Moi, la science-fiction visionnaire qui fait réfléchir au devenir de l’humanité tout ça tout ça, ça me fait mal à la tête. Puis mon neurone est en vacances. Par contre, si on me propose de la SF light avec des badaboum, des « piou-piou », du fun, et qu’on fout de la magie dans la soupe… Là oui, là ça me parle ! C’est justement ce que propose Alex White dans A big ship at the edge of the universe (roman en VO, désolé pour les non-anglophones).
Nilah Brio est une pilote à quelques tours de piste du podium quand elle assiste à un meurtre spectaculaire en pleine course. Elle parvient à s’enfuir mais finit suspect numéro 1 pour ce crime, alors elle va rester planquée et suivre la seule piste qu’elle a réussi à glaner sur place, un nom, Elizabeth « Boots » Elsworth. Boots est une vétérane de la guerre de la Famine, virée sans les honneurs après une défaite catastrophique et le cataclysme qui a balayé sa planète. Aujourd’hui elle refourgue des cartes au trésor bidonnées à des équipages en quête d’aventure, mais à force de creuser pour servir des bobards crédibles elle est peut-être tombée sur un os. Les deux femmes vont converger vers une aventure pleine de rebondissements qui les amènera à bord du Capricious, vaisseau de classe maraudeur dont l’équipage nourrit quelques griefs contre Boots qui les a envoyé au casse-pipe avec une de ses arnaques.
Nous suivrons alternativement les points de vue de ces deux femmes, deux protagonistes avec chacune sa personnalité et son passif, toutes les deux très intéressantes à suivre. Alex White nous livre deux héroïnes attachantes et explosives. Nilah est une privilégiée, elle vit dans le luxe, a des relations, et ne vit que pour la course. Maintenant fugitive, elle va découvrir un univers qui va lui fiare revoir son sens des priorités. Boots est une épave, il va falloir un bon coup de pied au cul pour la remettre dans le bain et faire ressortir la pilote de jadis de son verre de gnôle. Et l’équipage du Capricious constitue un casting génial avec des dynamiques de groupe très efficaces, en particulier Orna Sokol, mécano et bourrine de service qui va être au cœur de l’action et de savoureux dialogues. On a aussi le capitaine Cordell Lamarr, archétype du leader stoïque mais qui cache un passé commun traumatisant avec Boots.
Chasse au trésor spatiale, course contre la montre, exploration et combats, A big ship at the edge of the universe est un concentré d’aventure rythmé au poil. Le mystère autour du Harrow tient le lecteur en haleine et l’ombre de Mother, l’antagoniste principale, à chacune de ses apparitions fait planer une menace constante sur le groupe. On a quelques bastons au sol très impressionnantes et quelques belles scènes de combats spatiaux, des moments de tension et d’émotion, et des respirations bienvenues pour aérer tout ça. Le tempo de l’aventure est quasiment parfait, on décroche difficilement de notre lecture. J’ai trouvé ce premier tome (de trilogie à priori) très cool. Mais ça reste de la SF légère avec un équipage de baroudeurs de l’espace qui vont chercher un trésor donc certains lecteurs plus pointus dans le genre, qui chercheront un peu plus de profondeur ou un world-building plus consistant, vont rester sur leur faim. Par contre, si une dose d’aventure fun et légère vous attire, vous pouvez y aller.
Dans l’univers de monsieur White, tout fonctionne autour de la magie, on met ainsi une bonne dose de fantasy dans sa SF avec ce système de Sceaux que tout le monde (ou presque) a à la naissance. Chaque personnage va ainsi avoir une spécialité, Lianah et Orna sont des mécanos, elles peuvent entrer en symbiose avec des machines pour les réparer, les optimiser ou simplement les utiliser. Cordell est un Shieldmaster, il peut créer des boucliers autour de lui ou de son vaisseau, très pratique en combat. Le staff du vaisseau compte un spécialiste en analyse de données, un doc qui manipule le sommeil, etc… Seule Boots n’a pas de bol, elle est sans pouvoir, un cas très rare et un peu pourri, mais elle vit avec. Le monde est construit autour de ça, donc pas vraiment de description complète de technos réaliste ici, on brode un univers où tout fonctionne avec de la magie, vaisseaux, bagnoles, armes… Ça permet de pas s’encombrer avec la science !
A big ship at the edge of the universe est un roman d’aventure et d’action classique mais bougrement efficace. Si une science-fiction très light ne vous rebute pas, aucune raison de bouder ce divertissement réjouissant avec des personnages un poil archétypaux mais qui débordent de coolitude.
Lire aussi l’avis de : FeydRautha (L’épaule d’Orion),
Je ne connaissais pas mais ça me plaît bien 🙂 SF et fantasy, aventures, pas de prise de tête (du Firefly style ou presque, quoi ! ^^) Et en plus des personnages principaux féminins !
je le note en wishlist 😉 (par contre goodreads me dit que c’est une trilogie ?)
Oui, c’est une trilogie, le 3e sort bientôt mais le premier se lit très bien tout seul.
Et effectivement, on peut le comparer a du firefly ou killkoys si tu connais, ce genre de trips « aventuriers de l’espace »
*killjoys
Killjoys pas encore vu, mais je suis une grande fan de Firefly. Donc : vendu ! 🙂
Ça me fait bien penser à la série Keiko au final au niveau du ton et du type de roman, sauf que la il n’y a pas vraiment un équipage mais deux personnages différents qui se retrouvent dans la même intrigue sans avoir rien à voir au départ.
Je le lirais peut être, un jour 😛
Ah tiens, j’ai passé mon tour sur le SP de dark run, ça m’aurait peut-etre plu
Vroum vroum badaboum.
Le fun, c’est fun. Et le titre est génial – je ne sais pas s’il rendrait aussi bien en français.
« Un gros vaisseau au bord de l’univers »
Ouais, va falloir ruser…
Le côté arcanepunk m’intéresse… Je note !
Merci pour l’info. Je me sens mieux informé.
L’informance est la clé 😀
Space opera ou space fantasy ?
Euh, Space Cake ?
Aucune idée, j’suis nul en étiquetage
Ping : A bad deal for the whole galaxy, La menace fantôme | L'ours inculte
Du badamoum et des piou-piou . Je me note ce premier malgré ta déception du deuxième, surtout s’il se tient tout seul .
(méheuuuu, ça n’affiche pas mes smileys ! Les smileys, c’est la vie ! Comme les piou-piou ! ^^ Tant pis, t’auras pas mes smileys :P))