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The fury of the gods, Le temps des haches

The fury of the gods est le troisième tome de la trilogie The bloodsworn (La confrérie du sang), par John Gwynne

Le voilà, enfin, le dixième roman de John Gwynne, dernier tome de The bloodsworn, The fury of the gods. Oui, je vous l’avoue, je l’attendais un petit peu ce bouquin, ce qui étonnera tout le monde ici. Mais est-ce que cette conclusion est digne des dieux ? Je vous emmène pour un dernier petit tour sur Vigrið.

Les dieux se sont réveillés, Lik-Rifa et Rotta marchent parmi les hommes et promettent de libérer les Tainted du joug des humains, tandis qu’Ulfrir leur fait face. Les guerrières et les guerriers ont choisi leur camp et se préparent à la plus grande bataille que Vigrið ait connue depuis la chute des dieux. Les bloodsworns ont traversé la mer pour libérer une des leurs, et acceptent le contrat le plus important de leur vie tandis que les battle-grims se joignent à d’autres troupes pour monter la plus grande armée jamais vue sur ces terres. Tous et toutes sont prêt.e.s pour affronter la colère des dieux.

On rappelle que Bloodsworn reprend à son compte les grandes lignes de la mythologie nordique tout en n’étant pas tout à fait la mythologie nordique. On reprend les thèmes, quelques schémas narratifs et grandes lignes, mais on nous propose un monde original qui a ses propres codes, ses créatures, ses dieux, sa magie. On a une sorte de Ragnarök, on a un loup enchaîné, on a un dieu sournois revanchard, on a tout l’attirail du récit d’aventure viking qui est un peu à la mode depuis… Viking… Mais en fait on détricote tout. L’auteur s’amuse sans cesse à mélanger ces codes familiers dans une aventure résolument originale. Il parvient à proposer une vision unique et novatrice d’un gros cliché ambulant, à apporter des thématiques de diversité et d’acceptation, d’amitié et de famille, à un univers que n’importe quel autre auteur aurait blindé de gros guerriers mâles alpha qui ne communiquent que par grognements virils. John Gwynne renverse la table de la fantasy épique et prouve qu’on peut faire du bad-ass dans un univers sombre en gardant une part de lumière, d’amour et de modernité. Non c’est pas parce que c’est sombre et historiquement recherché qu’on doit laisser les femmes dans les cuisines et mettre en scène des viols tous les trois chapitres, Jean-Kevin Historien Du Dimanche.

Ces dieux qui marchent parmi les hommes, puissances qui rassemblent des guerriers et guerrières en leur promettant richesse et liberté tout en manipulant la haine des un.e.s contre les autres, c’est aussi assez… parlant. De chaque côté les perspectives peuvent être faussées, on peut bousculer ses angles morts pour changer le monde et pas se laisser dicter sa conduite par les figures d’autorité admises. The fury of the gods raconte en partie ce combat pour se libérer de tout ça et se forger un destin soi-même, par l’empathie et la remise en question des « on a toujours fait comme ça ».

Bon, pas de suspense, c’était grandiose. Encore une fois, John Gwynne arrive à ramener tous ses arcs narratifs vers un climax qui nous renverse, plein d’action, de drames et de résolutions de conflits personnels qui apportent une grande satisfaction à nous, pauvres lecteurices pendu.e.s à sa plume. Le point de vue de Varg se fait plutôt le point de vue général des Bloodsworns en étant à la fois acteur et témoin des exploits de cette légendaire troupe de mercenaires, mais il a encore sa quête personnelle à accomplir au milieu de tout ce carnage et ses camarades seront là pour l’aider. Aux côtés de Svik, Glornir, Røkia et les autres, il va participer à une guerre de légende et entrer dans les sagas.

Elvar surprend en endossant le rôle de générale d’une immense armée, rassemblant les clans et les mercenaires de tous horizons pour faire l’histoire, et elle a peut-être l’arc le plus émouvant et fort de ce bouquin. Elle va être le moteur de grands bouleversements mais je vais pas trop en révéler, sachez simplement que c’était sacrément puissant, et qu’elle va presque prendre la place d’Orka au rang de meilleur personnage de la saga. Et bien sûr, donc, la quête d’Orka va mener à un bain de sang et d’émotions fortes comme seule la célèbre Skullsplitter sait nous offrir.

Toutes ces trames se rassemblent autour de plusieurs épisodes épiques aux proportions toujours plus immenses, Gwynne prend encore une fois un malin plaisir à exploser les échelles et à donner toujours plus de spectaculaire, de tension et de moments « visuellement » très impressionnant. Que ce soit le « combat naval », les affrontements des mages qui se balancent leurs grosses runes à la gueule, ou out ce qui se passe autour de l’arbre géant dans le dernier arc, ses multiples points de vue et ramifications, ses moments de bravoure, ses camarades tombés, ses éclats de fureur, encore de grands moments mémorables. Puis bon, je le relirai quand il sortira en VF de toutes façons hein. Coucou Leha.

Pour les fêtes de 2024 je me suis octroyé un doublé John Gwynne en enchaînant The fury of the gods et une relecture de Fureur à l’occasion de sa sortie en français et c’était sûrement le plus beau auto-cadeau que je pouvais me faire. Deux conclusions de saga, deux monuments de la fantasy épique moderne, deux de mes bouquins favoris. Lisez John Gwynne.

Couverture : Marcus Whinney
Éditeur : Orbit
Nombre de pages : 540
Date de sortie : 22 Octobre 2024
Prix : 22£ (relié) / 12,99£ (numérique)

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