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Sagas & sable d’os, Lire & relire

Sagas & sables d’os est un préquel à Légendes & Lattes, par Travis Baldree

Après l’excellente surprise qu’a été Légendes & Lattes, Travis Baldree propose de nous amener dans le passé de Viv avec ce préquel Sagas et sable d’os. L’auteur avait frappé fort et avait mis la cosy fantasy sur le devant de la scène avec talent et pâtisserie, et cette fois on plonge dans un univers que les lecteurs et lectrices de ce blog connaissent sûrement un petit peu : Les librairies.

Viv démarre sa vie de mercenaire sur un léger échec, dans son enthousiasme de trucider des dégueulasseries elle manque de prudence et se blesse gravement. Forcée de rester seule dans la ville de Grise le temps de sa guérison, elle laisse sa troupe de mercenaire partir sans elle et se pose dans l’auberge du coin, mais il va falloir trouver de quoi s’occuper dans ce bled tout calme. Désœuvrée, elle va rentrer dans une librairie toute pourrie tenue par Sal qui désespère un peu de voir des clients franchir le seuil de sa boutique.

Sagas & sable d’os reprend dans les grandes lignes le principe de Légendes & lattes, Viv se trouve dans un lieu nouveau, crée des liens avec des gens, mène un projet avec des compagnons et mange des trucs trop bons. On plonge dans cette atmosphère comme dans des vieilles pantoufles confortables mais je dois avouer que la sauce a moins pris pour moi sur ce second livre, simplement parce qu’on répète la formule de Légendes & lattes et ça se voit. Même si Viv ne monte pas son business à elle ce coup-ci, on retrouve à peu près le même schéma, Viv rencontre des gens, Viv level-up un taudis pour en faire un truc agréable, l’aspect « redite » m’a sauté aux yeux et m’a quand même dérangé. On aurait pu partir sur autre chose, mais on reste sur une partie de « cosy commerce simulator » comme le roman précédent, et ça m’a un peu déçu… Même si d’autres reprendront avec grand plaisir du même plat, comme on commande son plat préféré dans son restaurant préféré.

Oh ça fonctionne toujours, y’a la progression, la camaraderie, les petites péripéties en chemin qu’on surmonte avec bienveillance et en se soutenant les uns les autres. J’ai beaucoup aimé la petite teigne à quatre pattes appelée Saucisse, et Havresac est une idée très marrante et un personnage vraiment intéressant. Le reste du casting est peut-être moins attachant pour moi, j’ai pas été aussi emporté par Salvinia, Méli et Gallina qui me paraissent très proche des archétypes du tome précédent et j’avais l’impression de revoir les mêmes mécanismes, les mêmes relations, les mêmes personnes mais la magie avait disparu (Sal m’a même paru antipathique pendant toute ma lecture). Et c’est un peu ça le souci, on ne peut jamais s’empêcher de comparer les deux bouquins parce qu’ils se ressemblent beaucoup, et j’aurai aimé découvrir une autre cosy fantasy, pas la même chose « reskiné » avec une librairie.

D’ailleurs j’ai toujours trouvé que les romans qui parlent de livres et de librairies c’est un move un peu facile pour nous plaire à nous, les lecteurices, et la fétichisation des bouquins à outrance me fait lever les yeux au ciel. De fait, ouvrir un café était une idée merveilleuse, ça créait une ambiance formidable et unique qui nous transportait ailleurs. Retaper une librairie pourrie et nous parler de lecture de manière un peu fantasmée ? Oh c’est cheap. Salvinia apparait comme une libraire de génie qui peut vous cibler et vous conseiller le bouquin parfait pour vous, à la limite de la magie, et elle fait découvrir cet univers à Viv mais nous, amateurs de bouquins, on découvre juste une vision un peu niaise de ce qui nous anime déjà.

J’ai l’air de descendre le bouquin et je m’en excuse, ne vous méprenez pas, il se lit très bien, les petites péripéties s’enchaînent et les pages défilent, vous allez sûrement adorer. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de le percevoir comme un boulot de commande racoleur genre « vazy Travis, tu nous fais exactement pareil mais avec une librairie, on va le vendre par palettes ». C’est certainement tout à fait faux, c’est certainement fait avec autant d’amour que le premier, je ne veux pas donner de fausses intentions à l’auteur, mais j’ai reçu ça comme un remake facile qui m’a donné l’impression de relire la même chose, recalibré par un service marketing cynique pas bien subtil pour me cibler moi, lecteur. Peut-être qu’après déjà plusieurs lectures décevantes je suis de mauvais poil, peut-être que l’ambiance du pays en Juin 2024 me rend bougon, peut-être que j’ai besoin de faire une pause. Tiens, je vais ouvrir une brasserie. Non je déconne.

Ou pas.

Roman reçu en Service Presse de la part de l’éditeur Ynnis, que je remercie.

Lire aussi l’avis de : Le nocher des livres,

Couverture : Carson Lowmiller
Traduction : Stéphanie Chaptal
Éditeur : Ynnis
Nombre de pages : 400
Date de sortie : 22 Mai 2024
Prix : 22,50€ (broché)

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Cet article a 7 commentaires

  1. Alias

    Je vais sans doute l’acheter quand même, mais on dirait qu’il souffre un peu des mêmes problèmes que le premier.

    1. L'ours inculte

      Je sais pas trop dire ce qui m’accroche moins que le premier mais il me manque quelque chose

  2. Jai eu un petit bug d affichage, jespere ne pas poster a double.
    Je suis souvent en accord avec tes chroniques mais pour le coup pas cette fois ci 🙂 je ne suis pas sur de très bien comprendre la déception que tu mentionnes en lien avec la librairie et l’impact qu’il y aurait forcément sur un lecteur. Y’a des livres ennuyeux sur des librairies et d’autres qui sont des perles.
    Contrairement a toi, j’ai lu ce livre au bon moment pour moi ce qui influence clairement mon ressenti.
    J’ai été peu convaincu par l’intérêt de la romance estivale pour le récit qui ne l’exploite finalement pas du tout. Cet aspect romance lgbtq+ m’a donné l’impression d’être la partie de commande du livre, surtout en mode amourette de vacances adolescente qui tend vers la bitlit.
    C’est dommage car la réflexion sur la rencontre de personnes importantes au mauvais moment de l’existence est intéressante et aurait pu être plus creusée et de maniere moins jeune adulte, notamment entre Salvinia et Meli.
    J’ai pour ma part retrouvé le charme cozy fantasy que j’avais apprécié dans Légendes & Lattes, notamment une résolution de l’aspect guerrier avec une pirouette scenaristique plutôt que par une bataille sanguinolente, ce qui est tout à fait dans les codes du genre.
    J’ai d’autres points à soulever mais je vais déjà écrire ma chronique et je reviendrai en débattre ici quand j’aurais mis de l’ordre dans mes idées.

    1. L'ours inculte

      Oh, y’a pas besoin de débattre 100 ans pour admettre qu’on l’a pas reçu pareil 🙂

      J’ai pas dit que le sujet des librairies aurait forcément un mauvais impact sur le lecteur, j’ai dit que je trouvais le sujet un peu facile et attendu quand on s’adresse à des lecteurices