le gameplay ou le jeu dans sa globalité, c’est pas chez moi que vous trouverez ça, vous pouvez vous tourner vers des sites ou magazines professionnels, mais je vous déconseille de chercher côté « influenceurs/youtubeurs », leur couverture du jeu a été assez catastrophique dans l’ensemble, entre mensonges, moqueries et mauvaise foi, ce milieu puant ne s’est pas arrangé. C’est marrant parce que c’est constant avec les jeux Bioware depuis 10 ans, c’était déjà le cas sur Mass Effect Andromeda et Anthem, sans parler des ouin-ouin sur la fin de Mass Effect 3. Je conclurai en disant que j’ai trouvé dans ce jeu tout ce que j’y cherchais, en acceptant ses choix et ses différences par rapport à « avant » (« le saint « avant », gloire à « avant », Maman je veux pas que les choses changent »). Dragon Age est ma série vidéoludique préférée, et c’est pas ici que ça va changer.

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